C’est une bonne semaine pour la Ville de Québec en matière de spectacles. Cependant, un beau vendredi soir est encore mieux pour recevoir une formation assez attendue (pour ma part du moins). Je vérifie sur l’événement afin de connaître qui est prévu à l’affiche avec les demoiselles d’Asagraum ce soir… personne! Elles joueront seules!
Eh bin… je m’attendais à ce qu’un groupe local ouvre la soirée ou du moins que Cultus Profano y soit (étant donné qu’ils seront à Toronto et Montréal), mais ils ne sont pas de la partie. J’ai toutefois beaucoup d’attentes et j’entre dans l’Anti Bar & Spectacles avec une petite foule disparate. Je suis pas mal certaine que le groupe ne débutera pas à l’heure puisqu’à une seule formation pour la soirée, ce serait étrange de terminer le tout à 21 h.
Où est la merch? Nulle part. Un sac transparent demeure sur une table près de la sortie et c’est tout ce à quoi on a droit. Ils attendent peut-être quelqu’un qui s’en occupe dans leur équipe, je l’ignore! La salle se remplit tranquillement, mais pas complètement. Ce n’est pas salle comble non plus…
Vers 20 h 45, Obscura et A. Morthaemer, fièrement vêtue d’une camisole de Forteresse, entrent sur scène avec une seule autre musicienne. Elles sont uniquement trois : il manque une guitariste. Pourquoi? Je l’ignore. Cependant, la fameuse bassiste qui les accompagne est Hella et son look ne laisse personne indifférent (un peu old school à la Emperor / Immortal). Je me je me rends compte que la formation a beaucoup, mais vraiment beaucoup de membres session à la basse depuis la dernière année et même à la guitare. Cependant, voyons ce que le trio offre ce soir.
Ont-elles du nouveau? Non. Sont-elles en forme? Oh que oui. Le rituel débute avec They Crawl From the Broken Circle. Devil horns bien en l’air, elles s’élancent. Rapidement, on remarque la bassiste Hella qui bouge beaucoup, qui bouge bien et qui nous en met plein la vue de par tous ses facies. Enfin, du Black métal. Le son de son instrument en revanche? Beaucoup trop fort. Bien qu’elle ait grimpé son volume au début de la performance, j’ai trouvé que le son de salle était très mal réparti.
Dans Transformation, on peut normalement distinguer un beau son clean de la guitare avec un reverb dans la voix bien résonnant, ce qui n’est pas le cas ce soir. La guitare, moins forte et beaucoup trop intense dans les high, est étouffée par la basse et la batterie, et ce, tout au long de la soirée. Je trouve ça dommage, mais ce n’est pas leur faute. La performance et leur talent reste impeccable. Avec Abomination’s Altar, je suis certaine que le moshpit va pogner… eh non. La foule est très sage, quoique très réceptive, généreuse et accueillante. Cette pièce est pourtant plus rapide, plus agressive, possède une bonne variété dans les rythmes avec une batterie bien assise. Batterie qui, malheureusement, sonnait également trop sèche, trop rough, trop carton et pas assez ronde comme à l’habitude. J’aurais aimé entendre toutes les subtilités, mais je n’ai pas pu.
Pour, Daar Waar Ik Sterf et Black Sun Prayer, la machine est toujours ouverte, l’énergie est palpable et les minutes passent allègrement. Ce sont deux pièces de leur album de 2017, Potestas Magicum Diaboli, album beaucoup plus occulte et plus raw. Pour les avoir vues en 2018, au Steelfest en direct de la Finlande, je suis heureuse de retrouver ces morceaux.
Par la suite, avec Dawn of Infinite Fire (un classique), le public se déchaîne un peu plus, sans nécessairement se bousculer. The Lightless Inferno (une de mes favorites) me laisse perplexe. Je tiens à rappeler que les musiciennes sont impeccables et que leur performance n’altère pas ce qu’on entend habituellement sur leurs albums. Par contre, il aurait vraiment fallu leur 2e guitare pour cette pièce qui nécessite le fond pour mettre en valeur plusieurs éléments : les aigus de la guitare d’Obscura, la rondeur de la batterie et un son plus uniforme, plus riche. Encore une fois, je déplore la personne derrière la console. Après mes clichés, j’ai pourtant erré dans la salle à la recherche du son parfait, mais en vain. Les musiciennes terminent le rituel avec Waar Ik Ben Komt De Dood par un chant clean et profane (difficilement audible, toujours en lien avec le déséquilibre sonore de la salle).
Somme toute, je croyais que Québec allait accueillir plus chaleureusement Asagraum. Surtout pour un vendredi soir. En contrepartie, je lève mon chapeau aux musiciennes qui ont su livrer leur set habituel sans broncher et en donnant le meilleur d’elles-mêmes, même avec un rappel dont j’oublie malheureusement le nom.
La belle surprise de la soirée : les membres du groupe s’assemblent près de la table de merch quelques minutes à peine après leur performance et font leur possible pour vendre tout ce qu’elles ont sous la main à la grande populace qui s’affaire à liquider ses dollars loisirs : la preuve que tous eurent apprécié leur offrande.