Je tenterai de demeurer impartiale dans ma revue de cet album qui verra le jour sur les tablettes le 24 juin prochain. IGNNN le 24 juin, notre fête nationale me direz-vous. Oui, mais c’est aussi la fête nationale de l’Écosse, pays d’origine d’Andy Marshall, tête pensante et leader de Saor, artiste hybride entre le Black et le Folk métal.
Pour celles et ceux qui aimeraient savoir, Saor signifie « libre » en dialecte gaélique. C’est une caractéristique intrinsèque de sa musique et on le sent vraiment bien lorsqu’on tend l’oreille au nouvel opus, Origins.
Je mentionne bien Andy comme étant la tête pensante puisqu’il s’agit de ses compositions et qu’il est le seul derrière tous les instruments que vous entendrez sur l’album, excepté pour l’enregistrement de la batterie. Origins raconte les mythes, les légendes et la culture de ce dernier. Ce 5e album en est un très personnel comparativement aux autres à mon avis. Andy Marshall est un musicien solitaire qui a su s’inspirer des Picts, un peuple vivant au nord de l’Écosse vers la fin de l’Antiquité et au Moyen-Âge.
Cornemuse, flûte, claviers éthérés, c’est ce qui attend l’auditeur. Pour celles et ceux connaissant déjà Saor, sachez que l’album Origins est davantage guidé par les riffs de guitare. Il y a cependant, à mon oreille, plus d’ambiances créées par les claviers et énormément de leads à la basse.
Origins est un grand paysage sonore qui fait ressortir un côté mélancolique et héroïque à la fois. On le remarque dès le début avec Call of the Canyx qui se sent justement comme un appel, une transition lente et bien construire sur un fond éthéré avec une mélodie bien sentie et groundée. On enchaîne avec la guitare acoustique et les chants folkloriques, ce qui donne le ton à l’album qui dégage une saveur emblématique.
Fallen débute avec un feu crépitant et fait ressortir l’aspect primitif en nous. Les riffs en triolets ajoutent une instance cavalière à la pièce et on y met les percussions en vedette jusqu’à la prochaine chanson The Ancient Ones qui est ma favorite. La mélodie de la guitare est vraiment intéressante et on ressent un peu plus d’agressivité dans celle-ci.
C’est d’ailleurs cette pièce qui introduit le vocal beaucoup plus écorché et sombre du musicien Andy Marshall. Depuis le début de l’album, il s’agit d’instrumentations et de chants folkloriques. C’est donc à ce moment qu’il dégaine la machine gutturale. C’est une pièce en plusieurs sections qui sont assez alléchantes. À certains endroits, les claviers sont bien mis en évidence et résonnent à la manière de Burzum sur Filosofem (Gebrechlichkeit). Les passages de basse combinés à la guitare clean et les fioritures du hi-hat de la batterie me font aussi énormément penser à Alcest. La batterie est d’ailleurs extrêmement bien placée dans le mix de cette pièce. En fait, le mix de l’album est ma foi très bien exécuté.
Aurora débute uniquement avec la batterie et la basse… on sent qu’Andy aime placer son instrument de prédilection, la basse, en avant. Il nous présente une mélodie saisissante dans le début de ce morceau et c’est aussi un lead mélodique vraiment plaisant. La cornemuse est aussi beaucoup plus présente et mise de l’avant. D’ailleurs, le solo est superbe, lent, bien senti, émotif et un des seuls solos de l’album.
Beyond The Wall, le 2e simple de l’album, nécessite d’après moi une écoute plus approfondie, mais elle s’écoule tout en douceur et les riffs s’enchaînent à la perfection. Le vidéoclip est d’ailleurs très esthétique.
Origins, pièce éponyme de l’album, est la meilleure façon de terminer l’opus. Elle est plus rythmée et semble faire l’éloge de moments plus héroïques. En terminant l’écoute, on a l’impression d’avoir un petit morceau écossais en nous, peu importe notre origine.
Il existe plusieurs points forts dans cet album. L’écoute se fait aisément et il est facile d’appuyer sur repeat. Le choix de l’ordre des pièces est aussi très judicieux : tout s’enchaîne et blend à merveille. L’expérience folklorique est gagnante. Le point qui me plait le moins est qu’on y entend souvent les mêmes cadences, malgré que rien ne soit dans la même tonalité. C’est plutôt la construction des fins de phrases qui est facile à deviner. Cependant, cela ne m’empêche pas d’adorer cet album d’écoute en écoute.