Le quatuor ukrainien revient à la charge avec un nouvel opus, Wallflowers. Ceux qui ont explosé sur le web grâce à la performance en studio de leur pièce Pisces et la quantité impressionnante de vidéos de réactions qu’elle a suscitées ont définitivement pris du gallon et continuent une ascension impressionnante.
Ce qu’on remarque en premier chez Jinjer, c’est bien sûr l’inimitable voix de Tatiana Shmayluk. Elle possède un talent incontournable avec une polyvalence désarmante. On pourrait tout aussi bien imaginer sa voix avec un trio de jazz sans sourciller. Elle étend ici son registre, tant dans les chants que les cris. Ses hurlements aigus autant que graves ont pris du corps ainsi qu’un aplomb que je ne n’avais jamais vu auparavant.
Tout ça est possible grâce à un groupe qui détruit tout par ses aptitudes hors du commun. Il ressort des prestations incroyables de Roman Ibramkhalilov à la guitare, tantôt acoustique, tantôt électrique qui se permet une brutalité sans équivoque tout en émotion. Le doigté fulgurant de Eugene Abdukhanov sur sa basse donne un groove indiscutable à toute la patente, tout en y ajoutant une certaine fantaisie un peu folle. La complexité des rythmes de Vladi Ulasevich est solidement établie, faisant preuve d’une légère subtilité en allant puiser dans une noirceur violente quand la nécessité s’en fait sentir. Tout le monde est au sommet de son art, pour notre plaisir à tous.
Jinjer nous arrive donc avec un Wallflowers de qualité. Rempli d’émotions et de moments forts, les surprises y sont nombreuses et les chansons font preuve d’une attention au détail rarement égalée. Le tout est flamboyant et explosif. Un vent rafraîchissant mélangé à du poivre de cayenne : une bonne claque qui réveille, brutale et émoustillante, dépendamment d’où on la reçoit. On commence sur les chapeaux de roues avec Call Me A Symbol et ça ne dérougit pas jusqu’aux dernières notes de Mediator. Même la pièce titre commence avec des allures de power ballad pour se réveiller et brasser la cabane comme il faut. Wallflowers est essentiellement un album qui fait du bien : cathartique, introspectif et joyeusement défoulant. J’ai hâte de pouvoir entendre ces bijoux dans une salle de spectacle!
Bonne écoute à tous!
Note : 8.5/10
Pièce préférée : Copycat
Tracklist:
1- Call Me A Symbol
2- Colossus
3- Vortex
4- Disclosure!
5- Copycat
6- Pearls And Swine
7- Sleep Of The Righteous
8- Wallflower
9- Dead Hands Feel No Pain
10- As I Boil Ice
11- Mediator