Le prince des ténèbres, qui n’a pas besoin de présentation à la faune métallique, a sorti son treizième album solo le 9 septembre 2022. Cet album s’intitule Patient Number 9 et, à cause de son « contenant », on pourrait penser que c’est la suite logique du très controversé Ordinary Man. En effet, les pochettes de ces deux derniers ont un petit quelque chose en commun au niveau visuel, ce qui pourrait faire penser qu’ils forment une suite logique, mais est-ce vraiment le cas?
Pour répondre à cette question, il ne suffit que de regarder ce qu’est l’intention de chaque album. Avec Ordinary Man, Ozzy Osbourne invitait principalement des artistes milléniaux pop de l’heure comme Post Malone et Travis Scott. Dans Patient Number 9, nous avons plutôt droit à des légendes telles que Jeff Beck, Tony Iommi et Eric Clapton qui n’ont besoin d’aucune présentation. Naturellement, nous avons affaire ici à un album d’une qualité nettement supérieure à son précédent. Le but de cet album est d’offrir aux fans d’Ozzy un album plus Rock/Métal et moins « jeune et branché ». Il ne faut pas oublier que le vétéran est maintenant âgé de 73 ans et qu’il est reconnu pour un héritage musical bien spécifique.
Cela étant dit, il y a plusieurs surprises assez agréables dans cet album, qui pourraient plaire aux fans du « madman ». Une de ses dernières est la pièce « No Escape from Now » mettant en vedette Tony Iommi qui a une vibe très Black Sabbath et qui rappelle un peu l’excellent album 13 du groupe. Une autre pièce assez surprenante est Mr. Darkness, mettant en vedette Zakk Wylde, qui est un clin d’œil à Diary of a Madman. Par contre, la voix sonne souvent très synthétique, même sur les meilleures pièces de l’album. Nous pouvons reconnaître la qualité du « songwriting » de certaines pièces, mais le rendu est loin d’être aussi naturel que ce que la légende avait l’habitude d’offrir. En contrepartie, les solos des titans du Rock qui font des apparitions sur l’album compensent.
Le produit final, sans être un chef d’œuvre, demeure décent, surtout sachant jusqu’où Ozzy est capable d’aller dans cet univers fou de l’industrie du spectacle. Par contre, force est d’admettre que l’album se compare plutôt avec les bas-fonds de sa carrière que les grandes réussites. Nous sommes donc naturellement très loin de tout ce qu’il a fait entre Blizzard of Ozz et No More Tears. L’album est plutôt comparable avec Black Rain et Scream. Patient Number 9 est définitivement plus intéressant et varié que Black Rain et contient plus d’idées. En revanche, Black Rain est moins synthétique. Dans tous les cas, Down to Earth est un meilleur album que Patient Number 9 et Ozzmosis contient des pièces plus mémorables (même si dans son ensemble il n’accote pas du tout ce qui est sorti avant). L’album 13, que le prince des ténèbres a fait avec les pionniers Black Sabbath est, de très loin, sa meilleure sortie des années 2000.
Quoi qu’il en soit, bien que nous allons toujours nous souvenir d’Ozzy Osbourne pour ses albums avec Black Sabbath et ses albums solos entre 1980 et 1991, Patient Number 9 mérite au moins une écoute, surtout pour les gens qui ont suivi tout ce que l’artiste a fait et qui ont une bonne idée de sa discographie. Il y a de belles surprises et aucun réel désastre, contrairement à Ordinary Man.