J’ai découvert King Yosef quand j’ai entendu l’EP qu’il avait fait avec Youth Code, A Skeleton Key In The Door Of Depression, que j’avais absolument adoré. J’avais tout de suite aimé cet artiste de Trap métal qui offre quelque chose entre l’industriel, le métal, le hip hop, le hardcore.

The Ever Growing Wound est sa première sortie d’envergure depuis ma découverte et en plus d’adorer le résultat final, j’ai franchement apprécié d’avoir un accès sporadique à la création de cet EP. L’enregistrement des drums, le choix de sons, des guitares, des voix, du mixing : tout a été documenté à un moment ou à un autre faisant en sorte qu’on avait l’impression de faire partie de la création de cet opus. Encore tout récemment, on avait droit à des photos du tournage d’un vidéo.

De tout ce travail résulte un EP à la fois lugubre, brutal, cinématographique, corrosif et épique. Est-ce que j’aurais apprécié en avoir plus long à me mettre sous la dent? Absolument, mais ce à quoi on a droit ici est magique.

Une intro bien composée donne le ton de ce qui viendra avec The Ever Growing Wound. Descent emboîte le pas avec des airs de western acid dans une contrée post-apocalyptique. Dès les premiers sons de Fair Bloom, on comprend la puissance qui émane de cet enregistrement. Les beats sont lourds, distortionnés adroitement avec des petits ajouts qui donnent un groove sans équivoque. La voix de King Yosef perce et hurle avec une signature qu’on associe souvent à un un style de musique plus rapide. La pièce titre, instrumentale, nous donne une impression de trame sonore à la Morriconne pour un trajet en enfer. Pour Violence Breeds Violence, on retrouve un touche plus industrielle, mais sans perdre de cette presque étouffante pesanteur omniprésente. Autre moment fort avec A Noise Begins : bien que ça commence doucement, on crinque le tout assez rapidement et de manière plutôt mémorable. On remarque ici une atmosphère qui rappelle vaguement les pièces plus lentes de Ministry du genre Lava ou Scarecrow. On a affaire ici à du béton brisé par le temps et les agressions si on veut donner une idée visuelle au tout. Quelle surprise que ce soit cette chanson qui ferme le tout! Une splendide reprise de The Jesus & Mary Chain avec UV Ray. Moi qui suis un amateur assumé de reprises, il est certain que c’est venu me chercher. On dirait même une pièce qu’on ferait jouer pendant un générique à la fin d’un film.

King Yosef

Bref, un vrai bijou qui joue en boucle depuis que je l’ai et qui fait qu’on a déjà hâte d’en entendre plus! Si vous aimez les trucs lourds, intenses, corrosifs et assez épiques, ça devrait tomber dans vos cordes. King Yosef mérite d’être entendu et découvert et The Ever Growing Wound n’est que le plus récent et solide EP de cet artiste unique. J’espère avoir la chance de le voir en spectacle un jour!

Bonne écoute!

Note: 9/10

Pièce Préférée: Violence Breeds Violence

Tracklist:

1- Descent
2- Fair Bloom
3- Shifting Eyes
4- The Ever Growing Wound
5- Violence Breeds Violence
6- A Noise Begins
7- UV Ray

https://kingyosef.bandcamp.com/

P.-S. Pour les curieux, il a aussi sorti un EP Black métal sous le projet Bruised Core.