La dernière fois où nous avons entendu parler d’une formation qui nous venait de Chine, c’était lorsque Ghost Bath avait tenté de nous faire croire qu’ils venaient de ce pays. C’était plutôt maladroit de leur part comme stunt publicitaire mais que voulez-vous, il y en a qui tente environ n’importe quoi pour créer un buzz. Avec Ripped to Shreds, on voit l’utilisation du mandarin dans les titres des chansons et ce n’est pas pour créer un engouement, loin de là.

C’est plutôt que le leader de cette formation américaine est un ABC (American Born Chinese), donc un américain d’origine chinoise et il se veut fier de ses origines. Andrew Lee veut que les gens qui partagent les mêmes origines que lui puissent se retrouver dans les mêmes sphères artistiques que le reste des gens qui habitent les États-Unis, une tâche qui se veut parfois ardue et vous savez pourquoi.

D’avoir les mêmes chances que l’Homme Blanc d’Amérique et ce constat de Lee n’est pas uniquement pour les gens d’origines chinoises mais plutôt pour toutes les origines diverses. Avec son groupe Ripped to Shreds, il est difficile de s’imaginer de quelle nationalité peut provenir tel ou tel membre du groupe. Une sonorité death métallique est proposée sur cet album du nom de 劇變 (Jubian) et les influences suédoises s’entremêlent avec celles de la sonorité américaine.   

Andrew Lee est celui qui s’est occupé de toute la production de l’album pour Ripped to Shreds, en plus de jouer de la guitare et de chanter. Le son est plutôt clair et nous pouvons bien entendre chaque détail sur cette production de 8 chansons pour 37 minutes de musique death métallique.

L’odeur pestilentielle de la liberté

Au début de la trentaine, on sent que Lee a fait ses devoirs en effeuillant le catalogue Earache et Roadrunner comprenant des sorties métalliques lancées alors que lui, devait être encore aux couches. Riffs incisifs, percussions lourdes avec une voix caverneuse, Lee y va même de quelques « UGHs » à la Tom G. Warrior, question de confirmer l’adhérence totale face à la vieille école du metal.

Avec l’aide de quelques musiciens fortement habiles, on sent que le rouleau compresseur de Ripped to Shreds se veut efficace sur ce troisième album du groupe et premier pour Relapse Records. J’ai écouté cet album en mode «random» sur mon iPod et la première pièce que j’ai entendue était « Harmonious Impiety ». Cette chanson m’a permis d’accrocher immédiatement grâce à sa touche crasseuse à la Entombed/Dismember, même si nous retrouvons une finale beaucoup plus criarde.  

Ensuite, c’est avec le côté accéléré de Reek Of Burning Freedom que l’oreille m’est restée prise dans l’engrenage. Avec une mitraille constante sur la caisse claire et une guitare bien trempée dans le suif, ce morceau de viande saignant s’est retrouvé tel un tartare délicieux dans mon assiette, surtout grâce à une transition en partie médiane qui apporte un goût exquis au morceau!

La chanson au titre excessivement long qu’est Scripture Containing The Supreme Internal Energy Arts That Render The Practitioner Invincible Throughout The Martial Realm est une grindée de moins de 50 secondes tandis que 獨孤九劍 日月神教第三節 (In Solitude – Sun Moon Holy Cult Pt 3) est un long fleuve death métallique de plus de 10 minutes.

En gros, Ripped to Shreds est un groupe qui se veut formidablement impressionnant, que ce soit lors d’un exercice de rapidité ou lors d’une longue déambulation. Du death metal comme l’amateur l’apprécie, proposé par un groupe qui allie précision et cholestérol métallique sur des paroles qui te parlent de guerre, de la mort et de wuxia!

Disponible le 14 octobre chez Relapse Records.

www.facebook.com/rippedtoshredsband/


Photo : Greg Goudey