Bastard – Rotten Blood. Actif depuis 2011, le groupe qui a le plus tourné dans mes écouteurs ce mois-ci est Bastard. Une bonne dose de black/thrash du Midwest. En cette session intensive, j’avais définitivement besoin d’un album avec de la drive.
7 ans après l’apparition de leur premier album, Bastard nous offre une seconde offrande avec Rotten Blood, sorti en mars dernier. J’ai eu la chance de pouvoir voir Bastard en spectacle à plusieurs reprises et c’est comme recevoir une bonne dose de Motörhead à 90 milles à l’heure dans le corps. Leur logo nous en donne aussi l’impression. LE ROCK. De plus, tous fans de Impaled Nazarene, Bewitcher, Nifilheim, sauront y retrouver un petit quelque chose.
Pour ma part, j’ai longuement hésité à savoir « C’est lequel, MON morceau préféré? » J’ai l’impression qu’il y a quelque chose dans chaque chanson qui me dit « Ah ouais, celle-là je l’aime » ou « Ah ouais non celle-la je l’aime encore plus ». Mon choix s’est arrêté sur The Possession, troisième track de l’album. Ce troisième morceau me donne envie de courir en cercle dans mon salon. Quand je conduis, je ne peux m’empêcher de lever le son à exactement 3 min 35. Cette partie de la chanson est tout simplement magique. ÇA GROOOOOOOOOOOVE. En bref, ça groove. Ça trash. C’est OLD SCHOOL.
The Devil has taken his toll and I with him
In the long flames of Hell forever burning
L’automne est à présent bien installé et pour l’européen que je suis et qui le vis ainsi pour la première fois sur le continent nord-américain, je dois avouer le trouver particulièrement majestueux ; les sublimes couleurs qui parent les arbres viennent me rappeler que ce n’est pas pour rien qu’il s’agit sûrement de ma saison préférée. C’est également le moment de l’année où je me plonge particulièrement dans les ambiances plus atmosphériques, notamment au sein des scènes post-rock, néofolk, black… et comme c’est le cas pour notre album du mois, melodeath.
Sorti en 2014, Shadows of the Dying Sun reste à ce jour mon album favori de la discographie relativement conséquente des Finlandais d’Insomnium, de même que l’un de mes albums metal de prédilection tout court, auquel je reviens très régulièrement avec un égal plaisir.
Pour moi qui ai toujours été très sensible à l’aspect mélodique de ce que j’écoute, cette galette est un véritable régal et nous amène justement ici au paroxysme de la mélodie, avec des riffs tous plus accrocheurs les uns que les autres (mention particulière à l’intro et au refrain absolument dévastateurs de Collapsing Words).
À l’image de sa magnifique pochette tout en nuances de gris, une mélancolie enveloppante imprègne chaque morceau d’un voile de nostalgie. Une mélancolie qui saute également aux oreilles dès le morceau introductif, The Primeval Dark, véritable montée en puissance qui débouche sur un excellent While We Sleep ; joyau de melodeath, cette pièce concentre la quintessence de l’identité sonore du combo finlandais, à savoir un savant mélange de douceur vaporeuse et de férocité Death métal, parfaitement combinées à des touches progressives et épiques.
N’oublions pas de mentionner le travail réalisé sur les textes, poétiques à souhait, à l’image de The River, long voyage tourmenté et ensorcelant de près de huit minutes ou de The Promethean Song, sublime balade aérienne à l’ambiance éthérée et envoûtante.
Arrêtons-nous enfin l’excellent équilibre entre les growls profonds et caverneux de Niilo Sevänen et la voix claire et apaisante de Ville Friman, qui viennent contribuer à la grande variété musicale que l’on retrouve sur l’ensemble de l’opus.
