Mayhem est un groupe que j’affectionne depuis mes premiers pas dans l’univers Black Métal. Certes, leur histoire est parsemée d’évènements les plus rocambolesques les uns que les autres, mais ils ont toujours réussi à créer une musique venant me chercher profondément, que ce soit avec leurs albums cultes des années ’90, leur tournant un peu moins classique des années 2000, la nouvelle lancée depuis 2014, sans oublier mon album favori qui me plonge dans un profond malaise existentiel à chaque écoute et dont une excellente chanson introduit ma chronique dans Le Souterrain : Ordo Ad Chao.
Quand la nouvelle annonçant que les norvégiens allaient sortir un nouvel EP contenant 3 chansons datant de la session d’enregistrement de Daemon ainsi que quelques reprises de vieux punk, je me suis sincèrement questionné sur la pertinence de cette sortie. Toutefois, je ressentais une certaine excitation d’entendre du bon vieux punk interprété par Mayhem.
En ce qui a trait au côté Atavistic Black Disorder de l’effort, il est important de noter que vous n’aurez pas de grande surprise si vous aviez mis la main sur une des versions spéciales de Daemon. En effet, la seule nouvelle chanson que vous pourrez ajouter à votre collection est Everlasting Dying Flame. Cela dit, musicalement parlant, toute l’atmosphère dérangeante du dernier album pleine longueur demeure. Attila est toujours aussi inquiétant et sa performance vocale est au sommet de son art. Outre le fait que Black Glass Communion ressemble un peu trop à Pagan Fears (De Mysteriis Dom. Sathanas), les pièces sont globalement intéressantes sans toutefois venir justifier à elles seules l’achat de l’album. Quand je me suis posé la question : Est-ce que je vivrais bien sans ce côté du EP? La réponse fut : « Ben certain… ». Malgré tout, en tant que fan de Mayhem, qui dirait non à plus de Mayhem?
Dans un autre ordre d’idées, le côté Kommando est là où le fun commence. Si vous n’avez aucune idée des groupes qui font l’objet des reprises ou si votre intérêt pour le vieux punk est au point nul, vous pouvez continuer votre chemin et aller lire un autre article sur Ars Média Qc. Par contre, si comme moi, vous gardez une place particulière dans votre esprit pour le style musical exploité, vous serez agréablement surpris de ce que le quintet a réalisé. De prime abord, il est intéressant de souligner que ces chansons furent enregistrées alors qu’Hellhammer avait terminé d’enregistrer sa batterie d’avance et que la formation avait 3-4 jours de studio supplémentaires devant eux. De plus, Necrobutcher a fait appel à deux anciens vocalistes pour les rejoindre dans leur trip : Maniac sur Hellnation des Dead Kennedys et Messiah sur In Defense of Our Future de Discharge. Après plusieurs écoutes, je dois avouer que je suis à la fois déçu et enjoué par ce qui est proposé. Certes, chaque chanson est totalement fidèle à l’originale (parfois même à s’y méprendre), mais c’est aussi ce qui me fait me questionner à savoir à quoi auraient pu ressembler les morceaux proposés si le groupe les avait adaptés davantage à sa sauce. Néanmoins, j’ai apprécié les rythmes rapides et crus qui ma foi sont interprétés de belle manière.
En résumé, Mayhem offre une sortie qui saura bien nous faire patienter jusqu’au prochain effort pleine longueur tout en nous faisant découvrir une autre facette de sa personnalité. Est-ce qu’elle est essentielle à votre collection? Je ne crois pas. Est-ce que j’ai eu beaucoup de plaisir à l’écouter? Certainement!