Un album conceptuel pour Aborted qui, pour être bien franc, réussi encore à me captiver avec cette 11e production. En me fiant à la couverture de Maniacult, je me demandais bien quel pouvait bien être ce concept, étant donné que je croyais plutôt être en présence d’un album de la formation Avatar. Oui, nous retrouvons des créatures dégoulinantes mais c’est le personnage central qui m’intriguait, étant donné sa simili-ressemblance avec Johannes Eckerström.
C’est en faisant la lecture du dossier de presse que je me suis rendu compte que nous étions en présence d’un concept qui tourne autour d’un personnage masculin de l’univers de HP Lovecraft du nom de Wayland Thurston. Inspiré par ce personnage tiré de L’Appel de Cthulhu, on suit le cheminement de Thurston qui tente d’invoquer des créatures diaboliques, question de l’aider à amener la fin du monde.
Un thème aussi intense se doit d’avoir une trame sonore aussi intense. C’est pourquoi Aborted ne lésine pas sur la vitesse, l’impact du vocal gras et la mitraille aux percussions sur cet album qui, cependant, subit quelques variances, question d’alléger le tout.
Et c’est ici que je me plais amplement. Effectivement, un peu comme l’a fait Cattle Decapitation sur Death Atlas, le groupe ne fait pas que mettre la pédale au plancher pendant 40 minutes. Agressives majoritairement, nous retrouvons tout de même de belles subtilités dans les arrangements aux guitares, permettant aux chansons de bien respirer.
Le climat angoissant imposé par l’introduction de Verderf (mot qui veut dire destruction) coule vers une guitare anxieuse et des percussions apocalyptiques. Les hurlements de Sven de Caluwe se veulent tourmentés, laissant ainsi ce climat craintif au départ.
Ensuite, la chanson titre est propulsée. Le déferlement débute, il faut avoir les tympans solides car la pièce est solidement montée. Feulements incessants, percussions précises et des guitares qui se veulent sadiques. En revanche, la suivante Impetus Odi se veut encore plus agressive mais c’est à partir de celle-ci que la série de subtilités débute et va se poursuivre, jusqu’à la toute fin, tout en passant par une chanson plus harmonieuse du nom de Dementophobia.
Avec Verbolgen, qui se traduirait aisément par « exaspéré », nous subissons une coupure totale. Piano déconcertant rappelant la trame sonore du jeu Silent Hill, cette accalmie nous prépare pour la suite qui sera à l’image de la première moitié, donc un déferlement agressif constant qui se veut atténué par quelques impulsions subtiles, surtout sur I Prediletti: The Folly of the Gods avec sa mise en place ambiante qui déferle dans une pluie massive de brutalité, excessivement bien contrôlée.
Enfin, un album d’Aborted que je peux m’enligner deux à trois fois de suite étant donné qu’au niveau de la construction des chansons, le groupe ait laissé une certaine place à des mouvements musicaux plus commodes, sans perdre de son agressivité.
PS: Pour les maniaques, une édition spéciale de l’album vient avec la figurine de Wayland Thurston. Tu peux la commander ICI!
Disponible le 10 septembre sur Century Media.