En 5 ans, cette formation en est maintenant à son 4e album. Ceci est productif, excessivement productif, étant donné qu’il faut prendre le temps d’écrire les chansons, les travailler, les pratiquer et finalement, les enregistrer. Parfois, le mardi, je regarde la pile de copies que je dois corriger et je me dis : « Bah, je ferai ça en fin de semaine! ». Rendu au dimanche, je n’ai rien de fait… Tout est encore à la même place et rien n’a bougé.
Avec Memoriam, nous ne sommes pas en présence d’une bande de bretteux ou de procrastinateurs. Ce sont des hommes d’action, de vigoureux métalloïdes qui préfèrent passer à l’action plutôt que d’attendre la prochaine opportunité… qui n’arrivera jamais. Les membres du groupe créent l’engouement et ils sont capables de nourrir eux-mêmes cette bête.
Si vous pensiez que la COVID allait ralentir cette machine qu’est Memoriam, ce n’est pas le cas. Le ralentissement imposé par la pandémie n’a aucunement affecté la méthodologie et l’éthique de travail du groupe, la preuve étant cet album du nom de To the End.
Les deux premiers albums du groupe ne m’avaient pas vraiment impressionné. Ce n’est qu’à partir de Requiem for Mankind que l’étincelle est apparue et elle se veut nourrie par ce nouvel album qui demeure à la hauteur de mes attentes.
Memoriam ne réinvente pas leur genre et To the End (oui, un autre titre de 3 mots) est encore bien ancré dans le style préconisé non seulement par les albums précédents mais surtout par les formations auxquelles appartiennent/appartenaient les membres du groupe auparavant, comme Bolt Thrower, Sacrilege et Benediction.
Si le death metal de la vieille école est étendu à la grandeur de cet album sur des pièces comme la pataude Onward Into Battle, la farouche This War Is Won et l’impétueuse No Effect, on retrouve aussi quelques plongeons vers les fonds marins du doom avec la pièce titre, Each Step (One Closer to the Grave) et As My Heart Grows Cold .
Il n’y a que la cadencée Mass Psychosis qui se veuille vraiment intrigante. Sonnant pratiquement comme une collaboration avec Killing Joke, la basse se veut bien en avant et la rythmique, déstabilisante.
Après une troisième écoute, je me disais que cet album débordait de cohésion et demeurait pertinent, même s’il avait été créé dans des conditions où l’éloignement social se voulait de mise.
To the End est fortement recommandé et visez le format vinyle pour apprécier l’œuvre du maître qu’est Dan Seagrave.
Disponible le 26 mars sur Reaper Entertainment.