À l’heure où le temps fraîchit, où les jours raccourcissent résolument et où la nature se métamorphose en vue de l’hiver approchant, ce chef-d’œuvre venu du Grand Nord est définitivement l’une des meilleures bandes-son qui soient pour accompagner notre chemin automnal, à l’ombre du soleil mourant…
At The Gates – To Drink From the Night Itself. C’est en raison d’une chronique de mon pote Sonny dans Ars Macabra que j’ai revisité la discographie de la formation suédoise ce mois-ci. Si The Nightmare of Being m’avait ensuite un peu déçu en 2021, je dois dire que la parution de 2018 m’a fait le même effet qu’à ma première écoute! Les guitares saturent dans un bel équilibre entre pesant et défini, ce qui permet d’apprécier le côté mélodique qui a fait la renommée du groupe. La voix bien hurlée vient appuyer la lourdeur des guitares et nous porte spontanément à faire des oui-oui de la tête! Je conclurai en ajoutant que cet album s’écoute bien d’un bout à l’autre et fait bien le pont, selon moi, entre l’atmosphère des ‘’vieux’’ At The Gates et leur sonorité actuelle et légèrement plus moderne.
Le choix de Yanick Klimbo Tremblay
Exhumed – To the Dead. Un nouvel album de ce groupe veut dire que tu sais à quoi t’attendre. Tu ne seras pas déçu, c’est aussi réconfortant que le bar à toasts chez Pacini. Il ne te reste plus qu’à badigeonner le tout avec du pain à l’ail! Avec To the Dead, c’est cette bonne recette grasse d’un Death métal bien maîtrisé par des experts dans le genre. Le groupe fonctionne comme une famille sur cet album, car même les anciens membres d’Exhumed viennent mettre la main dans le suif pour concocter des hymnes death métalliques oléagineux à souhait. Sans être mémorable sur la ligne du temps, cet album demeure efficace! En plus, c’est disponible en écoute, juste en bas!
Le choix de Simon Rioux
Titan – Titan. Vous le savez peut-être : j’aime beaucoup tout ce qui est à mi-chemin entre le Heavy/Speed/Power/Thrash des années 1980. Dans les groupes français old school, il y en a quand même quelques-uns qui se démarquent : ADX, H-Bomb, Sortilège et Malédiction parmi mes préférés.
Il y a aussi Titan, constitué d’anciens membres de Killers, qui est un peu plus méconnu. On pourrait dire que Titan est l’équivalent français d’un Accept, c’est-à-dire un Heavy bien traditionnel, mais avec ses moments plus Speed et parfois assez mélodiques malgré un chant éraillé à souhait.
Le choix de Corinne Ainscow
Salem – Necessary Evil. Je vous écris mon Jukebox du mois d’octobre en direct de Salem, il me fallait donc trouver un album concept. J’ai donc choisi un album du groupe Salem, un groupe de Black métal israélien. J’ai commencé à écouter ce groupe uniquement pour avoir une playlist concept pour mon petit roadtrip, mais ce fut une superbe découverte! Ce groupe mérite définitivement d’être plus connu.
Le choix de Nathaniel Boulay
Front Line Assembly – Millennium. C’est encore un bon vieux classique d’industriel qui a chatouillé mes tympans. Sorti en 1994 sur RoadRunner Records, cet album marque un clair changement par rapport à son prédécesseur, Mindphaser. Une production plus poussée, des arrangements plus complexes et des GUITARES! Tout plein de guitares! Le tandem le plus courant s’y retrouve avec Bill Leeb et Rhys Fulber, mais ici accompagné d’un petit guitariste à ses débuts, un certain Devin Townsend, dont on entendra plus parler par la suite, bien sûr! (D’ailleurs, son tout nouvel opus, Lightwork, est sorti le 28 octobre dernier). Donc, ces guitares que vous entendez ne sont pas des échantillons, mais ont bel et bien été jouées. Vous pouvez tenter le jeu à “d’où provient ce riff”, parce que ça vient de trucs qu’on connaît, mais c’est le fun d’y jouer pareil! On y trouve aussi une espèce de précurseur au nu-metal avec Victim Of A Criminal qui allie le métal-industriel avec le hip-hop old school. Une pièce qui restera gravée dans votre inconscient pendant un bon moment! Donc voilà! Bonne écoute!
Le choix de Kevin Bylinski
Witcher – Lélekharang. Ce mois-ci, j’ai été captivé par une nouveauté d’un groupe hongrois actif depuis un peu plus d’une décennie. Nous avons droit à un Black atmosphérique qui est mon genre de prédilection durant la saison automnale. Une musique planante qui s’écoute bien, pas trop agressive, ni trop douce. Un parfait mélange incluant des chorales et du clavier, mais en gardant à son centre ce qui rend le Black si attrayant à mes yeux.
