« Ça va être une grosse soirée », disait un membre de l’équipe de sécurité du Club Soda, lorsque je le suivais sur Saint-Laurent, avant l’ouverture des portes. Pour le dernier jour de mai, un évènement à guichets fermés nous attendait avec des groupes intenses, à chacun sa manière. Survol d’une soirée explosive avec Brand of Sacrifice, Currents, Thy Art is Murder et After the Burial .

Brand of Sacrifice

Le jeune groupe torontois Brand of Sacrifice était le premier à faire résonner les amplis de la salle. Alors que nous sommes habitués d’avoir des musiques d’introduction plus chaotiques ou lourdes, les musiciens ont décidé de faire leur rentrée sur la chanson thème de Pokémon. Le vent d’originalité de leur part a été apprécié du public, relativement jeune. Ayant peu d’années d’existence, la formation canadienne a opté pour quatre chansons venant de leur plus récent album : Lifeblood. Dans cette sélection, on compte le titre homonyme, Demon King, Altered Eyea et Animal. Sans aucun doute, le vocaliste Kyle Anderson est une bête de scène et ne cesse pas d’impressionner. Ses growls, ses pig squeals et ses cris se rapprochant la zombification sont exécutés à la perfection. Le seul hic personnel qui m’a agacé était que c’était un micro à effet et la question se pose à savoir si Anderson utilise des effets pour truquer sa voix par moments. Les compositions qu’on nous propose sont remplies de samples , étouffant par moments les instruments à cordes. Notons une performance hors pair de Mike Caputo aux percussions. Le groupe nous laisse, ravie par Montréal, sur une chanson de leur premier EP de 2018: Eclipse.

Currents

Currents est un groupe metalcore américain du Connecticut formé en 2011. En étant fan de ce genre, je connaissais que de nom cette formation qui ne m’a jamais assez encouragé à les découvrir avant hier soir. Et pour une première fois avec eux, je peux dire que j’ai été impressionné par leur présence et le style qu’ils proposent, qui reste, somme tout, très commun. Le vocaliste Brian Wille maîtrise aisément le scream et le chant clair. Son charisme réussit à nous faire participer tout au long de la performance. Christian Pulgarin à la basse est en feu et n’hésite pas à tourner sur lui-même. En bref, ce fut mon coup de cœur de la soirée.

Thy Art is Murder

Venu directement d’Australie, Thy Art is Murder était excité de revenir en sol québécois et ça paraissait. Dans la même lignée d’originalité que le premier groupe de la soirée, les musiciens ont décidé de faire jouer une chanson disco à titre d’introduction, lumières rétro incluses! Ils viennent ensuite nous foudroyer avec les chansons Dead Squad Anthem et Make America Hate Again. Le charismatique CJ McMahon intervient ensuite auprès du public pour trouver une personne qui voudrait lui citer une recette de gâteau au chocolat em français, sous un ton sensuel. Cette pause et d’autres vont permettre au chanteur de reprendre son souffle, car il semble avoir de la difficulté à articuler ses paroles durant les pièces. Fan depuis le début du groupe, je ne me suis pas senti à peine représenté dans la sélection. En effet, le groupe a seulement été à deux reprises dans le répertoire pré-Holy War, soit avec The Purest Strain of Hate et Reign of Darkness. Néanmoins, la formation australienne a su animer le public, en offrant même un rappel, pratique peu commune pour un groupe qui n’est pas en tête d’affiche.

After the Burial

Pour finir la soirée, After the Burial a eu l’honneur de nous émerveiller avec une musique qui frôle le metalcore et le djent. Malgré sa popularité, je suis très peu familier avec le groupe, mais j’ai aimé mon expérience. Même si je ne connaissais aucune chanson, j’ai su sentir l’enthousiasme du public. Le vocaliste, en fin de soirée, a rendu un puissant témoignage comment la pandémie a été dure pour lui avec sa santé mentale, rendant hommage au défunt Trevor Strnad, membre de The Black Dahlia Murder