Un nouvel album de Goatwhore veut dire un titre très long, avec de nombreux mots. Cela veut dire aussi des chansons avec des noms très riches, avec de nombreuses lettres de l’alphabet. Et à chaque fois, je me dis que Ben Falgoust (chanteur et responsable des mots avec Goatwhore) est encore capable d’étonner avec des dénomination et appellations riches, surprenantes et précises.
Le nom de l’album permet un visuel épatant. Effectivement, en y allant avec Angels Hung from the Arches of Heaven (traduction libre de Les anges pendus aux arches du paradis) l’impact des mots se veut puissant et excessivement brutal. Falgoust y va avec une image violente mais au niveau de la couverture, ce n’est pas le cas. Ce sera plutôt à votre tour de vous faire votre image personnelle tout en vous laissant bercer par les 12 chansons perfides de cet album qui transpire le metal noirci touché par le doigt refroidi de la Mort.
La méthode demeure la même sur ce nouvel album des Louisianais. On alterne dans les deux styles que sont le black metal et le death metal, les riffs de Sammy Duet demeurent fortement influencés par les maîtres que sont Tom G. Warrior, Mantas et Quorthon et l’alternance vocale de Falgoust reste l’arme de prédilection de Goatwhore.
La seule différence majeure demeure la présence du nouveau bassiste Robert « Trans Am » Coleman.
Les Anges se fendent la gueule
Goatwhore pose ses bases avec une certaine retenue, en débutant cet album avec Invocation 3, pièce plus vaporeuse et ambiante qui donne l’impression qu’un être maléfique avance pour terminer la sale besogne. Cette introduction se laisse couler vers Born of Satan’s Flesh, une impétueuse noircie qui sera suivie par une autre aussi rigoureuse, l’intense The Bestowal of Abomination. Comme troisième offrande, nous reprenons le modèle habituel de Goatwhore, ce qui veut dire qu’après quelques impacts puissants et bien sentis, le groupe nous allonge toujours un morceau plus poisseux. Pour cette fois-ci, c’est la pièce titre qui nous offre cette sensation brûlante qui nous consume jusqu’aux os.
Et ce manège se répète tout au long de cet album, créant un effet de satisfaction méphistophélique car en alternant avec force de frappe et des touches de massiveté, Goatwhore nous permet de macérer amplement dans le magma sulfureux de l’Enfer!
Par contre, je me dois de souligner la puissance thrashoïde de la chanson Death From Above et la cavalcade offerte par Nihil.
Donc, Angels Hung from the Arches of Heaven est un ajout judicieux à votre collecte d’albums malsains pour 2022. Comme de raison, on confirme que Goatwhore ne déçoit jamais et leur facilité à unir la sonorité death metal avec le fumet black métallique se veut encore d’une efficacité désarmante.
Disponible le 7 octobre sur Metal Blade Records.
Photo: Stephanie S