La formation suédoise est encore présente. Un peu comme une tempête de neige inattendue du mois d’avril, le groupe reste bien tranquille dans son coin pour surgir à un moment donné pour te rappeler que tu aurais dû garder tes pneus d’hiver parce que la balade sera féroce. En 2021, c’est avec Royal Destroyer que The Crown vient varger et ce, avec pugnacité. Entretien avec Marko Tervonen (premier sur la photo), guitariste pour cette royauté destructrice.

En ce moment, nous vivons une époque particulière avec cette pandémie. Il reste intéressant que nous puissions avoir accès aux nouveautés musicales. Plus spécialement lorsque des groupes proposent des albums puissants. Comment le tout se passe pour The Crown, en pleine période pandémique?

Oui, c’est effectivement une période étrange. C’est un peu frustrant de sentir que tous les efforts déployés pour sortir un album aussi fort demeureront au neutre, étant donné que nous ne pouvons aucunement le promouvoir en jouant sur scène avec l’intensité nécessaire. Comme de raison, nous ne sommes pas le seul groupe affecté par ceci et j’espère que nous pourrons nous reprendre en 2022 lorsque le monde reprendra, je l’espère, sa normalité.

Royal Destroyer est un album avec énormément de punch! Je l’ai tout de suite apprécié, même après la première écoute. Est-ce possible de dire que cet album est la suite logique de Cobra Speed Venom?

Nous considérons que cet album est la suite logique de Cobra Speed Venom et ce, de plusieurs façons. Cet album propose la même attitude et la même approche. Nous l’avons aussi enregistré au Studio Fredman et c’est aussi l’artiste Christian Sloan Hall qui a réalisé la couverture. Alors oui, il y a des similarités et nous voulions aussi mettre toute la puissance au niveau 11, si je peux m’exprimer ainsi!

On dit souvent que chaque chanson doit avoir la place parfaite sur un album, que l’ordre des chansons est aussi un joueur à ne pas négliger. Je trouve que chaque chanson est bien positionnée sur cet album. Quand vous avez décidé de l’ordre des chansons pour Royal Destroyer, est-ce qu’il était évident de placer l’énergique et courte Baptized in Violence au tout début?

Ce n’était pas le choix le plus évident. Nous trouvons qu’il demeure encore important d’avoir le bon ordre pour nos chansons sur nos albums. Comme de raison, les gens produisent leurs propres listes de lecture et passent les chansons mais nous, nous donnons encore une valeur à ce sentiment de suite logique dans la musique. Baptized in Violence était une pièce étrange et au début, nous avons même pensé l’offrir comme chanson bonus sur une version quelconque de l’album. Un peu plus tard, nous avons fait une version de ce qui devait être l’album, un genre de Master CD, qui servait de modèle. Sur cette version, Motordeath était la pièce qui ouvrait l’album et Baptized in Violence se retrouvait en plein milieu de l’album. Après quelques jours, nous avons constaté que cela n’avait aucun sens. Baptized in Violence devait soit ouvrir l’album ou le terminer. De l’avoir en ouverture, cela mettait la barre très haute et cela se voulait comme une affirmation face à l’intensité que vous alliez retrouver sur cet album.

Cet album est rempli de chansons qui écrasent, solidement! Par contre, vous avez pris l’audace d’inclure We Drift On, une pièce plus apaisante, plus doom, si je peux m’exprimer ainsi. Que peux-tu nous dire sur celle-là?

Je crois que les meilleurs albums doivent proposer une certaine variété. Ceux que j’apprécie le font. Un album devrait nous faire passer par diverses émotions et se présenter comme étant une quête intéressante. J’ai poussé très fort pour que l’on puisse avoir We Drift On sur cet album. Je crois que cette pièce fait du sens. Nous avons toujours des pièces plus lourdes et plus lentes sur chaque album. Nous avons voulu souligner cette facette encore plus en sortant cette pièce comme deuxième extrait et vidéo. Les gens s’attendent toujours à ce que nous soyons rapides et brutaux, c’est bien d’offrir une petite surprise aussi.

J’aime vraiment la pièce Scandinavian Satan. Nous pouvons entendre votre chanteur, Johan Lindstrand, chanter dans votre langue maternelle. Que peux-tu nous dire au sujet de cette pièce plutôt, barbare?

