Ils sont suédois. Ils sont 6 comprenant 3 guitares, 1 keyboard, 1 bass, 1 drum et beaucoup de vocal. C’est lourd, c’est Sludge et c’est un mur de son. Si vous ne reconnaissez pas Cult of Luna, c’est le moment de remédier à la situation.

Leur 8e album, The Long Road North, est fidèle au poste. Lorsqu’on connaît le groupe, on sait que ce sera une écoute longue qui nécessitera plusieurs essais, mais sur laquelle on reconnaîtra le son qui leur est propre, soit quelque chose de riche et qui peut paraître volatile par-ci et straight to the ground par-là.

Le début de l’album frappe très fort avec des rythmes similaires à des pulsations, comme un battement de coeur hagard, malgré que cet effet soit de courte durée puisque l’album change rapidement de ton et demeure relativement lent et long (environ 1 heure 10 minutes pour 9 pièces).

Vous attendiez-vous à autre chose? Pas moi. C’est exactement ce à quoi je m’attendais. Il faut être préparé.es pour écouter Cult of Luna : on s’asseoit pour une bonne heure lorsqu’on décide de décocher l’aiguille, lorsqu’on déclenche le ruban, quand on pèse su Play finalement.

Photo : Metal Blade Records

Ce qui m’a fait planer, ce sont les choix de riffs, parce qu’on sait qu’ils durent longtemps, alors ils sont mieux d’être bons tsé… Chaque instrument a sa place (le mix est fou), les effets de guitare blendés au keyboard sont bien imbriqués dans les pièces, tout est en place pour passer un bon moment.

Certains passages plus nostalgiques et mélancoliques (principalement dans An Offering to the Wild) m’ont accrochée et c’est ce que j’ai préféré de l’album. Malgré que les phrase soient très longs et que les cadences arrivent beaucoup trop tard à mon goût (oui, c’est dans le style, mais ça étire un peu trop la sauce), la construction de ces paysages sonores vaut la peine de prendre le temps de se perdre dans l’ombre. Cet album porte très bien son nom en fait. Lorsque je mentionne que ça étire juste un peu trop la sauce, c’est probablement l’effet voulu. C’est une route longue et fastidieuse. Les moments que je jugeais de trop dans ma première écoute ont finalement raison d’être dans mes autres écoutes, puisqu’elles représentent, à mes yeux, le dernier bout rough de leur longue route. Cult of Luna comprend des musiciens très intelligents qui, tels des impressionnistes, dotent leur musique de plusieurs couches qui, un peu comme une très longue allitération, ont l’effet escompté sur l’auditeur.

Je prends le temps de l’expliquer ici parce que ça prend vraiment beaucoup de temps pour se rendre au summum de chaque pièce, mais ça en vaut la peine.

Vers la moitié de l’album, qui comporte d’ailleurs beaucoup de collaborations, on sent une coupure. Into the Night, qui ressemble étrangement à certains segments fantomatiques de leurs comparses suédois de chez Opeth, vient réellement scinder l’album en deux parties, la seconde étant, à mon avis, beaucoup plus contemplative.

La production est débile. Ces gars-là sont des génies du son. Ils ont travaillé très fort pour que ça sonne aussi plein, aussi large et aussi pertinent. Si vous n’avez pas peur des longueurs, si vous êtes prêt.es à vous accrocher à une écoute complexe, c’est l’album qu’il vous faut. Sinon, passez droit : vous trouverez ça trop long de vous y attarder et vous ne serez pas satisfait.es.