Après des jours où la température battait des records sur Montréal, les nuages étaient présents, et ce, même à l’intérieur du Centre Bell. Dans le cadre du Knotfest Roadshow, Slipknot a fait le choix audacieux de mettre en premières parties des groupes qui viennent de la scène hip-hop, soit Cypress Hiill et Ho99o9. Survol de la soirée, en mots et en images.

Ho99o9

La formation américaine Ho99o9 (prononcé Horror) a été la première à réchauffer la foule qui n’était pas encore remplie. La fusion de metal et de hip-hop qu’elle offre se marque dans une nouvelle lignée : notamment avec des artistes comme Scarlxrd, BONES ou Ghostemane. Même s’il m’arrive d’apprécier ce type de musique « trap metal », j’ai trouvé que Ho99o9 manquait de symbiose entre la musique d’Eaddy et la voix de TheOGM. Remarquons l’habit d’Eaddy qui ressemblait à un mauvais costume de GWAR. Après les trois premières pistes qui me donnaient l’impression d’écouter du Rage Against the Machine sur la diète, j’ai alors décidé que c’était le parfait moment d’aller chercher une bière avec une collation. Après avoir payé le prix de mon bras, j’ai tout ce dont j’ai besoin pour le restant de la soirée.

Cypress Hill

Les légendes du hip-hop californien Cypress Hill sont des machines de guerre en concert. Alors que plusieurs auraient voulu un invité plus métallique pour accompagner les hommes masqués, ils ont montré que n’importe quel genre musical peut faire exploser l’ambiance d’une salle aussi grande que le Centre Bell. Pour bien réchauffer le public, le DJ Lord propose un medley de différents classiques en exécutant une respectable prestation de scratching. Les spectateur/trice.s répondent à l’appel et on dévoile un décor aux insignes de la plante marijuana, emblématique chez le groupe. Dès l’entrée du rappeur B-Real et du percussionniste Eric Bobo sur la chanson When The Shit Goes Down, l’odeur du cannabis se manifeste dans la salle. Remarquons l’absence de Sen Dog qui doit se reposer d’une intervention chirurgicale urgente qu’il a eu la semaine dernière. Ça n’a pas empêché à son acolyte B-Real de donner une prestation exemplaire. Alors que la fête commence, on rend un hommage à KRS-One avec la chanson The Sound of the Police. Par la suite, le rappeur décide de passer aux choses sérieuses et s’allume un joint sur scène, en disant qu’il est heureux de retrouver les fans du Québec. Un medley avec des chansons telles que Roll It Up, Light It up, Smoke It Up et I Wanna Get High va transformer les lieux en un fumoir communautaire. Au niveau des gradins, on pouvait voir des dizaines de traces de fumée simultanées, synonyme d’une grosse fête collective et euphorique. Eric Bobo offre de l’énergie à revendre, notamment avec sa prestation solo aux percussions. Cypress Hill plie bagage en détruisant tout sur son passage, avec d’autres morceaux comme Insane In The Brain et une reprise de la chanson Jump Around.

Slipknot

Le moment est enfin arrivé : la traditionnelle banderole avec le logo du groupe surgi pour cacher la scène. Pour la quatrième fois, je vais me laisser bercer par la musique qui a changé mon adolescence. For Those About To Rock d’AC/DC résonne pour signifier que le groupe arrive très bientôt. En fait, pour ceux et celles qui les ont vus plusieurs fois, on peut remarquer que les prestations de Slipknot sont similaires. Comme une bonne poutine, les ingrédients restent simples, mais une fois combinés, nous dégustons un plat gagnant. Comme à son habitude, le charismatique chanteur Corey Taylor souligne à quel point il est heureux d’être à Montréal et que nous sommes une foule incroyable. Les neufs membres commencent avec des vieux classiques: soit Disasterpiece et Wait and Bleed. La foule bien compacte jubile et s’unifie à la musique. Une chose que nous pouvons admirer du groupe est qu’il réussit à sentir que chaque fan fait partie d’une famille. En soulignant leur présence depuis 23 ans, Slipknot nous promet de rester encore pour longtemps, en annonçant même un nouvel album. De ce fait, la troupe nous a fait jouer une exclusivité appelée The Chapeltown Rag, qui m’a surpris en tant que fan de longue date. Le groupe a utilisé différents projecteurs de feu pour augmenter l’intensité déjà bien palpable. Parmi les titres joués, notons Before I Forget, l’émouvante Snuff et l’énergique The Hereric Anthem. Ils nous quittent avec les succès People = Shit et Surfacing, en faisant chanter la foule.

J’ai aimé ma soirée pour la présence de Cypress Hill, mais je crois que ce sera mon dernier Slipknot. Oui, une poutine, c’est bon, mais j’ai un désir d’avoir de la nouveauté.