Membre de mon lectorat régulier, vous savez que je suis propriétaire de l’une des maisons qui a subi une inondation lors des pluies intensives du 9 août. N’étant pas sur place au moment des dégâts, j’ai vécu de l’angoisse lorsque j’ai appris que de l’eau était présente dans mon sous-sol, là où sont entreposés mes CDs et mes vinyles. Collectionneur et mélomane depuis des années, j’ai quelques items qui ont une certaine valeur à mes yeux et envers qui, je ne voulais aucunement savoir que des dommages se voulaient présents sur la couverture ou sur le vinyle en tant que tel.

Une des pièces qui m’inquiétait face à tout ce dégât était mon vinyle de Screaming for Vengeance de Judas Priest. Je l’imaginais en train de flotter dans une marre d’eau mais ce n’était pas le cas. Effectivement, n’ayant eu que quelques pouces d’eau, ce ne sont que les rangées du bas de mes meubles Kallax qui ont été touchées. Heureusement, chacun de mes vinyles est inséré dans un plastique de protection et sincèrement, ce sont les plastiques qui ont sauvé ma collection.

Avec la venue de Judas Priest lors du vendredi 13 septembre au Centre Bell de Montréal, je me suis dit que c’était l’occasion parfaite d’en parler. J’ai reçu ce vinyle il y a de cela très longtemps, alors que j’étais au début de mon secondaire. Mon oncle Donald déménageait et il laissait aller sa chaine stéréo, ainsi que les vinyles qui venaient avec. Connaissant mon intérêt pour la musique, il m’a légué cet héritage monumental qui comprenait un amplificateur, un lecteur cassette, les colonnes de son et une table tournante.

Dans les vinyles, il y avait du KISS, du Joan Jett, une couple de Led Zeppelin et ce vinyle de Judas Priest. Mon oncle était quelqu’un qui prenait soin de son matériel et tout était dans un état impeccable. J’ai tout gardé et j’ai usé ce système de son pendant une bonne dizaine d’années, le temps de m’en procurer un nouveau, question de rafraichir le tout, incluant un lecteur CD nouvelle gamme.

Probablement un premier pressage, cette édition de Screaming for Vengeance est encore en excellente condition. Malgré les déménagements, sa solidité se veut indéniable. Lors de la tournée Epitaph, Judas Priest est venu à Montréal. Lors de l’arrêt du 24 novembre 2011 à Montréal, j’ai eu l’opportunité de faire une entrevue avec un membre du groupe. J’avais fait une demande d’entretien auprès de Stéphane Drolet de chez Sony et après quelques tours de passe-passe, le tout a été accepté.

Quelques jours avant la rencontre, il m’a confirmé que l’entrevue serait avec Ian Hill, le bassiste de Priest. Un membre original de la formation, je jubilais amplement. J’avais rendez-vous avec l’équipe Sony à 18h00, au Centre Bell. Au point de rencontre, on m’a guidé dans les dédalles du Centre Bell pour me retrouver au niveau des loges des artistes où un aménagement soyeux, drapé de longs rideaux foncés, était monté.

En arrivant sur place, je vois le guitariste Glenn Tipton, assis dans un divan, en train de lire un journal. Le reste de l’équipe s’affaire à régler tout ce qui doit être fait et on m’amène dans ce qui semble être le vestiaire des arbitres, lors des parties de hockey. On me demande d’attendre à cet endroit et que M. Hill arriverait dans quelques minutes.

Lorsque Ian Hill s’est présenté dans le cadre de porte, les présentations ont été faites et, comme tout bon Anglais qui se respecte, il m’a offert… un thé! Après avoir reçu ma tasse, la discussion a pu être entamée. D’une générosité exemplaire, nous avons pu discuter autant du présent, du passé et du futur de Judas Priest.

C’était à l’époque où Richie Faulkner faisait ses premiers pas avec Judas Priest comme guitariste, après le départ de K.K Downing. Il m’avait confirmé que sa présence amenait, justement, un regain d’énergie dans la troupe. Nous avons parlé aussi de Doug Johnson, l’artiste qui a fait la peinture de Screaming For Vengeance. Nous avons parlé du fait que cet artiste avait travaillé dans l’industrie alimentaire, car il a illustré des paquets de bonbons en plus de travailler avec d’autres artistes comme Stevie Wonder.

  • La version que je possède est celle de 1982 avec le numéro FC38160 lancé par Columbia Records, à l’époque de CBS Records.

Comme de raison, après notre discussion, j’ai demandé à Mr. Hill de signer ma copie en vinyle et à ma grande surprise, il a inscrit ceci : To Yanick Keep the Faith! Ian Hill. Toujours en mode générosité, il a pris le temps de signer une copie CD de la compilation de Judas Priest, The Chosen Few, que j’avais amené pour ensuite, la faire parvenir à un ami de ma période adolescente, Denis Brassard, de la Côte Réserve à Chicoutimi.

Ensuite, c’était le temps de prendre la photo et, je le sais, elle se veut excessivement floue mais cela demeure un grand moment dans ma vie de fanatique de musique metal. J’ai respecté mon temps alloué pour l’entretien, ce que je fais toujours et par la suite, on m’a redirigé vers la sortie pour que je puisse reprendre le chemin du retour et ainsi, retourner à l’intérieur du Centre Bell pour le début du concert.

Oui, c’était un brin complexe comme périple mais j’avais la tête dans les nuages, laissant même un aigle me frôler la caboche! Une autre personne qui s’est retrouvée avec la tête dans les nuages était Denis Brassard.

Grâce à la complicité de sa sœur Carole, je lui avais demandé son adresse postale pour lui faire parvenir la couverture du CD, au Saguenay. Surprise totale en ouvrant l’enveloppe, cette dédicace sur la couverture de The Chosen Few a fait le bonheur de ce fan de la première heure!