Ce nom est connu par la plupart des amateurs de metal qui s’intéressent à la scène suédoise depuis des années. Actif depuis 1989, ce groupe n’a jamais vraiment explosé en tant que tel au niveau mondial, probablement lié au fait qu’Eucharist sort des albums au compte-goutte. C’est long avant d’en avoir un, la preuve étant ce nouvel album du nom de I Am the Void, une troisième sortie officielle en 25 ans!
L’album précédent portait le nom de Mirrorworlds et il s’est pointé le bout du nez en 1997, quand la plupart de nos lecteurs n’étaient même pas au monde. Privilégiant une sonorité death mélodieuse, les deux premiers albums proposaient Daniel Erlandsson d’Arch Enemy aux percussions.
Et c’est probablement à ce moment précis que vous êtes en train de vous dire : « Ah! M’semblait que je connaissais ce nom! C’est à cause d’Erlandsson! »
Sur cette nouvelle production, Erlandsson n’y est pas, en plus de plusieurs autres membres du groupe. Par contre, Erlandsson a donné le feu vert à Markus Johnsson, membre fondateur du groupe avec lui, pour qu’il continue d’utiliser le nom du groupe. Cette nouveauté d’Eucharist a été enregistrée par le duo qui comprend Johnsson, qui s’occupe d’à peu près tout ce qui comporte des cordes sur l’album et du batteur de Marduk, Simon « Bloodhammer » Schilling.
Il est à se demander si la présence de Bloodhammer est responsable de la direction plus black métallique d’Eucharist. À moins que ce ne soit le souhait de Johnsson d’y aller dans cette direction, donc d’avoir avec lui un entourage plus assombri qu’auparavant l’aide grandement face à cette nouvelle sonorité qui risque tout de même de ne pas trop dérouter l’auditeur de l’époque.
Voix acidulée et guitare incisive, le tout débute avec hargne sur la pièce Shadows. Si vous vous attendiez à des mélodies accrocheuses accompagnées par des guitares qui se mélangent à une voix grogneuse, nous retrouvons plutôt une caisse claire battue à répétition sur A Vast Land of Eternal Night.
Le portrait se veut donc très noirci lors du premier quart de l’album. C’est vraiment avec Mistress of Nightmares que le vent tourne de bord légèrement avec une pétarade de la vieille école black metal, le grain rock de l’intro à la guitare ne dément pas. Le constat demeure le même avec des titres comme Where the Sinister Dwell et In the Heart of Infinity : la parcelle death mélodieuse du groupe est bien cachée et c’est la sinistre sonorité qui s’est emparée d’Eucharist.
La pièce titre, avec sa guitare bien béante et son attaque sur la cymbale de type ride et ensuite sur le hi-hat bien ouvert, nous permet de terminer cette écoute avec la satisfaction d’avoir découvert un nouveau groupe black metal plutôt que d’assister au retour d’une ancienne entité ayant œuvré dans le death mélodique.
Disponible le 25 mars sur Regain Records.