Malgré le nom latin, nous avons droit ici à un « nouveau vieil album » de la formation finlandaise Mors Principium Est.
Je m’explique. Lorsque je veux dire « nouveau vieil album », c’est qu’il y a eu des changements majeurs dans le lineup du groupe. Le chanteur Ville Viljanen a donc rappelé les premiers guitaristes de la formation, soit Jori Haukio et Jarko Kokkoo. Un nouveau bassiste, Teemu Heinola s’est également joint au groupe avec Marko Tommila à la batterie et ceux-ci en ont donc profité pour sélectionner des pièces de leurs anciens albums Inhumanity (2003), The Unborn (2005) et Liberation = Termination (2007) pour les réenregistrer (ce qui explique très bien le nom de l’album pour les perspicaces de ce monde). Tant qu’à y être, ils ont également refait deux pièces de leur démo Valley of Sacrifice (2001) et ont fait mixer l’ensemble de l’œuvre par Thomas « Plec » Johannsson (Mayhem, Sorcerer) en Suède.
On peut donc en conclure qu’il s’agit d’un album qui ne comprend pas de nouvelle pièce originale, mais qui constitue la nostalgique finlandaise à son meilleur en nous offrant un album entre vieux chums. 56 minutes de « rentre-dedans » avec un blend d’instruments incroyable.
Vous comprendrez que je n’ai pas passé au peigne fin les albums précédents pour les comparer à chaque pièce de celui-ci : ce serait dénaturer le produit qui, à mes yeux, n’a pas été conçu uniquement pour être enregistré une 2e fois. Évidemment que j’ai écouté les versions originales et je ne peux qu’être ravie de la direction sonore prise par le groupe.
Cleasing Rain démarre l’album en beauté. Si vous ne connaissiez pas le groupe, vous comprendrez rapidement que ça ne niaise pas avec la puck. Ensuite, Eternity’s Child se veut très chantante. Ça rappelle les bons vieux Kalmah et In Flames de ce monde. Les solos ont été retravaillés et c’est littéralement cet aspect qui rend l’album comme du vrai bonbon. Les changements de signatures et de tonalités transforment le tout en ver d’oreille.
The Unborn vient démontrer que les musiciens savent faire des arrangements. Le synthétiseur sonne toujours autant, la précision est hors pair et la fluidité est impressionnante. Toujours dans le prélart. The Lust Called Knowledge (leur 2e single) me rappelle Warmen. De plus, la basse avec un son plutôt léché réussit à faire résonner la pièce avec différents punchs et accents bien placés. C’est un de mes pièces favorites du lot.
Valley Of Sacrifices Part 1 (leur 1er single) ramène encore la virtuosité à l’honneur. La complexité des arrangements, la musicalité et les solos pleins d’émotions rendent le morceau assez catchy.
Finality avec son côté un peu plus core réussit tout de même à sortir des riffs qui font décrocher la nuque et Two Steps Away vous garantit une bonne dose d’émotion.
Quelques autres pièces qui sonnent un peu plus Black métal mélodique sauront également ravir les oreilles des fans du vieux stock. À mon avis, malgré des aspects plutôt répétitifs dans certaines pièces, les 13 morceaux de cet album signifient puissance, fluidité, virtuosité et passion. Le mix est excellent et le fait d’offrir un re-recording aux fans permet de dresser l’inventaire mélodique du groupe et d’apprécier l’éventail de leur talent.
Ça sort le 8 avril sur AFM Records.