Le label Century Media tente de se diversifier de plus en plus en signant des artistes qui sortent du lot métallique. Par contre, question de garder sa clientèle de base bien satisfaite, ils continuent tout de même de signer des formations ayant des racines très profondes dans le genre métallique ou l’un des sous-genres. Avec la signature de Vomit Forth pour leur premier album, on salue le genre du death metal brutal, celui instauré par des formations comme Internal Bleeding, Dying Fetus et Devourment.
Sur Seething Malevolence, cette formation du Connecticut ne lésine pas dans le gras et c’est malsain au niveau de la dose de cholestérol. Même si c’est oléagineux en permanence, la guitare de Nick Brayall est tout de même apte à proposer quelques mesures plus cadencées, ce qui fait la marque de ce type de death metal.
Après l’introduction qui rappelle une visite dans le Monde à l’Envers de Stranger Things, Vomit Forth se veut haineux sur Eucharist Intact. Une voix plus acerbe mais audible se juxtapose avec un tronçon vocal tuyau d’égout. La guitare est tranchante, la basse claque et les percussions sont chargées. Si je dois me fier à cette chanson, il n’y aura aucune mollesse sur Seething Malevolence.
Et c’est effectivement le cas. Si Tortured Sacrament amène une voix plus criarde, elle vient aussi avec ce qui semble être le son d’une scie à chaine, mais beaucoup plus subtile que celle proposée généralement par Exhumed. Les impulsions sur la caisse claire se veulent rapides et la guitare gigote amplement.
Blessures au bas du corps
Le brutal death est apposé avec de nombreuses couches sur cet album qui ne prend pas de répit. Si Severely Wounded débute avec une certaine accalmie, c’est pour mieux te défoncer le crâne par la suite car l’attaque se veut vicieuse avec cette pièce qui se voudra une tuerie dans un pit lors de leur tournée avec Creeping Death.
Si I Feel Nothing nous ramène cet esprit ténébreux comme lors de l’introduction, ce n’est pas pour amenuiser l’effet de destruction car les salves suivantes se voudront meurtrières. Pour achever tes tympans, Predatory Savior qui enligne une variance oléagineuse et finalement, Pious Killing Floor avec son attitude alourdissante et qui demeure la moins bourrative du lot, proposant moins d’éléments juteux et autres parcelles tranchantes.
Oui, une grande quantité de « oui-ouis » est faisable lors de l’écoute de cette production du nouveau maître en la matière, Arthur Rizk. Si ce dernier est toujours guitariste pour Sumerlands et Eternal Champion, il est surtout reconnu comme étant celui qui était derrière la console pour Psychosis de Cavalera Consipracy et plus récemment, sur Hate Über Alles de Kreator et Electrified Brain de Municipal Waste. Production aérée et croustillante, on entend le tout comme si chaque instrument avait subi le même traitement sonore. Rien n’est trop fort dans le mix, rien n’est trop bas.
Par contre, le groupe utilise ce bâton de basse qui se veut activé par le batteur, ce qui propulse une onde de choc qui vient faire gricher tes écouteurs en cibole!
Pour les amateurs de brutalité avec une production juste assez propre et juste assez saligaude, Seething Malevolence sera un incontournable en 2022.
Disponible le 8 juillet sur Century Media.