Je suis assez certain que tu viens ici, sur ArsMediaQc, pour lire au sujet du metal et de toutes ses sous-couches, même si nous ne les couvrons pas toutes. Tu viens ici probablement pour lire nos articles sur ce sujet. Je suis plutôt certain que tu ne te ramasses pas ici pour lire au sujet de Donald Trump et de son mandat qui semble être d’une imprévisibilité incontrôlable. Sur ArsMedia, nous sommes des gens qui s’intéressent à tout, à peu près tout, mais nous souhaitons aussi garder le cap face à ce qui est notre objectif : jaser au sujet du metal.

Et ce n’est pas par ignorance, c’est juste que ce n’est pas notre mission. Nous voulons nous divertir et vous divertir, en mode metal. Surtout que j’ai entendu à la radio, pas plus tard que mardi matin, une psychologue qui racontait sur les ondes, que l’avènement de Trump au pouvoir a amené une bonne dose d’anxiété chez bien des gens, ce qui risque de faire augmenter le taux de gens dépressifs. Des gens d’ici, au Québec.

Sans vouloir vivre la tête dans le sable, nous allons mettre le cap sur autre chose. Sur autre chose de divertissant, musicalement parlant. Sur le nouvel album de Mantar, par exemple. Surtout que ce dernier sort en plein pendant la journée de la St Valentin. Un peu d’amour métallique ne fera de tort à personne, non?

Je vais essayer de vous donner le plus d’amour possible avec ce billet de blogue car, en toute franchise, le monde semble en manquer en ce moment. Et cet album du duo qu’est Mantar, du nom de Post Apocalyptic Depression, se veut facile à aimer. Surtout si tu apprécies le metal accrocheur, rempli de lignes mémorables et hurlé avec une certaine hargne. Mantar, c’est un peu comme un habile mélange entre les élans de Nirvana, les grooves de White Zombie, le tout badigeonné dans le son sludgé.

L’album commence sur un feedback et on peut entendre le classique « Check, check!? » et par la suite, la guitare embarque et les percussions. On se rappelle, sont juste deux! Minimalistement efficace, Absolute Ghost donne le ton à l’album avec ardeur. C’est punké, crotté, bombé de distorsion et le refrain te reste en tête. Rex Perverso est plus cadencée tout en demeurant lourde. Le ton de voix est même plus acerbe, comme si on se faisait chicaner et avec Principle of Command, on a l’impression d’entendre un morceau qui aurait pu provenir d’Incesticide de Nirvana. Sur Dogma Down, c’est le même constat avec ses percussions à l’avant et la voix puissamment criée en avant-plan.

Avec Morbid Vocation, j’avais l’impression de me faire chatouiller l’oreille par Rob Zombie à l’époque de La Sexorcisto tandis que Halsgericht se veut plus swompée, plus vaseuse comme proposition malgré une ligne de guitare qui rapproche le groupe du metal noirci. Attitude punk sur Pit of Guilt, c’est grandement vaste sur Church of Suck et la ligne de voix se fond à merveille sur le roulement des percussions.

C’est vers la fin de l’album que Mantar replonge un peu plus vers le metal plus coriace avec Face of Torture et Axe Death Scenario. Plus lourde mais toujours aussi accrocheuse, on apprécie l’accélération sur Axe Death Scenario en plus de la voix plus caverneuse tandis que sur Face of Torture, c’est la transition lors de la partie médiane qui nous plonge vers les abimes, ce qui nous permet de bien apprécier ce moment apocalyptique.      

L’amour face à White Zombie est amplement audible sur le morceau final du nom de Cosmic Abortion. Avec son riff emprunté à Thunderkiss ’65, c’est le boogie woogie complet et le death disco sur la piste de danse. Lourde, cette chanson nous laisse entendre un refrain simple mais efficace qui nous dit : « Kill, Destroy, Fuck Shit Up! » tout ça, bien punché par des coups de cymbales retenus et un bass drum précis.

Je doute de la pertinence de glisser ce vinyle dans le bouquet de roses de l’élu/e lors de cette fête de l’amour mais pour ton amour de la musique, d’y aller avec cet album de Mantar en ce milieu février, c’est un pas dans la bonne direction. C’est enivrant et rafraichissant comme proposition.

Tout en grignotant des chocolats à la cerise ou en buvant un stout choco-vanille, tu seras en mode tapage de pied et peut-être aussi en levage de cœur car du chocolat de St Valentin cheapette, ça peut remonter le long du tube pour créer une apocalypse vomitive!  

Disponible le 14 février sur Metal Blade Records.

www.facebook.com/MantarBand

Photo : Sonja Schuringa