Je me demande pourquoi je n’ai pas entendu parler de ce groupe avant. On a affaire à 5 gentilhommes de Bergen, en Norvège : Nattverd. D’ailleurs, ils en sont à leur 3e long jeu ici appelé Vandring, qui veut dire randonnée en français. L’album sera disponible dès le 30 avril sous Osmose Productions.
C’est un peu ce qu’on expérimente au fil de l’écoute de l’album. La première pièce : Det Bloer Paa Alt Som Spirer, débute avec une courte introduction avec une ambiance un peu caverneuse. Ensuite, on ouvre les valves. On se déchire la face avec le vocal très guttural et gargarisant de Ormr. Cette pièce est remplie de blastbeat assez impressionnant et de cris acerbes. Les riffs sont quand même accrocheurs et les multiples changements de rythmes sont très agréables. La guitare est plus clean à certains passages et nous offre quelques arpèges dignes du black metal norvégien qu’on connaît. Les lignes de basse sont bonnes et ressortent pas mal pour le style. Les lamentations et les effets sont aussi intéressants. On va s’entendre pour dire que le drummer Anti-Christian est celui qui vole la vedette sur cet extrait, mais aussi sur l’album complet en général.
La pièce suivante, Martyrer Av Kristus, commence avec une guitare seule et un peu de drum… pour pas très longtemps parce qu’encore une fois, on y va avec le blastbeat dans le prélart. Cette pièce est très organique au niveau de la voix et du drum. Cependant, c’est peut-être le choix du riff ou de la tonalité, mais je trouve ça pas mal répétitif. Encore une fois c’est le drum qui fait que la tune déchire un peu plus et donne une certaine polyvalence à celle-ci, sinon ce serait vraiment du pareil au même pendant 4 minutes.
La suite, Naar Taaken Fortaerer Alt, leur single, est beaucoup plus musicale, lente et précise. On sort les chants folk et le piano. Je la trouve un peu moins représentative de l’album puisqu’elle est vraiment plus mélodique que les autres titres de l’album. C’est l’extrait qui est le plus accessible en tant que tel. J’adore les enchaînements d’accords et bon, quand il y a du piano ça me charme toujours. On reste dans la simplicité, on sort les strings aussi : c’est du keyboard qui donne une certaine chaleur, une intimité à la pièce, plus d’émotion. On n’entre pas dans la virtuosité. Ça ajoute de la délicatesse, un peu comme s’il restait un peu de beauté dans ce monde infâme.
Par après, on nous sert Med Rive of Lime. Cette pièce est un peu plus intrigante. Je la trouve simplement drôlement construite. Le vocal est complètement différent (beaucoup plus en arrière, très « blendé » avec beaucoup d’écho. La basse ressort beaucoup plus, quoiqu’à une ou deux reprises, elle est à l’unisson avec la guitare. Ce n’est pas mauvais en soi, mais ça enlève un peu le soutien que ça doit avoir dans certains passages. On se reprend plus loin avec des riffs un peu plus recherchés et où la guitare est un peu plus chantante, mais c’est la pièce qui m’a le moins accrochée.
Puis, avec I Moerket Slumrer Ravnen, on « repèse s’ul gaz ». Justement, certains riffs vers le tiers de la pièce font un peu plus « bécik à gaz ». Vers la fin, on tombe encore dans le répétitif. Étant donné que le vocal est un peu plus en arrière dans le mix, ça fait redondant pas mal. Par contre, on vient y ajouter des incantations et on finit full gorgoton.
Les trois autres pièces sont aussi assez percutantes. Je n’irai pas jusqu’à décrire toutes les pièces, puisqu’on a ici un 43 minutes d’écoute bien investi. Dans l’ensemble, c’est un album assez fort avec un bel artwork. Musicalement, on ne va pas dans l’extravagance, on reste dans la simplicité et c’est ce qui fait que j’aime ça. C’est du black metal qui rejoint vraiment mes goûts : dans le prélart, des cordes vocales lacérées, un gorge brûlante de haine et des moments mélodiques bien imbriqués.