Oui, barbare est le terme qui colle bien à cette chanson.C’est une chanson plutôt primitive, inspirée par la première vague de black metal, quand cela demeurait plutôt près du rock n’ roll. C’est une chanson courte, simple et efficace. Nous avons utilisé un ancien texte mythologique nordique appelé Voluspa. C’est une poésie plutôt intéressante sur la fin du monde. Le premier et le second couplet sont semblables sauf que le deuxième couplet est chanté en Suédois. Cela ajoute à l’appellation « Scandinave » de la chose.   

J’ai comme l’impression que toutes les chansons de cet album tournent autour d’un « Destructeur Royal ». Ce « Viking Punk » ou, justement, ce « Satan Scandinave ». Est-ce un album concept? Si oui, est-ce une façon de décrire votre groupe comme étant ce Royal Destroyer qui tente de reconquérir le trône?  

C’est un bon titre qui reflète le groupe, effectivement. Il y a de cela quelques années, des amateurs de The Crown ont commencé à nous identifier comme étant les « Royal Five ». J’imagine que c’est un clin d’œil à cette appellation. Cet album est l’un de nos plus intense, l’un de nos plus forts et le titre confirme que nous sommes en forme pour tout anéantir. 

Je suis abonné au magazine Decibel. Je reçois le vinyle flexi dans chaque publication. Vous avez offert une pièce pour cette série du nom de Driven to Disaster. C’est une chanson qui provient des sessions d’enregistrement de Royal Destroyer. Est-ce qu’il a été difficile de vous dire : « Celle-ci, nous ne la garderons pas pour l’album, ce sera celle pour Decibel »  

C’est un mélange entre oui et non… Je déteste vraiment exclure des chansons de nos albums étant donné qu’elles ont toutes été écrites pour l’album et devaient s’y retrouver. Driven to Disaster devait être sur l’album. L’idée avec cette pièce était d’avoir une chanson courte qui ne se perd pas en chemin et qui déborde d’énergie. Mais par après, Johan (Lindstrand, chanteur) et Magnus (Olsfeldt, bassiste) ont écrit, justement, Baptized in Violence. Cette chanson se voulait encore plus courte et encore plus énergique. Ainsi, Driven to Disaster a perdu son utilité sur l’album. C’est pourquoi il était plus facile de la laisser aller pour Decibel.   

Est-ce qu’il vous reste des chansons tirées de cette session d’enregistrement?

De cette session? Non, aucune. Mais nous avons en banque un peu plus de 25 autres nouvelles pièces.

Avec les deux bombes que sont Cobra Speed Venom et Royal Destroyer, et en tant que fan de votre musique, j’ai le sentiment que vous venez de prouver que The Crown est encore une machine de death metal et que l’album Death is not Dead n’état qu’un album de transition. En 2021, quelles sont tes impressions face à cet album?

Oui, cet album demeure un album très différent. Et il y  a des raisons pour ça. Dans un premier temps, nous n’avions pas une formation stable. Au milieu des répétitions, notre batteur Janne Saarenpää nous annonce qu’il quitte pour aller vivre aux États-Unis. Il venait d’être engagé par Apple.  La décision, qui ne s’avèrera aucunement intelligente, a été que je prenne en charge la batterie sur l’album. La venue de Robin (Sörqvist, guitariste) ne viendra que très tard dans l’équation et son impact dans le processus créatif ne s’arrête qu’à la création des solos. Donc, nous ne pouvons pas vraiment parler d’un effort collectif, ici. Ceci ne fait que confirmer pourquoi Cobra Speed Venom et Royal Destroyer soient d’aussi bons albums, meilleurs même, car nous avons pu travailler en tant que groupe.        

Même si The Crown n’est pas un groupe qui fait de la tournée de façon intensive, crois-tu que vous allez reprendre la route vers la fin de l’été 2021 ou probablement plus, en 2022?

C’est justement la chose la plus frustrante dans tout ça, c’est impossible de planifier quoi que ce soit. J’ose espérer, et même croire, que ce sera pour 2022. Je crois que Royal Destroyer mérite une bonne promotion, un bon élan. Nous voudrions vraiment partir et aller le présenter, partout. L’album complet a été enregistré en direct, dans le sens que vous pouvez entendre des performances musicales et non pas un montage musical médiocre fait en fonction de nous faire paraitre meilleurs. Nous pouvons définitivement reproduire cet album, en concert. J’ai bien hâte de le faire!  

Donc, j’aimerais bien voir The Crown sur scène. Peut-être lors du Québec Death Fest 2022?

Ce serait génial!

Merci Marko.

Merci. Soyez prudents et demeurez sains d’esprit!

L’album Royal Destroyer est maintenant disponible.


www.thecrownofficial.com