Pour les amateurs de sensations fortes, Persefone est le groupe idéal pour vos oreilles. En collaboration avec David Castillo au mixage (Leprous, Soen et Opeth) et Tony Lindgren au mastering (Enslaved, Sepultura), ce 6e album de la formation originaire d’Andorre contribuera certainement à votre éveil musical. De mon côté, j’avais hâte. Vraiment hâte, puisque Persefone figure très haut dans mes groupes favoris.
En effet, Persefone est un groupe qui sait agréablement mélanger le Death mélodique et le Prog à l’extrême. Ils savent jouer avec les limites du son, des ambiances et leur précision demeure chirurgicale en tous points.
Metanoia est empreint de virtuosité et d’agressivité. Comparativement aux autres, je le qualifie d’un peu plus mature puisqu’il nous fait faire un beau voyage atmosphérique.
Dans l’ensemble, on peut assister à un certain éloge du cinéma puisque l’album regorge de paysages sonores qui pourraient facilement se trouver dans différentes trames sonores de films ou de jeux vidéo. Certes, on se brasse la crinière et on s’arrache la face à plusieurs moments dans cet amalgame musical, mais l’album n’est pas uniquement conçu pour ça.
Dès le début de l’album, avec Metanoia et Katabasis, on assied tout ce qu’il faut asseoir, soit une voix transcendante, de la haute voltige en termes de technique, un clavier avec une étendue de sons aussi variés et intrigants les uns que les autres… Mes attentes étaient très hautes face à ce groupe au son très opulent et je ne suis aucunement déçue.
Autre fait important et vous l’aurez remarqué en visionnant la vidéo précédente : la formation porte en son sein deux chanteurs, soit un chanteur principal (Marc Martins) aux cordes vocales bien grasses, mais aussi le claviériste (Miguel Espinosa) qui sait tourner les pièces vers un côté plus mélodique avec son vocal clean qui est présent tout au long de l’album.
Les côtés positifs de cet album, c’est qu’on avance toujours avec le groupe, on voyage avec eux, on respire avec eux, on arrête avec eux, chacun intervient au bon moment et ça s’écoute à merveille. Le travail de recherche de son est impeccable, c’est riche et bien léché. Les côtés plus jazzy et spaceship d’Architecture of the I maintiennent le cap en termes d’opulence avec ses solos transcendants.
C’est un album très bien construit, tout en progression, qui englobe beaucoup d’instrumentation, dans Leap of Faith par exemple. Étape par étape, on embarque dans un voyage vivant, solide et rempli de riffs qui changent sans cesse de direction avec une métrique qui est toujours défiée.
Avec Aware of Being Watched, on insère des chants féminins, encore plus de fluidité dans les solos et une parfaite cohésion entre les guitares et la batterie, que ce soit pour les différents punchs ou les contre-mélodies. On y place ensuite leur single, Merkabah. Normalement, j’aurais trouvé étrange de placer un simple au milieu d’un album, mais celui-ci trouve très bien sa place dans l’album avec sa transition un peu plus post dans l’éventail de l’album.
Une agréable surprise au fil de l’écoute : Consciousness Pt. 3 qui est en fait une suite de la série de pièces instaurée dans un précédent album, Spiritual Migration.
L’album se conclut tout en mélodicité avec une série de trois pièces, Anabasis 1, 2 et 3.
Il est très difficile pour moi de faire une critique assez courte de cet album relativement complexe. Cependant, si ça peut vous permettre d’y jeter l’oreille et d’apprécier ce style qui me charme à tous coups, jetez-vous dessus. Le seul point négatif de l’album, à mon humble avis, est que la fin de l’album est très lente et contemplative. Cependant, plusieurs trouveraient au contraire que c’est la façon parfaite de terminer l’album. C’est le genre de musique qui se digère et qui s’écoute à maintes et maintes reprises pour en apprécier tous les éléments et en découvrir d’autres. À consommer sans modération.
Ça sorte le 4 février sur Napalm Records.