Au lendemain du Bye Bye, les commentaires sur les réseaux sociaux demeurent toujours mi-figue mi-raisin. Ce spécial ne fait jamais l’unanimité, même avant l’avènement de l’internet. Je me souviens que le premier de l’an, en famille, il y avait débat lors d’un souper du Jour de l’An et lors du retour à l’école, c’était la même chose. Certains aimaient, certains détestaient. Il y a toujours une passion ardente face à ce spécial de fin d’année. Tandis que quelques personnes se sont tapées sur les cuisses tout au long de l’émission, d’autres ont préféré les publicités qui se veulent maintenant une partie du show, comme lorsque tu regardes le Super Bowl.

D’autres trouvent le tout trop woke, trop centré sur Montréal ou trop juvénile. Il n’y a que le spécial Infoman qui se veuille un terrain neutre où tout le monde semble s’entendre. Ce phénomène fait partie de nos mœurs, c’est ainsi et en cette journée de retour au travail, cela va nourrir les discussions autour de la machine à café. Et cela, ça fait bien l’affaire du commun des mortels qui déteste souhaiter la bonne année aux compatriotes de travail, surtout une semaine après… maintenant deux, lors de la publication de ce texte!

C’est difficile d’avoir l’harmonie et la conformité dans les commentaires, dans la façon d’analyser et de voir certaines portions artistiques face à tout ce qui nous entoure. Comme de raison, dans le domaine musical, ce phénomène trouve sa place aussi. Surtout, dans le metal. Pas besoin d’aller très loin, promenez-vous sur les pages Facebook de quelques groupes de métalleux pour voir les débats enflammés sur Metallica ou Avenged Sevenfold.

Est-ce metal ou non? Est-ce trop ceci ou pas assez comme cela? Tout ça nourrit les groupes de discussions. Parfois les commentaires dérapent mais il demeure essentiel que tout se passe dans le respect, ce qui est plutôt rare. 

Je ne veux pas lancer un nouveau débat mais avec le nouvel album d’Harakiri for the Sky, je sens que ça va grafigner un brin au cœur du métalleux commun. Et heureusement, le groupe n’est pas très connu, ce qui va atténuer l’impact face à cette nouveauté du nom de Scorched Earth (qui se traduirait aisément par Terre Cramée) sur laquelle le mot émotionnel collerait beaucoup plus que la connotation plus noircie. Avec sa couverture d’album très pertinente avec ce qui se passe avec les feux de Los Angeles, Harakiri for the Sky semble avoir été capable de prévoir ce qui allait se passer en ce début 2025!     

Dans le dossier de presse qui vient avec l’album, nous pouvons lire la description de la sonorité du groupe comme étant du post-black metal, ce qui veut dire que dans leur metal perfide, nous pouvons y retrouver une certaine dose d’harmonies planantes. En reprenant mes habitudes de marche en ce début de 2025, je me suis mis l’album dans les oreilles et je me suis retrouvé dans les rues de Terrebonne, malgré le frette qui me piquait le bout du nez, jusqu’aux cuisses.

En guise d’ouverture pour la pièce Heal Me, quelques touches de piano et lorsque la guitare embarque, c’est plutôt englobant. Je me laisse aller, le pas s’accélère mais je déchante un brin lorsque le tempo devient plus flasque et lorsque les voix embarquent. J’ai beaucoup plus l’impression de me retrouver avec une formation screamo ayant des influences noircies. Il semblerait que Tim Yatras d’Austere vienne pousser la note sur cette chanson mais je ne saurais vous dire à quel moment.

Je suis un peu dérouté, pour être franc. J’attends la suivante pour me faire une idée plus complète car je ne peux tirer de conclusion hâtive, immédiatement après la première pièce. Avec Keep Me Longing, l’introduction demeure englobante avec son piano et ses roulements aux percussions. Lors de la transition musicale qui nous propose la voix, c’est encore à ce moment que je débarque. La proposition essoufflée, semi-criarde me laisse une fois de plus dans une zone de doute. C’est beaucoup trop emo à mon goût quoique musicalement, c’est acceptable.

Est-ce que c’est avec la troisième pièce que je pourrai enfin me laisser englober totalement par la sonorité d’Harakiri for the Sky? C’est très soyeux comme introduction pour cette pièce du nom de Without You I’m Just A Sad Song et le titre semble me donner raison : ce sera émotif… Les lignes de guitares demeurent très ouvertes, la voix est courroucée et j’ai vraiment l’impression de me retrouver avec un enregistrement proposé par une ancienne formation screamo qui aurait écouté du Deafheaven

J’ai quelques amis qui m’ont toujours tenté face à une écoute face à ce groupe et ça ne collait jamais, il y avait un truc qui ne fonctionnait pas. Obstiné, je me suis dit que je devais continuer mon écoute et c’est avec No Graves But The Sea que je poursuis l’écoute. Une fois de plus, l’introduction se veut lancinante et l’ouverture s’effectue par la suite avec une guitare scintillante, la voix troublée et les percussions de Krimh, batteur chez Septicflesh, qui est celui derrière les percussions sur l’album.

Le produit ne tient pas pour moi, j’entends trop la parcelle emo autant dans la dynamique de la voix que dans les guitares trop romanesques, malgré quelques poussées plus noircies et rapides. Malheureusement, cet effet se poursuit jusqu’à la fin de l’album qui visiblement, n’est vraiment pas dans mes cordes étant donné que je ne cesse de le mettre en mode comparatif.

J’essaie quelques écoutes additionnelles mais je suis incapable de retrouver une certaine satisfaction. L’effet comparatif est trop omniprésent, la dynamique vocale me ramène trop à des formations comme Taking Back Sunday et Underoath. Par contre, je me dois de souligner leur reprise de Street Spirit (Fade Out) de Radiohead, sur l’édition spéciale de l’album, qui se veut bien originale et surtout, bien modelée au modèle de l’album pour sa parcelle très émotive.

Mon expérience avec le groupe me rappelle ce que j’ai vécu avec Deafheaven envers qui je n’avais aucune affinité jusqu’à ce que la formation américaine lance leur album shoegaze, Infinite Granite

J’imagine que si le groupe lançait un album de reprises de Radiohead, comme l’a fait Rosie Carney, je serais beaucoup plus séduit qu’avec cette sortie!                 

Disponible le 16 janvier sur AOP Records.

www.facebook.com/HarakiriForTheSky