À découvrir!
Le choix de Sarah Luce-Lévesque
Stratovarius – Survive. Bin oui toi chose, je retombe en adolescence. Vous ne me changerez jamais, mon premier amour, égal avec le Death mélo : le Power métal. C’est surtout que ce mois-ci, j’hésitais entre deux artistes complètement différents qui ont joué non-stop dans mes oreilles. J’ai décidé de m’abandonner à l’adolescence et surtout d’y aller avec ce qui m’a accompagnée pour me motiver dans mes travaux automnaux sur le terrain et la maison. J’étais curieuse d’entendre ce nouvel album de Strato, parce que j’ai toujours été une fan et je ne cacherai pas non plus mon amour pour le cheesyness.
L’affaire c’est que, comme beaucoup de gens, depuis le départ du délicieux Timo Tolkki, j’ai délaissé l’assiduité d’écoute des albums et malgré tout, plusieurs m’ont laissée de marbre. Aussi, auparavant, j’aimais vraiment et tellllllement la voix de Timo Kotipelto. En revanche, au fil des ans, je trouvais qu’il essayait sans cesse d’atteindre les mêmes notes et de vouloir forcer sa voix tandis qu’on sait toutes et tous, sans vouloir faire de l’âgisme, que la voix change avec un corps qui vieillit. Les chanteurs et chanteuses qui persistent dans le milieu (spécifiquement dans le Power et le Prog métal) doivent écouter ces changements et vivre avec.
Donc, ce qui m’a fait agréablement sourciller ce mois-ci, c’est qu’on dirait que, dans cet album, on retrouve la verve du bon vieux temps, la mélodicité que j’aimais tant avec un p’tit kick de neuf, de bons arrangements (surtout le sound design impeccable du keyboard de Jens Johansson qu’on reconnaît si bien), les solos extravagants bien shreddés et une voix beaucoup plus mature (sans perdre de virtuosité) chez Timo Kotipelto qui accepte de moduler à la baisse plutôt qu’à la hausse (ça fait changement de la couille coincée, sérieux). On ne réinvente pas la roue : c’est construit de la même façon ou presque qu’il y a 15 ans, mais c’est toujours un win. J’ai été sous le charme, que voulez-vous. Je ne peux m’empêcher de chanter le tout à gorge déployée.
Le choix de PY Bédard
Devouring Famine – Dirge For The Devoured. Je croyais que la scène Raw Black allait se calmer en 2022. Après toute l’effervescence des dernières années, c’est principalement le cas pour les groupes majeurs, sauf pour certains qui tentent toujours de se tailler une place dans l’exception qui saura plaire aux amateurs et attirer l’attention chez les labels qui continuent de sortir 10-15 albums par drop comme Goatowarex. La formation dont il est présentement question a sorti 3 démos depuis le début de l’année et j’ai eu l’audace de lui dire sur Instagram de slaquer la cadence avant de mettre à jour tout son bon stock et mourir au fond d’un caniveau comme plusieurs.
Après un échange dont il a eu l’air de se calisser, il a fait paraitre plusieurs autres extraits qui se retrouveront sur un prochain démo. J’me suis tout simplement dit « Ben céééé suuuur… pis on y souhaiiiiiite » comme on mentionnait si souvent dans mon ancien podcast Décrochage.
Musicalement parlant, Devouring Famine a tout pour me plaire et même plus. Les riffs sont accrocheurs, le vocal est agressif à souhait, la batterie a un son organique et comparé à plusieurs autres actes du même genre, il se laisse aller dans des moments de détente qui font baisser la pression avant de retourner vers la pure haine démoniaque. Est-ce que ce démo sera le meilleur du groupe? J’en ai aucune idée, mais j’espère qu’il continuera d’évoluer dans son style sans avoir son apétit de gloire qui saura assurément le ruiner dans le futur avec son logo et son imagerie digne des meilleures années de Lamp of Murmuur.
