J’aime la ville de Québec. C’est dans cette ville que j’ai pu voir mes premiers concerts metal. Nous partions en autobus, un voyage organisé, comme nous devions les appeler, mis en œuvre par Pierre Daragon, véritable légende saguenéenne. Nous pouvions aller voir Metallica ou Iron Maiden en autobus, en plus de bénéficier des meilleurs billets possibles. C’était jadis, une époque luxuriante pour les fans de metal québécois pour qui la ville de Québec représentait toujours une option viable.
Mais depuis le retour des activités métallifères sur scène, je sens que la ville de Québec se veut boudée. Que se passe-t-il? Les tournées sont annoncées. On regarde l’affiche; Toronto, Montréal et… Bangor dans le Maine?
Sérieusement?
Où se situe la ville de Québec dans tout cela? Les tournées de calibre intermédiaire et quelques plus grandes n’arrêteront pas à Québec en 2022. C’est comme si on disait aux gens : « Vous avez eu Rage Against the Machine pour le FEQ. Maintenant, c’est le régime! »
Nous avons tenté de trouver la réponse à cette question lors de l’émission Ars Macabra de mercredi : « Pourquoi « telle » tournée n’arrête pas à Québec? » Est-ce parce qu’il y a une trop grande proximité entre Montréal et Québec? Certaines équipes de gérance estiment que Québec est un marché trop petit? La réputation power métallique de Québec met-elle un frein? Les habitudes hard rock commercial des citoyens? Les promoteurs locaux demeurent prudents car les prix demandés sont trop élevés? Les coûts de location de certaines salles intermédiaires se veulent trop dispendieuses?
Quelle est la réponse?
Ou le manque de salles de calibre moyenne? C’est probablement la réponse, ou une partie de la réponse. Pour avoir une tournée comme celle de Trivium ou celle de Cannibal Corpse, une salle comme l’Impérial Bell se voudrait probablement suffisante mais une forte augmentation du prix du billet serait à prévoir. Ceci pourrait diminuer l’ardeur de certains amateurs qui ne voudront pas payer 17$ de plus pour leur billet, comparativement au prix demandé à Montréal.
Il me semble évident que la tournée d’Amon Amarth aurait pu se retrouver au Centre Videotron. Au moins, il y aurait eu plus de gens que pour Primus.
Nous avons parlé à quelques acteurs du milieu; des musiciens professionnels, promoteurs locaux et techniciens. Personne n’avait une réponse fixe et globale car plusieurs raisons peuvent influencer l’arrêt d’une tournée dans une ville. Le tout peut dépendre de la disponibilité des salles de spectacles, la demande face à ce genre d’évènement, le routing de la tournée ou tout simplement, le fait de booker un seul show au Québec pour maximiser la foule.
Il ne faut pas négliger d’autres facteurs, par contre. Tout est une question de prix. C’est pour cela que certaines villes ont des dates de début de semaine car certains promoteurs payent beaucoup plus cher pour avoir un vendredi ou un samedi. C’est donc la valse des dollar$ qui entre en jeu.
Régime sévère
Dans l’équipe Ars Media, de nombreux collaborateurs sont de Québec. Depuis quelques semaines, dès qu’une tournée est annoncée, nous nous l’annonçons à l’interne, sur Messenger.
Il y a toujours quelqu’un qui inscrit, à la hâte, le commentaire suivant : « Québec? »
Et moi de répondre : « Non. »
Notre collaboratrice, Sarah, regardait justement le calendrier pour les 5 prochains mois dans la ville de Québec. À part Anvil, Deicide, In Flames, Ghost, Moonspell, Batushka, Scorpions et Asagraum, le metal sera plutôt absent de votre ville.
8 concerts pour les 23 prochaines semaines? On a déjà vu mieux pour la Vieille Capitale.
Mais il y aura des concerts d’artistes locaux, des arrêts de la part de groupes punk ou des artistes comme A Day to Remember….
Mais je doute fortement que le métalleux commun se satisfasse de cela.
* quare responsum