5 pièces, 47 minutes, du lourd, du long et rien de moins. Pour celles et ceux qui connaissent déjà Amenra, ça ne vous étonnera pas de savoir que leurs morceaux sont très élancés, pesants et travaillés.
La première pièce, Ogentroost, débute avec un volume très doux et un crescendo qui nous fait nous demander : « Coudonc, j’ai tu ouvert le son de mes haut-parleurs? ». Quelques gratouillis de guitares apparaissent ensuite de par quelques notes épurées. Une voix narrée en flamand prend place pendant un bon moment. C’est une particularité du post : c’est long. Je m’y attendais, c’est une particularité du groupe. Sauf que lorsque ça décolle, tassez-vous. C’est down tempo et très lourd. La gravité fait son travail. Toute la matière retombe après l’apesanteur. D’ailleurs, environ vers la moitié du morceau, la voix stridente et écorchée du chanteur vient torturer nos oreilles. Il y a même un peu de chant féminin, ce qui n’est pas commun chez Amenra. Ça rappelle un peu le rituel, l’incantation. C’est honnêtement le morceau le plus fort de l’album et j’adore ça puisque c’est l’effet que je recherchais.
La pièce suivante, De Dood in Bloei, nous donne l’impression d’être en plein Mordor. C’est très dark. On dirait que le groupe sort de la crasse, du vent et de la tempête. On peut aussi entendre une narration féminine et masculine sur ce morceau qui n’est pas particulièrement lourd puisqu’il s’agit plutôt d’une trame parlée avec un fond sonore.
De Evenmens est le premier single qui est sorti de l’album et qui a donné le coup d’envoi aux fans. Les enchaînements sont lourds et les cymbales cinglantes. C’est toujours très lent et assez contemplatif. On se rend compte au fil de l’écoute que le groupe laisse beaucoup de place à la narration dans cet album. Par la suite, on revient aux tintements de clochettes des cymbales et on recommence l’ascension vers la tourmente, comme on le connaît d’Amenra. Ce qui est plaisant dans cette pièce, c’est qu’on reprend les riffs dans plusieurs rythmes différents, un peu comme de l’échantillonnage bien travaillé.
La pièce suivante, Het Gloren, est une suite de dissonances (agréables) et de distorsion. C’est une pièce qui évolue toujours tranquillement vers le haut et pour laquelle la basse apporte un meilleur soutien. On exploite les demi-tons et je trouve que c’est le morceau le plus musical de l’album si on se fie aux riffs de guitare plus cleans et plus rapides. On éclate les sons en accords élancés. Quand on pense que la pièce se termine, une narration vient couper le tout de façon importante. Honnêtement, j’aurais fait une autre pièce avec la suite puisque la musique reprend tranquillement dans une toute autre tonalité. Ce n’est pas un drame de faire des pièces plus courtes, même dans le post! Cependant, ça tombe comme une brique en écrasant tout sur son passage pour la suite, et ce, avec une guitare un peu plus chantante vers la fin.
La dernière pièce, Voor Immer, clôt très bien l’album. Il s’agit encore d’une narration sur une trame de guitare vierge. C’est très soft et le chanteur prend un timbre plus doux avec une voix de tête. Les riffs intenses reprennent à l’arrache au bout de 8 minutes. On dirait vraiment une voix exorcisée qui se casse et qui laisse une impression de dualité avec des harmoniques très intéressantes dans une finale remplie de coups bien sonnants et étouffés.
C’est en général un album qui apporte peu de surprises, mais beaucoup de satisfaction. Quelques éléments inhabituels se glissent parmi les compositions, ce qui donne un charme et de nouvelles caractéristiques au groupe.
Ça sort le 25 juin, sur Relapse Records.
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