Le choix de Floyd Lapierre-Poupart aka Florent Laroche
Iron Maiden – Seventh Son of a Seventh Son. Il m’arrive souvent d’avoir une chanson en tête dès mon réveil et ce mois-ci, Can I Play with Madness du célèbre groupe britannique que nous n’avons plus besoin de présenter était à l’honneur. Cependant, on doit se dire que c’est peut-être le seul succès de l’opus et que la chanson Moonchild aurait pu être enlevée.
Le choix de Stanislav Stefanovski
Riot City – Electric Elite. L’autre jour, je reçois un avis pour aller chercher un colis à la pharmacie. Je croyais que c’était une autre contravention de vitesse, mais à ma grande surprise, j’ai plutôt reçu de la vitesse par la poste. Comme mon introduction le dit, Riot City est un groupe Speed métal canadien assez rapide qui rentre vraiment beaucoup et leur nouvel album est d’une énergie sans précédent. C’est avec des albums de même qu’on réalise que rouler à 120 km/h c’est rouler comme une grand-mère. C’est vraiment excellent et dominant comme musique.
Le choix de Louis-Olivier BG
Nordjevel – Gnavhòl. Depuis sa sortie le 23 septembre dernier, ce brûlot de Black métal brutal provenant des célèbres et septentrionales contrées de la Norvège violait mes oreilles avec mon consentement tacite quand j’appris bouche-bée que le quatuor serait inopinément de la prochaine Messe des Morts à la suite du triste désistement de Odium et Myrkskog. Une raison de plus de m’auto-défoncer les tympans à répétition avec ce chef-d’œuvre d’ultraviolence mené par la batterie diabolique de Dominator a.k.a Nils Åke Fjellström, donc. Ce qu’on retrouve sur cette galette est une véritable tuerie sonore qui a tout pour plaire aux fans de Marduk, 1349, Funeral Mist et autres représentants de l’école la plus violente des arts noirs. Vous recherchez la démesure et l’équivalent musical de se faire bastonner par Alex Delarge et ses droogies? Cet album est pour vous.
Le choix de Joé Calvé
Between The Buried And Me – Colors II. L’album sorti en 2021 par la formation venant de la Caroline du Nord était, pour moi, l’équivalent d’acheter la caisse de bières assorties à l’épicerie : on y trouve une bonne diversité! Le groupe nous présente autant des morceaux qui penchent vers le Metalcore, Progressif, Math métal, même vers le blues et plus encore. Surtout après les avoir vus en concert avant Trivium au MTelus, j’ai été surpris de voir à quel point ces artistes peuvent mettre la foule dans autant d’états!
Les solos de basse de Dan Briggs mélangés avec des passages funky et heavy comme on trouve dans Prehistoric me donnent la sensation d’écouter 3 ou 4 styles musicaux simultanément et je ne déteste pas ça du tout. Le son qui en sort est intrigant et pousse ma curiosité à vouloir en écouter plus. Les notes de Tommy Giles Rogers au clavier nous offrent aussi des introductions et moments un peu plus doux et mélodiques autant pour calmer l’ambiance ou bien pour créer un build up. Personnellement, les morceaux avec une plus grande présence du clavier comme Never Seen/Future Shock, Monochrome ou même Revolution In Limbo sont dans mon top des recommandations de l’album.
Bref, chapeau à BTBM pour introduire une si belle variété musicale dans un seul album sans rendre le tout excessif!
Le choix de Sonny Hamel
Type O Negative – Bloody Kisses. C’est l’Halloween, le temps est maussade la nature y va de son décès saisonnier nous rappelant que la mort n’est jamais tellement loin. Alors, pourquoi ne pas y aller d’un album qui se veut l’essence même de Samhain?
Le tout débute avec une des fameuses intros à l’humour douteux si cher au groupe, le bien nommé Machine Screw. On enchaîne avec le classique Christian Woman, dans toute sa romance et perversion. Vient ensuite la chanson d’Halloween indétronable Black No 1 avec la voix caverneuse du géant vert Peter Steele nous berçant tout au long de ce chef-d’œuvre.
La force du groupe est sa sonorité unique : un mélange de métal gothique et de Doom (A Death In the Family). C’est un bijou du genre avec un côté punk hardcore (We Hate Everyone) et doté d’un humour noir et saugrenu (le fameux Kill All the White People).
Mettez vos plus beaux costumes et savourez cette offrande de baisers sanglants!
4/5