La semaine dernière, je n’ai posté aucun article original. J’étais vidé, aussi simple que ça. Ce n’est pas de l’usure qui se veut reliée directement à ma tâche au travail car la rentrée scolaire est encore récente. Je n’avais pas l’énergie nécessaire pour taper sur mon clavier de manière métallique car un truc me chicotait dans la tête de façon constante. J’étais découragé, épuisé et totalement obnubilé par le manque de professionnalisme et la déresponsabilisation qui semble se dérouler dans de nombreuses entreprises au Québec.

Pour qu’une école fonctionne et roule, elle doit fournir à ses élèves des cahiers d’exercices dans lesquels les élèves pourront écrire, se pratiquer, faire des erreurs, recommencer et apprendre. Sans grande surprise, vous savez probablement que les cahiers sont payés par les parents. De notre côté, nous devons nous assurer que les cahiers soient dans notre établissement, avant la rentrée.

C’est pour cette raison que nous faisons les commandes nécessaires au mois de juillet, pour qu’ils puissent être rentrés avant la rentrée scolaire qui a lieu, à la fin du mois d’août. Mais avec un certain éditeur, rien n’était entré malgré le fait que c’était commandé et même payé car avec cet éditeur, il faut payer avant de recevoir.

Après des courriels infructueux, il était maintenant le temps de prendre le téléphone, ce bon vieux moyen de communication, pour tomber sur un employé au service à la clientèle. En entendant sa voix au bout du fil, il était clair qu’il travaillait de chez lui et il était encore plus clair que ça ne lui tentait pas de gérer notre problème : retrouver 13 boîtes de cahiers d’une valeur de quelques milliers de dollars.

Politesse de notre part et patience, nous avons donc attendu qu’il puisse nous trouver une réponse face à notre situation plutôt, problématique. Après une bonne dizaine de minutes, il a trouvé le pépin!

Nos boîtes ont été livrées à la mauvaise adresse, le mardi 30 juillet!

Nous étions le lundi 9 septembre… Treize boîtes de cahiers livrées à la mauvaise adresse et aucun remplacement? Nous avons donc dit à l’employé de nous envoyer une nouvelle cargaison car :

  1. Nous avons payé
  2. L’année scolaire est commencée

Oh que non! L’employé nous a donc confirmé que « ce n’était plus leur problème et que nous devions communiquer avec la compagnie de livraison pour qu’ils retrouvent nos boîtes. »

Dans ce genre de situation, il faut trouver des alternatives au fait de sacrer, il faut utiliser des mots qui auront autant d’impact qu’une couple de mots d’église, mais sans en être.

Généralement, après quelques minutes d’obstination, le tout se termine par : « J’aimerais parler à ton supérieur, svp… »

Notre problème a été réglé, je le confirme et nous avons reçu nos cahiers le jeudi mais c’est la déresponsabilisation de cet employé qui nous a tous surpris, étonnés et dérangés. Comment une compagnie peut-elle se fier à des employés qui risquent de faire chavirer la barque?

Ce problème m’a trotté dans la tête, tellement, que le matin (période où j’écris mes chroniques) je n’avais pas le jus nécessaire pour taper une série de mots métalloïdes. Je suis quelqu’un de la vieille école, c’est évident et le manque de professionnalisme me turlupine amplement et cette déresponsabilisation est un irritant. Et le pire est que je sens que ce n’est que la pointe de l’iceberg…

Mais de mon côté, je me dois de me responsabiliser. Et c’est ce que je fais! Je vous remets mes chroniques et ce, dès ce matin et surtout, je prends mes responsabilités en écoutant les albums que je chronique. De plus, je les écoute au minimum, à trois reprises!

Cet effet de responsabilité a été difficile pour la nouveauté d’Unto Others. J’ai eu un brin de misère à me taper cet album, du nom de Never, Neverland, pour une troisième fois et ainsi, remplir le contrat que je m’impose pour combler mes critères de qualité.

Seize chansons pour 47 minutes de musique, je dois avouer que cela me donnait le vertige mais j’ai pris la responsabilité de le faire. Lors de mes deux premières écoutes, je trouvais l’ensemble intéressant au niveau musical, surtout au niveau des arrangements et de la puissance dégagée par les percussions. Par contre, l’irritant demeurait la voix du chanteur et guitariste Gabriel Franco.

Avec sa tonalité qui combine le swag de Danzig avec la grisaille d’un jeune Robert Smith de The Cure, je trouvais le tout un peu linéaire, sans variance et plutôt monotone à la longue. Par contre, les lignes musicales me plaisaient comme sur Butterfly qui se veut plutôt lourde pour cet enregistrement, Angel of the Night qui demeure plutôt cendrée et ensuite la pimpante Suicide Today.

Ma première débarque est survenue avec la pièce Sunshine. Morceau excessivement sucré, il aurait pu aisément passer dans un bloc de trois clips à Solidrok entre Fly to the Angels de Slaughter et Once Bitten Twice Shy de Great White. À ce moment, je n’étais plus réceptif, mais plus du tout.

En tant que responsable de cette chronique, j’ai donc continué mon périple et la pièce Fame ne m’a pas fait retourner dans le bolide de la satisfaction. When the Kids Get Caught est celle que j’ai le plus appréciée car elle tombait en plein dans un style plus robotique au niveau de la voix et qui me rappelait celle de Kvohst de Grave Pleasures. Ensuite, malgré sa tonitruance et un roulement précis sur le deux grosses caisses, je n’ai pas pu me vautrer avec délectation dans Flatline. Une chanson comme Time Goes On possède des lignes mélodiques très pop et c’est la même chose pour Cold World, une pièce qui offre de beaux claquements de mains.

L’album se termine sur des rythmiques qui allient distorsion et lignes mélodiques qui me rappelaient Indochine, comme sur Raigeki et la chanson titre. Mais je me dois de souligner la chanson Hoops qui se veut entrainante et qui propose, comme seules paroles, le mot Hoops!    

J’ai toujours pensé qu’Idle Hands (leur ancienne appellation) et/ou Unto Others deviendraient les nouveaux Beastmilk. Avec cet album, j’en doute énormément. Œuvrant dans un style gothique rock, Unto Others est un produit métallique si tu considères HIM et Ghost comme étant du metal.  

Quoiqu’il en soit, je ne peux pas confirmer si j’ai légèrement apprécié cet album ou si je me suis royalement ennuyé lors de mes écoutes de Never, Neverland. J’ai donc pris ma responsabilité de te parler de ce nouvel album et de ce groupe, qui a été récemment éjecté par W.A.S.P de leur tournée nord-américaine.

Pour ce qui est des treize boîtes qui ont été livrées à la mauvaise adresse, qui se voulait une librairie, personne n’a vu le contenu. Il est fort à parier que les cahiers se sont retrouvés sur les tablettes, ont été vendus et c’est ce que l’on appelle un profit direct.

Qui doit prendre la responsabilité face à cette perte? La compagnie de livraison? L’éditeur?

Ou Blackie Lawless

Disponible le 20 septembre sur Century Media Records.

www.facebook.com/untootherspdx

Photo : Peter Beste