Au moins, ça va bien pour les Canadiens. Sinon, c’est pathétique de voir ce qui se passe en bas de chez-nous. Comme je le disais lors d’une chronique précédente, ça prend énormément de death metal pour passer au travers de cette situation d’un ridicule monumental. De vivre réellement le scénario du film Idiocracy nous propulse dans une zone dubitative et on se demande si cela va arrêter un jour. Et nous n’en sommes qu’au troisième mois de ce qui devrait être une longue balade de 48 mois, environ.

Quand je voyais les tarifs qui seront imposés à certains pays, je me demandais où cela allait prendre fin. En voyant que les iles McDonald et Heard étaient elles aussi affectées, c’est à ce moment que tu comprends que tout ceci n’est que bouffonnerie. Avec cette lubie face aux tarifs, une chose est certaine, ce sont les consommateurs qui seront ceux qui vont encaisser le gros de la facture.

En ce qui concerne les amateurs de musique, nous allons passer au batte aussi. Le prix des albums sera aussi en augmentation, ce qui fait que certains d’entre nous devront être plus sélectifs face aux achats en format vinyle, par exemple. Nous risquons de diminuer la cadence en ce qui concerne les achats et certains seront moins compulsifs.

D’autres vont tout simplement continuer la cadence car l’achat de vinyles, pour plusieurs, est un élément vital, un besoin à combler. Par contre, il est probable que certains amateurs devront se tourner vers des valeurs certaines. Ils ne pourront plus acheter quelques sorties musicales juste sur le coup de l’impulsivité. Le tout sera calculé, prévu et coulé dans la certitude.

Par exemple, l’amateur de death metal de la vieille école pourra se jeter aveuglement sur cette nouveauté des vétérans de Benediction. Du nom de Ravage of Empires, cet album se veut leur neuvième en carrière et comme leur précédent, c’est du Benediction. Ce sera donc une cinquantaine de piastres bien investies car oui, c’est rendu le prix maintenant pour un vinyle!

De mon point de vue, cet album se veut la suite logique du précédent, Scriptures. Nous avons la même équipe au niveau du groupe, les trois membres originaux s’occupant de la logistique death métallique et de l’héritage de Benediction. Et ça commence avec des coups de semonce sur le snare, bien tarataté et ce sont les guitares qui prennent le dessus avec une ligne bien incisive qui se fond dans ce qui devient ce morceau du nom de A Carrion Harvest.  

Le grain vocal de Dave Ingram est encore et toujours assez similaire à celui de Barney de Napalm Death. Morceau qui comporte de bonnes transitions métalloïdes, c’est du solide et cette chanson est probablement la plus baraquée de l’album avec les nombreux moments puissants qui s’en dégagent. Sur The Finality of Perpetuation, c’est plus gras au niveau du riff principal. Avec sa rythmique au galop, on embarque dans l’esprit laissé par les musiciens, on assiste au décompte qu’Ingram fait avec sa voix plus caverneuse et on reprend la course, sachant que dans un pit, ce serait excessivement destructif.

Une fois de plus, les transitions se veulent particulièrement efficaces, mêmes si elles ralentissent la cadence, elles demeurent dans la même vibe que ce que Benediction veut imposer. Tout en regardant le Dow Jones piquer du nez, les mélodies qui se retrouvent sur cet album vont t’aider à ressentir la rage, sachant que ton plan de retraite REER est en train de fondre comme neige au soleil.

C’est à ce moment que je me suis rendu compte que Nuclear Blast m’a fait parvenir ma copie promotionnelle avec un ordre de chansons qui se veut différent de la copie physique. De toute façon, peu importe l’ordre des pièces, cet album qu’est Ravage of Empires pourrait se prendre en mode aléatoire, sans problème.

Donc, sur ma copie promotionnelle, je retrouve Drought of Mercy qui demeure plutôt balourde, Engines of War avec son croustillant dans la guitare et Psychosister avec son jeu de guitare qui se veut plus acrobatique comparativement à la suite musicale de cette production.

Le reste de cet album demeure tout à fait linéaire, et c’est tant mieux ainsi. Avec Genesis Chamber, Crawling Over Corpses et sa dynamique pratiquement Slayeresque, Deviant Spine et la puissante chanson titre, la satisfaction est au rendez-vous. Dans cette macédoine death métallique, il ne reste que In the Dread of the Night et Beyond the Veil of the Grey Mare qui complètent cette collection efficace, profitable et percutante.  

Il faut que ça blaste amplement dans mes oreilles, en ce moment. Ce que j’apprécie de Ravage of Empires n’est pas que ce sera un album marquant dans le catalogue du death metal ou qui deviendra un classique pour le groupe. C’est plutôt qu’il tombe à point avec ce dont j’ai besoin en ce premier quart de 2025.

Le tout sonne avec hargne, c’est punitif et c’est ça que ça prend car je viens de vérifier mes placements et mes REER…

Disponible maintenant sur Nuclear Blast Records.

www.facebook.com/Benedictionband

Photo : Karen Rew