C’est quoi le gramophone? C’est un court billet pour vous partager des coups de cœur du moment sans pour autant en faire de longs articles d’analyse. C’est bon parce que ça vient nous chercher tout simplement et on vous le partage par amour de la musique. Le concept est simple, à chaque chronique on vous propose 2 parutions telles les 2 faces d’un bon vieux disque vinyle. Cette fois, Matrak et PY vous proposent une sortie de Synthwave et une de Dungeon synth!
Face A – Dance With The Dead : Driven to Madness
Dance With The Dead est un duo californien composé de Justin Pointer et Tony Kim ayant eu un parcours commun dans le monde métallique avant de bifurquer vers le mouvement Synthwave et d’élaborer une musique inspirée de John Carpenter et du cinéma d’horreur des 80’s. Musicalement parlant, nous sommes ici en présence d’un mélange de synthétiseurs du siècle dernier et de riffs de guitare rock qui flirtent souvent avec un métal punché qui sonnera néanmoins soft aux oreilles des puristes.
Étant abonné à la page du groupe sur Spotify, c’est par pur hasard que j’ai eu connaissance de la sortie d’un nouvel album intitulé Driven to Madness en janvier dernier. Et quelle fut ma stupéfaction lors de ma première écoute! L’année est encore jeune, mais je sais d’ores et déjà que cet opus figurera assurément dans mon Top 10 de 2022!
Bien qu’il s’agisse d’un projet principalement instrumental, il est intéressant de noter que le groupe est notamment reconnu dans le milieu pour sa démarche artistique qui consiste à produire des albums concepts qui sont en quelque sorte des livres musicaux qui racontent une histoire. La narration si on peut la nommer ainsi, est faite par les instruments qui se répondent par des vers d’oreilles mélodiques qui s’entre-mêlent et se complètent au fil des chansons.
Deux des éléments que j’apprécie particulièrement de ce duo et qui est encore une fois maitrisé à la perfection sur Driven to Madness, c’est l’équilibre entre le côté métal et l’aspect rétro ainsi que l’échantillonnage sonore de qualité qui ne tombe jamais dans le compromis du cheap ou du kitch. Certes, nous sommes dans le son vintage des synthétiseurs mais le mélange est vraiment intéressant avec le son puissant des guitares. Si la guitare clean est parfois utilisée, la distorsion bien dosée est présente la majorité du temps et vient ajouter de la pesanteur au tout.
Je n’ai pas l’intention de défiler les chansons une par une ici puisque j’ai aimé l’album dans son intégralité. Je terminerai simplement en vous donnant une recommandation : c’est le type d’album qui mérite de prendre une pause et une paire d’écouteurs pour le vivre et l’apprécier à sa juste valeur… En terminant, la formation sera de passage dans la ville de Québec le 16 avril prochain afin de faire la promotion de ce nouvel album. Ils fouleront les planches de l’Imperial Bell en compagnie des formations Magic Sword et Das Mortal. Vous pouvez vous procurer des billets ici:
https://www.billetterieimperialbell.com/fr/pages/dance_with_the_dead_2022-04-16
Source: https://www.academymusicgroup.com/o2academyislington/gallery/dance-dead
https://dancewiththedead.bandcamp.com/
Face B : Quest Master : The Twelve Temples
Ceux qui sont amateurs du Souterrain savent que malgré ma passion pour la musique toujours plus crasse, j’affectionne particulièrement le Dungeon synth. Ce style musical de plus en vogue, notamment auprès des musiciens Black métal, donne souvent naissance à de purs citrons, mais également à des bijoux. Je regarde aller Quest Master depuis maintenant quelques temps et lorsque je me suis fait proposer un Gramophone Synthwave / Dungeon synth, je me suis dit que l’occasion était parfaite. Avant de me lancer dans l’aspect musical de l’exercice, laissez moi tout simplement vous spécifier que Quest Master provient de l’Australie et qu’il qualifie sa musique principalement comme des bandes originales de RPG. Depuis sa première parution en 2017, il a su attirer les regards, certes, en raison de l’originalité de sa musique, mais également avec la notoriété que des labelscomme Out of Season et Goatowarex peuvent apporter.
Tout d’abord, avant même de porter une oreille à The Twelve Temples, j’ai remarqué sur le Bandcamp de la formation que cette sortie était inspirée davantage des années du N64 (Nintendo) et du PSX (Sony) que des années 90 et je dois avouer que le rendu est assez impressionnant. Alors qu’il adoptait une approche que je qualifierais de mystérieuse, limite mélancolique, Quest Master oeuvre désormais dans un registre plus coloré, plus ludique et plus farfelu sans toutefois tomber dans la pure folie que peut proposer, par exemple, Old Nick dans ses mélodies. Les sonorités sont plus étoffées et chaque pièce représente un tableau bien défini qui vient s’agencer pour créer une aventure qui m’a plu du début à la fin. Je le dis souvent et je vais me répéter encore, le Dungeon Synth c’est comme dans une vie de couple, il est facile de tomber dans la routine et la monotonie. Certes, je sais apprécier des sorties qui pourront m’emmener dans un état méditatif, mais le remplissage est si facile à détecter, ce qui n’est pas le cas avec The Twelve Temples.
En résumé, avec sa cinquième sortie, Quest Master vient une fois de plus repousser les frontières qu’il avait lui-même mises en place pour fournir un album qui risque de tourner souvent dans mes oreilles (et je souhaite les vôtres) dans les prochaines années. Un vrai délice, tout comme le fut The Legend of Zelda: Ocarina of Time dans ma jeunesse!