Pendant que tout le monde était en mode préparation face à la St-Jean-Baptiste, Metallica au Stade ou leur déménagement du 1er juillet, certains métalloïdes ont eu l’audace de se rendre au Piranha Bar de Montréal pour assister au concert d’Angelus Apatrida. C’est dans cette coquette salle que l’ouragan espagnol s’est manifesté, au grand plaisir des fans de thrash metal qui avaient pris le temps de se déplacer, malgré la chaleur suffocante. En promotion pour leur dernier album homonyme, ce dernier méritait un peu de reconnaissance car sa sortie a eu lieu en pleine période pandémique, et nous savons que les groupes ne tournaient pas pendant cet arrêt mondial.
Malgré le fait que le groupe était en mode promotion en 2023 pour leur production de 2021, un nouvel album était déjà en boîte pour Angelus Apatrida. Effectivement, c’est le 20 octobre que le groupe lancera Aftermath, leur 8e album en carrière et 6e pour Century Media Records avec qui le groupe travaille depuis leur album Clockwork, sorti en 2010. Oui, un sixième avec le label! J’ai comme l’impression que la promotion se voulait inexistante pour ce groupe, de ce côté de l’Atlantique car le tout a été excessivement long avant que nous puissions connaitre Angelus Apatrida en Amérique.
Mais maintenant, le groupe reçoit beaucoup plus d’exposure ici, compte tenu du fait que ce groupe possède un excellent potentiel métallique. Avec Aftermath, il est temps qu’Angelus Apatrida puisse se placer les pattes un peu partout car pour être franc, cet album est intéressant. Évidemment, le danger avec un groupe comme celui-ci est de tomber en monde comparaison et ce, sur chaque chanson. Par contre, cet élément demeure un incitatif pour d’autres amateurs.
L’album débute en force avec Scavenger, une pièce thrashée qui résonne, lors de certains moments, comme le vieux Sepultura de l’époque Schizophrenia. La suivante est Cold et les Espagnols nous proposent des arrangements vocaux assez justes et précis, le tout sur des cadences thrash mais qui s’atténuent lors des refrains bien contrôlés.
La chanson Snob n’est pas une reprise des BB. C’est une chanson au tempo rapide et qui propose aux voix d’accompagnement Jamey Jasta de Hatebreed. C’est très metalcore comme livraison et l’ajout de Jasta est tout à fait pertinent. Hyperactive, la pièce Rats me faisait penser à du Anonymus pour ce qui est de sa vitesse, les voix en mode « faisons une course » et qui s’alternent avec brio au niveau de l’agressivité et de la parcelle plus pausée.
Un thrash metal de ce calibre est généralement accompagné par un jeu de guitare précis, avec du parallélisme et des portions plus individuelles qui donnent un élan incroyable aux chansons. Sur Aftermath, des chansons comme To Whom It May Concern et Gernika offrent justement ce type de profondeur et d’ampérage qui rappellent Exodus. La chanson I Am Hatred propose une mise en bouche de la vieille école et se veut un peu dans le même moule que Baring Teeth for Revolt de Goatwhore. Le reste de la pièce est une poignée cloutée de thrash avec une voix beaucoup plus hérissée.
Pour finir, une collaboration avec un rapper du nom de Sho-Hai sur What Kills Us All nous propose une portion hispanophone qui rappelle, justement, ce que peut faire Anonymus parfois. L’album se termine avec une pièce vraiment heavy metal. Effectivement, sur Vultures And Butterflies, Angelus Apatrida se veut accompagné par Todd La Torre de Queensryche. Malgré une finale plus thrashoïde, cette chanson demeure une véritable emprise sur le style heavy. La version digitale de l’album vient avec deux chansons enregistrées en concert et le groupe s’est arrêté sur Indoctrinate en plus de Give em War.
Album pour projeter le poing en l’air autant que pour faire du air guitar, Aftermath est un bon album thrash pour cette année 2023 qui, de mon bord, est excessivement remplie de productions death métalliques. Mais de faire de la bascule avec cette production remarquable me permet, justement, de bien balancer mon équilibre métalloïde!
Disponible dès le 20 octobre sur Century Media Records.
www.facebook.com/angelusapatrida
Photo : Century Media Records