Ceci est ma première chronique pour 2024, ce qui confirme que les premiers mots que vous lisez ici ont été tapés en 2023 mais prennent naissance en 2024, pour ma vingtième année d’écriture métallique. Jamais je n’aurais cru taper du clavier pendant deux décennies, le concept temporel étant instable, lorsque j’étais plus jeune. À quelques jours de mon 49e anniversaire, on s’entend que j’aurais autre chose à faire de mes matinées (rarement en soirée que je tape) mais je retire encore une dose de plaisir à le faire. Donc, sur ce, merci de me lire!

Après cette introduction d’usage, je peux tomber dans le vif du sujet, c’est-à-dire cette première sortie majeure pour le label Century Media pour 2024, la nouveauté de Vitriol qui porte le nom de Suffer & Become. Formation américaine qui propose un death metal débordant de technicité, cette production se veut leur seconde en carrière.

Je me tape cet album depuis le début du mois de décembre lors de mes marches automnales (promenades qui n’ont rien à voir avec la rigueur de l’hiver) et lors de mon écoute initiale, je me disais que Vitriol pourrait représenter ce que Kataklysm offrirait si le Mystical Houde était encore aux voix. Mais en même temps, c’est difficile à dire, étant donné que le Mystical était toute qu’une bête d’imprévisibilité…

Death metal extrême qui s’enligne sur des sonorités qui rappellent Anaal Nathrakh, Hate  Eternal et Cattle Decapitation, nous comprenons que nous ne nous enlignons pas pour un set carré lors du party du jour de l’an chez l’oncle Fernand. C’est généralement rapide, turbulent et torrentueux comme proposition musicale.

Après une introduction avec quelques notes pincées à la guitare et l’arrivée des percussions, la chanson Shame and its Afterbirth dépose le menu sur la table. Explosion des instruments de manière tonitruante, ça va bourdonner sur un moyen temps. C’est massif, aussi opulent que l’entièreté des syndiqués de la FAE qui tenterait de passer par une seule et unique porte pour aller dire sa façon de penser à François Legault.

Quantité innombrable de notes sur tous les instruments, voix qui vocifère à tout rompre sur ce marathon musical. C’est touffu au maximum et tu dois rajouter des leads de guitare par-dessus tout cet amalgame, c’est bourré au bouchon… et nous en sommes qu’à la chanson initiale! La suivante, The Flowers of Sadism, n’offre qu’un léger répit étant donné que le groupe se veut en décélération. Par contre, c’est tout aussi paqueté.

Ce phénomène de rembourrage musical se poursuit sur Nursing from the Mother Wound mais c’est avec The Isolating Lie of Learning Another que l’on obtient enfin une pièce plus ouverte, aérée même. Après une quinzaine de minutes de truffage de notes dans le fond de l’oreille, une pièce comme celle-ci se voulait nécessaire pour bien balancer le tout, quoique sa finale ramène le groupe en mode hyperactif.

Par contre, l’introduction pratiquement flamenco de Survival’s Careening Inertia vient vraiment porter un véritable répit… avant de repartir de plus belle et ce, jusqu’à la toute fin de cette production d’une quarantaine de minutes.

En gros, ça rentre en cimonaque et ce, presque tout le temps. Vitriol n’y est pas pour la subtilité musicale et la parcimonie au niveau de la vitesse. Mais quand ils le font, ce n’est que pour te permettre de mieux rattacher ton lacet car, par après, tu repars à courir sur un moyen temps!

En gros, si tu aimes ton death metal aussi rapide qu’un slapshot de Zdeno Chara et poussé au comble du paroxysme, Suffer & Become de Vitriol est pour toi. Sinon, tu peux attendre le nouveau Skeletal Remains, qui se voudra beaucoup plus alangui, quand on compare.  

Disponible le 26 janvier sur Century Media Records.  

www.facebook.com/vitriolwarfare/

Photo : Peter Beste