Quand je reçois une nouveauté du label Comatose Music, je sais que ce ne sera pas un exercice de subtilité. Effectivement, cette maison de disques offre ce qu’il y a de plus extrême dans le domaine du death metal. En y allant avec la nouvelle parution de NecroticGoreBeast, la réputation de Comatose Music ne fait que se renforcer car cette galette du groupe se veut perfide, impudique et sordide.
Cet album, nommé intelligemment Repugnant, n’est pas pour toutes les oreilles. Même si tu es un amateur de death metal, il faut comprendre que NecroticGoreBeast pousse la carcasse dans cette direction, tout en y ajoutant une bonne pincée de slam mais là où certains décrochent, c’est avec le grain vocal du chanteur John Mayer.
Au contraire, c’est à ce niveau que j’embarque. Avec son approche vocale, Mayer offre une expérience en tant que tel et sa technique fait qu’il produit une sonorité qui se rapproche de la tronçonneuse dépeçant le corps d’un porc, accroché par les pattes de derrière par un crochet rouillé, dans une boucherie aux habitudes d’assainissement, inexistantes…
Bref, le gars est intense.
Malgré une propension à la brutalité. NecroticGoreBeast demeure un groupe qui produit un death metal qui se veut accrocheur. En faisant l’écoute de l’album, c’est le hochement de caboche suivi par le air drum en plus d’une session de air guitare qui s’entremêlent, le temps de prendre ta marche automnale.
Ligne de guitare avec un effet de goutte d’eau qui te ploc sur la tête, la chanson titre ouvre l’album. Une piste vocale nous laisse entendre un homme en train de philosopher sur le fait qu’il y a le Mal dans la nature humaine et hop, les vannes purulentes s’ouvrent, musicalement. L’entrée en matière se fait avec une rythmique oléagineuse à la guitare, c’est d’un gras et le suif coule des murs.
Saccadée en ouverture, Unsedated Face Removal produit ensuite un effet de syphon qui nous attire vers le fond de la cuvette. La déchiqueteuse est active sur Self-Inflicted Cerebral Edema. Les percussions sont précises et la fusion musicale est massive, créant un effet corpulent mais débordant de rapidité.
Si vous trouvez que vous ne comprenez rien lorsqu’un chanteur de death metal s’exécute, vous n’allez pas changer votre fusil d’épaule avec cet album qu’est Repugnant de NecroticGoreBeast. Par contre, en y allant avec la pièce Consensual Castration, la présence de Matt McGachy de Cryptopsy t’amènera un peu plus de définition au niveau de la prononciation mais rien pour te permettre de satisfaire ton amour pour l’énonciation.
Bref, une trentaine de minutes de précision musicale death métallique mais surtout, une expérience sonore pour ceux qui aiment bien lorsque certaines formations adorent pousser les limites. Avec l’effet d’indigestion sur un fond musical cinglant, Repugnant est une habile démonstration de death metal.
Disponible le 3 novembre sur Comatose Music.
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