Le nom qu’est Fuming Mouth est une appellation que je voyais souvent. Surtout sur des t-shirts, lorsque j’assiste à des concerts. Avec leur logo de la vieille école et leur imagerie plutôt morbide, je savais que cette formation ne donnait pas dans le folk metal ou le power metal. Il y a quelques semaines, j’ai reçu leur nouvel album, Last Day of Sun et ce titre fataliste, apocalyptique même, me laissait Neurosis en tête.
Je n’avais jamais écouté le premier album du groupe, The Grand Descent, sorti en 2019. La pochette de Mariusz Lewandowski m’avait accroché l’œil lorsque je l’ai vu dans le Decibel mais ma curiosité ne s’est pas développée. Effectivement, lorsque vous êtes chroniqueur métallique, vous recevez une bonne dizaine de nouvelles productions par semaine.
Et il arrive d’en échapper sauf que cette fois-ci, la machine de promotion derrière Fuming Mouth est Nuclear Blast, ce qui veut dire que c’est plus coriace et leur équipe de presse est beaucoup plus efficace que celle de leur label précédent, Triple-B Records. Sachant que Nuclear Blast demeure l’une de mes étiquettes préférées depuis quelques décennies, j’ai enligné Last Day of Sun de Fuming Mouth dans mon iPod et je suis allé longer les sentiers terrebonnois, chandail à capuche bien ajusté, en cette fin de journée automnale.
La pièce Out of Time ouvre l’album avec des coups de semonces aux percussions, une voix de type ralentie au coton en studio et j’avais l’impression que j’allais en prendre plein la gueule, étant donné que la guitare résonne un brin intensément avec sa distorsion cataclysmique et les coups sur les tambours, demeurent apocalyptiques.
L’ambiance est pataude avec la roulade sur le drum, ça grafigne amplement sur la guitare et mes oscillations de la caboche confirment que je suis en mode satisfaction. « I AM OUT OF TIME! » est donc hurlé par Mark Whelan mais le début de son intonation est très criarde pour s’essouffler en mode momification death métallique. Je suis surpris, étonné même car je m’attendais uniquement à une parcelle morbide au niveau de la voix.
Après quelques roulades aux percussions, la rythmique continue et Fuming Mouth nous propose une ritournelle beaucoup plus d-beat punkée crustée, ce qui me met en mode point d’interrogation. Effectivement, comme nous le savons tous, il ne faut jamais se fier aux apparences et Fuming Mouth n’est donc PAS un groupe uniquement death métallique.
C’est plutôt que ce groupe du Massachusetts suit cette mouvance qui comprend des formations comme Gatecreeper, Creeping Death et Mammoth Grinder sur la scène métallique, en proposant un côté saligaud et criard à leur death metal. Fortement influencé par Nails et Trap Them, ça sent le swing, le sébum et la bière bon marché.
En gros, je ne m’attendais pas à ça mais étant le professionnel que je suis, j’ai continué mon écoute avec la suivante, Respect and Blasphemy avec son introduction qui me rappelait Immortal Rites de Morbid Angel… sauf qu’avec la voix de type suffoquée, j’étais moins dedans. La série de chansons plus criardes s’est poursuivie et avec la pièce Leaving Euphoria, j’ai eu une certaine pause car ce morceau sert de pont instrumental pour le deuxième tiers de l’album. Peut-être que la suite de l’album se voudra plus clémente pour mes oreilles?
Aucunement, l’effet criard continue à mon grand désespoir. J’aurais vraiment apprécié une plus grande variance vocale avec Fuming Mouth mais de mon côté, j’ai totalement débarqué rendu à la neuvième chanson, qui se veut la chanson titre de l’album. Question de bien rendre ce Profil Bas comme étant le plus complet possible, j’ai terminé l’album, jusqu’à sa douzième pièce.
Comme de raison, l’irritant que représente la voix criarde m’a empêché de bien apprécier cette production de Fuming Mouth. Musicalement, le groupe est dans mes cordes mais l’absence de variance vocale (surtout dans les pointes gutturales) se veut un irritant majeur pour ma part.
Donc, si le style vocal tapageur est dans vos cordes, lâchez-vous lousse! Sinon, passez au suivant!
Disponible le 3 novembre sur Nuclear Blast Records.