C’est aujourd’hui que sort le nouvel album de Septicflesh, Modern Primitive. Une galette d’environ 40 minutes qui permet de se dégourdir un brin. Qu’il s’agisse d’impliquer des guitares, du bouzouki ou du psaltérion, la formation grecque sait nous faire entendre d’où elle vient.
L’album regorge donc d’instrumentation traditionnelle. La thématique de l’album est très claire : la race humaine, l’instinct, le primal, la vie ailleurs, tout cela contenu dans un vocal bien gras et quelques chants clean.
The Collector ouvre le chemin avec une certaine prestance et un vocal très brutal. Cependant, je remarque déjà que dans les riffs, il manque un peu d’originalité. Les tritons sont bien à la mode dans le métal, mais encore faut-il ne pas trop en abuser ou du moins n’utiliser que ça. Hierophant, leur single sorti en mars dernier, fournit un amalgame de chants avec un côté symphonique, mais pas trop mélodique. Avec des breakdowns faits comme il se doit, l’aspect greasy. Ce n’est pas majestueux, c’est répétitif, mais quand même efficace.
Self Eater et son côté dissonant cherche le chaos. La basse bien assise s’occupe bien du lead rythmique. Un autre single, Neuromancer, continue de teinter l’album avec lourdeur et lenteur. Malgré le vocal clean au travers plusieurs pièces, c’est l’ambiance pesante qui prend le dessus. Dans cette pièce, c’est vraiment le vocal et le drum qui font la différence. Coming Storm m’a rendue un peu perplexe avec son introduction en pizzicato et sa semi-imitation de Carach Angren. Ce n’est pas parce qu’il y a du violon et des trompettes que c’est bon et quand ça fitte plus ou moins avec les accords mélodiques guitares, ça me plaît moins. Je comprends qu’on cherche le chaos, mais ce côté ne me plait pas. Cependant, c’est bien punché avec plusieurs coupures assez drastiques. Cette pièce est la plus brutale à mon avis, mais aurait mérité qu’on attache les deux bouts, soit les espèces de brass complètement déconnectés avec le reste de l’instrumentation et le chant clean.
A Desert Throne, autre single débute avec un chant choral et possède une ligne directrice beaucoup plus chantante. La vidéo me laisse toutefois indifférente.
Même chose pour Modern Primitives. Psychohistory renferme cette fois-ci de meilleurs riffs qui soutiennent mieux l’ensemble de l’album et A Dreadful Muse termine le tout de façon plus langoureuse. On sent qu’on a pris son temps pour cette dernière pièce.
Somme toute, les fans seront conquis, mais il est difficile de conquérir des fans supplémentaires avec cet album, à mon avis. Cependant, une bonne dose de gras de guitare et de fromage à la voix clean ne fait de mal à personne! J’ai apprécié l’aspect lourd, le côté symphonique lorsqu’il est moins chaotique et l’intégration des instruments traditionnels.