Mon fils s’intéresse au metal. Vraiment. En fin de semaine, j’écoutais la nouveauté de Finsterforst et immédiatement, le groupe lui a capté l’oreille. Après avoir compris que le groupe versait dans une sonorité viking metal, il m’a demandé le nom du groupe et leur pays d’origine. J’ai appuyé sur PAUSE, le temps de faire ce que je fais de mieux dans la vie, de la pédagogie. Quand je lui ai confirmé que Finsterforst était originaire de l’Allemagne, il ne comprenait pas. Pour lui, le metal à connotations vikingesques se doit d’être de la Scandinavie.

De plus, je lui ai montré la photo des membres de Finsterforst. Chaque musicien porte la chemise à carreaux et a le visage couvert de suie, comme un pompier ayant combattu les feux de forêts, à la sueur de son front. J’en ai profité pour faire la démonstration de ne pas juger le contenu en ne regardant que le contenant. J’ai fait aussi le comparatif avec le fait que nous avons vu Ulfhednar, groupe de chez nous, en concert, cet été.

Après avoir absorbé cette quantité d’informations, il est retourné à ses occupations et moi, je suis retourné à l’écoute de Jenseits, le nouveau mini-album des forestiers de Finsterforst. Et quand je vous dis « mini-album », il faut savoir peser les mots. Effectivement, avec 39 minutes au chronomètre, cet enregistrement propose deux minutes de plus que le dernier Dying Fetus, qui est considéré comme un album complet.      

Dans un sens, il faut comprendre que Jenseits (qui se traduirait par AU-DELÀ) se veut qu’une seule longue chanson, divisée en 4 chapitres. Cette troupe nous a habitués à de longues chansons, par le passé (sur l’album précédent Zerfall, la chanson Ecce Homo a une durée de 38 minutes) et d’y aller avec cette chanson unique ne me surprend aucunement. De plus, la richesse musicale déployée par Finsterforst sur cet enregistrement nous permet amplement de profiter d’une écoute variée, étant donné la grande variance des 4 panneaux sonores offerts.

De mon bord, j’avais vraiment apprécié l’album de 2019, Zerfall. Cet enregistrement s’est retrouvé en position #6 de mon Top Annuel et je dois avouer que j’écoute cet album encore régulièrement. Lorsque j’ai fait l’écoute de Jenseits, je me suis retrouvé dans une zone de réconfort, étant donné que ce mini-album est la suite logique de Zerfall.

Avec Finsterforst, je me remets en oreilles Moonsorrow et Falkenbach. Des voix épiques et variées, des instruments folk, des guitares lourdes autant qu’acoustiques, le tout parsemé d’arrangements complexes pour nous donner un amalgame puissant, nous laissant des images combatives dans l’esprit.

Comme de raison, avec 4 chansons et 39 minutes, il est préférable de se donner le temps de faire une écoute complète, non pas par morceau unique. L’expérience totale se veut beaucoup plus enivrante. La pièce Kapitel I – Freiheit débute l’album avec une voix bien dominante, bien athlétique. Ensuite, c’est l’arrivée de la portion métallique suivie de voix épiques, un bon gros riff bien ouvert et la voix plus acerbe prend sa place.

Tout est bien balancé, les portions se veulent variées et généreuses. Les ponts et transitions entre les différentes parties musicales demeurent riches sur Kapitel II – Dualitaet. Vers sa dernière portion, la guitare se veut bien dominante et se retrouve bien trempée dans une série de cors français, ce qui accentue la parcelle combative, lui donnant des airs de trames sonores de films.

Pour bien créer une transition vers la partie finale, la pièce Kapitel III – Reflexionen vient mettre un peu de feutrine, étant donné que cette chanson est folk, acoustique et apaisante. Comme nous devons nous y attendre, la finale se veut excessivement héroïque avec Kapitel IV – Katharsis qui nous remet, une fois de plus une série d’images grandiloquentes, combattives et fabuleuses.

En gros, une belle réussite sonore qui te permet d’user de ton imagination, si tu prends vraiment le temps, de prendre ton temps et d’en faire des écoutes attentives. J’attends ma version en vinyle, question de me vautrer dans mon divan mauve, au sous-sol, avec une pinte de stout sur la table.

Disponible le 8 septembre sur AOP Records.

www.facebook.com/FinsterforstOfficial

Photo: Marco Sorrentino