Un album solo de George Corpsegrinder de Cannibal Corpse? Une voix si singulière et facilement indentifiable. Peut-on s’attendre à autre chose qu’une interprétation rocailleuse et death métallique de sa part? De poser la question revient un peu à y répondre. Il serait vraiment étonnant de l’entendre en mode crooner comme Michael Bublé ou qu’il turlute en yodlant comme Guylaine Tanguay.
Sur ce premier album solo, George est fidèle à George. Nous retrouvons son grain si particulier, celui qui nous égorge depuis plus de 25 ans. Ce qui est à se poser comme question reste ceci? Comment cela sonne au niveau musical?
Avec le premier extrait Acid Vat, nous retrouvons Erik Rutan de Hate Eternal/Cannibal Corpse. C’est une pièce qui demeure death métallique dans son approche et son interprétation musicale. Par après, on se demande ce qui se passe.
Pas que ce soit mauvais mais j’ai l’impression que le producteur de l’album, Jamey Jasta de Hatebreed, préparait lui-même son prochain album solo. En entendant les démos des chansons, il s’est peut-être dit : « Mon podcast me demande beaucoup et je viens de sortir un album avec Hatebreed, je vais texter George car j’ai une idée qui pourrait l’intéresser! »
Effectivement, en entendant le reste de l’album, je ne peux m’empêcher d’avoir cette impression qui est celle d’entendre George Corpsegrinder chanter sur du matériel qui se voulait destiner pour Jasta. Donc, plus près des cordes de Hatebreed que celles qui correspondent au genre death métallique de base.
Donc, est-ce mauvais? Non, aucunement. Mais ce n’est pas mémorable ou teinté d’une originalité débordante. Il n’y a aucune surprise sur cet album qui suit une ligne directrice assez précise, sans dévier. C’est probablement ce qui peut rendre le tout redondant pour celui ou celle qui s’attendait à un effet de variance, à entendre George y aller avec du matériel différent, toucher au doom, au thrash ou au grindcore.
Musicalement, on sent que les deux Bellmore (Charlie et Nick, qui lui joue avec Dee Snider en plus de réaliser l’album) qui sont responsables de la portion musicale sur l’album, n’ont pas étalé le tout pour que cela transborde vraiment vers d’autres contrées métalliques.
D’avoir des rythmiques hardcore et des breakdowns avec une tonalité death métallique, le tout fonctionne bien sur des pièces comme Bottom Dweller et Death is the Only Key mais j’ai pu retrouver une certaine satisfaction avec la toute dernière pièce de l’album, Vaguely Human, qui nous replonge grandement dans le ragoût death métallique avec une très légère incursion vers le black metal dans le lead à la guitare.
Avec cet album, il est préférable de voir le tout comme une session musicale qui se veut amusante, produite par deux amis qui voulaient créer quelque chose de particulier en cette période d’incertitude, non pas révolutionner le genre.
Je ne donne jamais de pointage sur 10 pour mes analyses mais pour cette galette de Corpsegrinder, je donnerais la note de passage, justement. C’est le côté divertissant de la chose qui l’emporte sur l’effet de surprise, disons-le.
Disponible le 25 février sur The Perseverance Media Group.