Après quelques journées passées entre suppléance dans les écoles et rédaction de quelques petits textes ici et là, me revoilà en route vers un nouveau spectacle. C’était donc hier soir que la tournée Tech Trek V faisait son arrêt à Montréal pour une grosse soirée Tech-Death (comme déjà bien explicité dans le nom même de la tournée). Et une fois encore, m’en voudra qui voudra, je me suis rendu au Théâtre Fairmount en connaissant un band seulement : Archspire. Évidemment, j’avais regardé le line-up avant de me présenter, mais s’il y a bien quelque chose que j’aime, c’est de découvrir des bands en live. Le spectacle affichant sold-out et étant organisé par Heavy Montreal et Greenland Productions, je ne pouvais que m’attendre à une soirée véritablement fracassante!
À mon arrivée vers 18h, il y a déjà une bonne file qui attend à l’extérieur. N’étant pas même encore entrée, le nom de Archspire résonne déjà parmi les spectateurs impatients. Je sens qu’une bonne partie des gens s’étaient déplacés spécialement pour eux, mais là encore, ça ne reste qu’une impression pour le moment.
VULVODYNIA
La soirée débute vers 19h avec Vulvodynia, originaire de Durban en Afrique du Sud. Formé en 2014, ce band de Slam/Brutal Death compte 4 full-lenght à son actif, dont son plus récent, Praenuntius Infiniti , est sorti en 2021.
Pour résumer, je suis complètement flabergastée par le band; ils entrent sur scène tels de vrais bulldozers et nous livre une performance puissante à souhait. À noter que le chanteur, Duncan Bentley, a un jeu de scène relativement intimidant avec le public : en effet, il s’approche parfois à quelques centimètres du visage de certains fans, en les regardant droit dans les yeux, tout en continuant de « chanter» (on se comprend quand je dis « chanter »). Mais pour ma part, l’interaction d’un band avec son public est quelque chose que j’adore et je suis donc particulièrement bien servie à ce niveau! De plus, les guitaristes, Lwandile Prusent, Luke Haarhoff et Kris Xenopoulos ont une technique sur scène très créative qui groove vraiment bien par moment et vient faire valser quelques spectateurs dans la salle… dont moi, bien évidemment. Le bassiste, Chris van der Walt, n’est pas en reste et constitue, ma foi, tout un personnage. Vêtu d’un one piece rouge d’Elmo de Sésame, il se déplace énergiquement d’un bout à l’autre de la scène tout en criant par moments. Bref, j’ai apprécié la prestance et l’ambiance dégagées par ce band d’ouverture!
INFERI
S’en suit la performance d’Inferi, en provenance directe du Tennessee. C’est à ce moment précis que je remarque que le public vient de s’agrandir. En effet, la salle, qui n’était pas complètement pleine pour Vulvodynia, est à présent bien plus remplie pour le band américain.
En ce qui concerne leur show en tant que tel, ce qui me déçoit le plus, c’est le son… Malheureusement, selon moi, on n’entend pas très bien la voix de Stevie Boiser en début de show. Par contre, ce que j’apprécie particulièrement, c’est leur mélange de styles. On passait parfois par des moments très mélodique et prenant pour en finir avec des moments beaucoup plus technique et frappant. J’irais même jusqu’à dire que ce band m’a énormément fait penser à Black Dhalia Murder avec ces différences bien évidemment. Enfin, Inferi est pour ma part une belle découverte.
ENTHEOS
Le troisième band à faire son entrée sur scène fut Entheos. Ici, on entre dans un univers de death métal un peu plus progressif. Chaney Crabb, chanteuse du groupe américain, nous livrait une véritable performance, accompagnée de nombreux riffs et solos qui dégageaient une fluidité dans l’air tous en gardant son côté très technique qui rentrait dans les tripes. C’est à ce moment précis que j’ai commencé à me demander si j’étais dans une salle de spectacle où dans un sauna… La chaleur était aussi extrême que l’énergie de la chanteuse qui sautait partout sur la scène. Encore une fois, selon moi, j’ai trouvé que le son, au niveau de la voix, n’était vraiment pas assez fort et il était un peu trop couvert par les autres instruments.
ARCHSPIRE
Enfin, vient l’heure DU band de la soirée, la tête d’affiche tant attendue par le public. Et déjà, l’atmosphère vient complètement de changer : non seulement, il fait encore plus chaud à leur entrée sur scène, mais une atmosphère de violence se fait de plus en plus présente. Il faut se le dire, le public montréalais est complètement fou de base. Ajoutez à cela un groupe comme Archspire et c’est le carnage absolu. Il ne faut pas 2 notes avant que mes cheveux ne sentent la bière et que je sois projetée contre la scène. Le dernier show auquel je m’étais senti ainsi était Behemoth et je ne pensais vraiment pas revivre quelque chose d’aussi extrême et violent, voire plus. Le band canadien nous balance donc en pleine figure son tout récent album Bleed The Future, dont je me souviens avoir attendu avec impatience la sortie en octobre 2021. Comme beaucoup d’entre nous, il ne m’avait pas simplement plu… il m’avait complètement jeté à terre. Ainsi, la question que je me posais le plus avant d’arriver à cette soirée était de savoir si l’album allait être aussi bon performé en direct. Verdict : il est non seulement excellent « en vrai », mais sa puissance, sa vitesse et son intensité sont encore plus prenantes. Les riffs et les solos de Dean Lamb et Tobi Morelli n’ont de cesse de tourbillonner, tout comme la basse de Jared Smith qui vient ajouter une touche « déphasée » à l’ensemble. Je ne suis pas une grande adepte de Tech Death à la base, mais Archspire est tout simplement un band hallucinant et empli de férocité, en faisant définitivement LE band de la soirée, absolument fascinant à écouter en live.
En somme, cette soirée a été pour moi une véritable découverte de la scène Tech Death/Brutal Death/Death progressif. La douche en sortant de ce sauna fut très agréable et plus que bienvenue et j’ai à présent les genoux en compote en ce lendemain de show, mais tous les bands de la soirée valaient définitivement la peine d’être vus live, en particulier Vulvodynia et Archspire.
Photos: Joé Calvé