Un poids lourd du Black métal moderne
Le sol canadien est propice à l’émergence d’une multitude de groupes qui sont des forces majeures dans la scène mondiale et n’ayant rien à envier à qui que ce soit!
Formé en 2005, Panzerfaust voit le jour à Mississauga en Ontario. Avec un nom emprunté à une arme célèbre de la deuxième guerre mondiale, on pouvait s’attendre à une musique qui ne fait pas dans la dentelle. Effectivement, nous avons droit à un Black métal agressif, moderne, n’ayant pas peur d’intégrer des éléments de Death métal et d’autres genres plus progressifs, le tout parsemé de sonorités dissonantes. Le résultat final est un assaut auditif intense et extrêmement bien structuré.
Malgré presque 20 ans d’existence, le groupe a connu très peu de mouvements parmi ses membres. Goliath (chant) et Brock Van Dijk (guitare) sont présents depuis les tout débuts. Quelques changements auprès de la basse et des percussions voient maintenant Thomas Gervais et Alexander Kartashov dans ces rôles aujourd’hui.
Les premiers albums
Entre 2005 et 2016, Panzerfaust a sorti 3 albums et plusieurs EP. Les premiers albums sont extrèmement difficiles à dénicher aujourd’hui et sont des pièces prisées par les collectionneurs et les fans du groupe. Plus près du Black métal traditionnel et très rapide, ils taillaient lentement, mais sûrement, leur chemin vers leur son d’aujourd’hui. Leur notoriété en dehors du Canada a commencé à se faire sentir à la sortie de leur EP de 2016 The Lucifer Principle. 4 chansons lourdes au tempo plus lent et hypnotisant, sortant du moule traditionnel. Ce n’était qu’un avant-goût de ce qui allait venir…
La tétralogie – The Suns Of Perdition
En 2019, Panzerfaust entamera un périple audacieux en débutant une tétralogie intitulée The Suns of Perdition.
Le premier chapitre, War, Horrid War, débute en force. On y aborde des sujets relatifs à la misère humaine et à la dégénérescence de l’humanité en général. Nous sommes loin du son initial de 2005 avec des vocals uniques et des compositions plus élaborées.
Le deuxième chapitre, Render Unto Eden sorti en 2020, poursuit où le chapitre précédent s’est terminé. Par contre, nous voyons des compositions plus sombres, avec les moments les plus denses et décisifs se trouvant dans les interludes et les passages calmes.
Une écoute captivante et immersive
Nous voici donc en 2022 et le troisième chapitre intitulé The Suns of Perdition : The Astral Drain sortira le 22 juillet prochain. On plonge encore plus profondément dans la misère humaine ainsi que notre descente vers la démence collective.
Un album très atmosphérique, par moments déstabilisant, mais en conservant une intensité sans égal. On ne vise pas la vitesse extrême ou la saturation de notes par minute. Nous avons ici des compositions débordantes de dissonance, de passages calmes, de percussions jouées avec passion et intensité. La chanson la plus courte étant plus de 6 minutes, ces opus méritent plusieurs écoutes afin de bien capturer toutes les subtilités et textures différentes. Le premier extrait de l’album, Tabula Rasa, est déjà un succès auprès des fans et démontre la puissance et la créativité de Panzerfaust.
The Astral Drain est de loin leur album le plus ambitieux et complexe à ce jour. Nous restons dans les racines du Black métal, mais l’audace des compositions étant si grande, nous nous retrouvons souvent à naviguer entre les styles musicaux (Black, Death, Prog, etc.); le tout avec une telle grâce que même les élitistes des sous-genres se verront bouche-bée par The Astral Drain.
Que nous réserve le dernier chapitre? Impossible de savoir, mais la barre est extrêmement haute.
As-tu quelques minutes? Écoute ça!