1. Ullr – Nimble Hand of Winter
Style : Solitary Black Metal
Origine : Canada
Date de sortie : 1er février 2021
Format : Digital sur Bandcamp (gratis), cassette à venir en avril via Narbentage Produktionen.
Ullr est une formation qui produit en fou depuis quelques mois. En effet, sa date d’arrivée sur Terre demeure nébuleuse, mais dans les 3 derniers mois, ce quatuor a fait paraitre un EP (décembre 2020), le pleine longueur dont il est question ainsi qu’un split avec Erythrite Throne à peine 4 jours après la parution de Nimble Hand of Winter. Qui dit sorties en série dans un court laps de temps dit parfois manque de qualité et c’est ce qui m’inquiétait quand j’ai su qu’un « full » jaillissait tandis que le EP était encore tout chaud sorti du four.
Tout d’abord, je ne peux passer sous silence la beauté de la pochette qui, selon moi, serait tout simplement majestueuse en format vinyle. Les teintes noires et violacées combinées à un paysage nordique viennent convenablement appuyer l’appellation « solitary black metal ». Musicalement, le groupe réussit également bien à nous faire ressentir toute l’angoisse et le sentiment d’insécurité d’un seul homme pris dans le bois en pleine nuit d’hiver. Pendant l’écoute, le tempo est majoritairement lent malgré une batterie agressive qui ne se gêne pas pour faire allègrement retentir son double bass drum à multiples reprises. Les mélodies sont accrocheuses et savent s’imprégner dans le cortex de l’auditeur de concert avec le vocal hurlé et semi-inquiétant. Dans un autre ordre d’idées, certains passages teintés de clavier et de sons ambiants, font leur apparition avec parcimonie et je crois vraiment que le créateur devrait exploiter davantage cette avenue dans ses prochains titres pour renforcir le côté lugubre de l’écoute.
En résumé, Nimble Hand of Winter vient confirmer qu’Ullr a sa place dans une scène black métal de plus en plus prolifique chez nos voisins de l’Ouest. Espérons seulement que sa vitesse de composition ne le fera pas passer de « bière de microbrasserie » à « bière flatte de fond de dépanneur » en quelques mois.
https://ullrblackmetal.bandcamp.com/album/-
2. Ŭkcheănsălâwit : Alaskan Escape
Style : Native Depressive Black Metal
Origine : Canada
Date de sortie : 25 janvier 2021
Format : Digital sur Bandcamp (5 $), Cassette via Les Productions Hérétiques (200 copies et toujours disponible) et vinyle à venir en 2021 via His Wounds.
Ŭkcheănsălâwit se veut une entité errant dans les abîmes nordiques depuis maintenant plus d’un an. En 2020, le groupe a fait paraître un démo qui ne m’avait pas laissé indifférent avec une solide dose de grisaille qui venait cimenter son concept de « Native Depressive Black Metal ». Quand j’ai vu l’annonce des Productions Hérétiques en début d’année, je me suis empressé de me jeter sur cette cassette avant qu’elle ne s’écoule. Après tout, c’est un projet parallèle de Finian Patraic d’Ifernach…
Une des constatations qui est m’est venue à l’esprit lors des premières écoutes est que le sentiment de vide intérieur et de désespoir qui régnait dans son premier album est beaucoup moins présent. Les passages plus ambiants, incluant des sonorités de nature, sont maintenant chose du passé. L’atmosphère est beaucoup plus rythmée et acerbe. Malgré un vocal torturé et quelques moments de tourmente, l’expérience est davantage nuancée par des mélodies répétitives qui rappellent un black métal plus « classique ». Cette autre facette m’a agréablement surpris et m’a fait me demander : pourrons-nous nous attendre à un heureux mélange des deux personnalités du compositeur lors d’une future sortie? Chose certaine, Kisapniaq a cru bon insérer un morceau à saveur un peu plus punk, ce qui m’a fait décrocher et le tout ne trouve pas sa place dans mes oreilles malgré maintes et maintes écoutes. Certes, la musique accompagne bien le récit qui gravite autour d’un meurtrier, mais vient donner un coup de masse dans les solides fondations de la formation.
Par ailleurs, sans trop vouloir aller dans les comparaisons avec Ifernach (le projet principal du protagoniste dont il est question), je trouve que la musique d’Ŭkcheănsălâwit est plus « raw » et plus épurée, ce qui m’a énormément charmé en tant que fan des premières heures du groupe de Gespegewagi Black Metal (2016-2018).
En résumé, avec Alaskan Escape, Ŭkcheănsălâwit vient placer des pièces supplémentaires sur son échiquier déjà bien garni. Est-ce que vous devriez vous le procurer si vous êtes amateurs du genre? Ben certain! Est-ce que vous devriez être crinqués pour la prochaine parution? BEN KIN!