Deuxième spectacle dans un laps de deux semaines pour ma part, décidément, le retour à la normale se fait sentir. Pour la première fois depuis deux ans, j’assistais hier à mon premier concert où les guichets étaient fermés. Dans sa majestueuse composition architecturale, le Théâtre Corona débordait de métalleux qui adorent voyager et qui se laissent guider par un aspect plus théâtral de la musique. Alors que je ne connaissais que DragonForce dans cette aventure épique de 4 h, mes oreilles glauques ont été charmées par le choix des premières parties. Or, la tête d’affiche me fait encore me poser des questions face à leur prestation et leur choix de mise en scène.

Adrienne Cowan, chanteuse de Seven Spires © Mihaela Petrescu

Dès mon arrivée sur place, j’ai pu constater que la scène était surchargée de décors. Au lieu des gigantesques affiches habituelles, nous avions droit à un écran numérique. La batterie des premières parties était située à gauche de la scène, pour laisser la place aux imposantes percussions de la tête d’affiche.

© Mihaela Petrescu

Seven Spires fut la première formation à réchauffer une foule déjà dense et réceptive. Adrienne Cowan au vocal a bien marié chant clair et sombre, rappelant le groupe The Agonist. Gods of Debauchery montra la teneur d’intensité que ce quatuor peut fournir. Par contre, le fait que plusieurs parties ont nécessité l’utilisation de samples et que le quatuor n’était composé que d’un seul guitariste, un effet de distance s’est fait ressentir. Peut-être songer à un membre additionnel?

Adrienne Cowan avec Herbie Langhans de Firewind, © Mihaela Petrescu

La formation a aussi dans son répertoire des chansons accrocheuses. C’est le cas de Lightbringer. Elle fut encore plus appréciée par la présence d’Herbie Langhans, chanteur du groupe Firewind qui rallait revenir faire une présentation complète plus tard dans la soirée. Remarquons aussi que le bassiste Peter De Reyna s’adressait au public en français.

Peter De Reyna, bassiste de Seven Spires © Mihaela Petrescu

Visiblement, le groupe était heureux d’être sur scène. Il réussissait à faire participer la foule à quelques reprises. J’ai particulièrement aimé la chanson Unmapped Darkness.

Jack Kosto, guitariste de Seven Spires, © Mihaela Petrescu

Le deuxième escale avait une thématique de piraterie avec le groupe Visions Of Atlantis. La formation proposa un duo de chanteur.euse.s, Michele Guaitoli et Clémentine Delauney. Les deux pirates ont montré leurs prouesses vocales tout le long d’une prestation de 30 minutes qui aurait pu durer plus longtemps.

Clémentine Delauney, chanteuse de Visions of Atlantis © Mihaela Petrescu

Delauney, d’origine française, s’est adressée à nous dans la langue de Molière, un ajout dans la proximité que le groupe dégagea. Ils nous mentionnèrent comment ils étaient heureux d’être présents après plus de 2 ans d’absence. Une complicité s’est même créée quand le chanteur a récupéré son chapeau du public, après l’avoir lancé.

Michele Guaitoli (chant) et Christian Douscha (guitare) de Visions of Atlantis, © Mihaela Petrescu

Les membres ont réussi à être actifs dans leurs déplacements, malgré un espace restreint. Une grande pièce drapée au centre de la scène cachait l’affiche qui présentait le groupe. Néanmoins, ils ont fait sauter le public avec leur chanson Melancholy Angel. Un drapeau avec le logo du groupe fut brandi vers la fin de la prestation.

Christian Douscha qui offre une prestation impressionnante.© Mihaela Petrescu

Firewind porte bien son nom. La troisième formation de la soirée enflamma la scène avec leur chanson et le look d’Herbie Langhans, habillé d’un petit manteau orange. Après plus de 9 ans depuis leur dernière visite à Montréal et les retrouvailles furent chaleureuses pour les deux côtés de la salle. Un musicien est même allé saisir le drapeau d’une personne du public.

Herbie Langhans, chanteur de Firewind, © Mihaela Petrescu

La thématique du feu fut récurrente dans le choix des chansons jouées. Nous avons entendu les pièces World of Fire, The Fire and the Fury et Rising Fire. Avec notamment la chanson Break Away, la formation vint faire la promotion de son dernier album éponyme de 2020.

Petros Christo (basse) et Jo Nunez (batterie) de Firewind, © Mihaela Petrescu

Les musiciens ont donné toute leur énergie pour exprimer le plaisir de jouer au Québec. la fougue de Jo Nunez à la batterie a su attirer mon attention. Ils nous quittèrent avec une reprise de la célèbre chanson Maniac de Michael Sembello.

Gus G., guitariste de Firewind, © Mihaela Petrescu

LE moment de la soirée arriva. Les draps qui servaient à cacher les éléments tombèrent, dévoilant deux grandes arcades et un immense dragon. Leur entrée fut marquée par la chanson Highway to Oblivion et des confettis, mettant la barre haute pour le restant de la soirée. Les deux guitaristes Herman Li et Sam Totman apparaissaient sur le sommet des deux arcades.

Marc Hudson (chant) et Alicia Vigil (basse) de DragonForce, © Mihaela Petrescu

C’était la première fois que je voyais DragonForce « live », mais j’avais souvent entendu parler qu’ils n’étaient pas aussi bons qu’en studio et je dois admettre que ce n’est pas faux. Les décors, la fumée, la pyrotechnie et certains autres éléments comme les lunettes vinrent accentuer l’univers, au grand plaisir d’un spectateur. La consommation d’alcool de certains membres était tangible, ce qui a joué légèrement sur le professionnalisme. D’ailleurs, la bassiste Alicia Vigil, la nouvelle membre du groupe, flamboyait par son enthousiasme. Même en tant que choriste, sa voix se démarqua avec celle du chanteur, ajoutant une touche agréable aux morceaux.

Alicia Vigil, bassiste de DragonForce, © Mihaela Petrescu

DragonForce a amené un côté très « entertainment ». Premièrement, le chanteur Marc Hudson nous parla en français par l’entremise d’une lettre écrite par sa copine qui mettait en garde les femmes montréalaises de ne pas toucher son partenaire. Vint ensuite un medley de sa part à la guitare des chansons de Castlevania et de Final Fantasy. Rajoutons un moment cocasse où un « jam » en hommage au jeu Farming Simulator fut joué avec des membres des premières parties et un joueur de banjo.

Herman Li (guitare) et Alicia Vigil (chant), DragonForce, © Mihaela Petrescu

La foule fut très bruyante et cela a été mentionné plusieurs fois par le groupe et l’auditoire Twitch d’Herman Li. Au milieu de la prestation, la foule a entamé une séance d’Olé Olé Olé et les musiciens l’ont accompagné. Pour le rappel, DragonForce a choisi de nous faire un clin d’œil avec My Heart Will Go On de Céline Dion et la célèbre chanson Through the Fire and Flames.

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