Avec Konvent, nous sommes en présence d’une formation totalement féminine qui tient beaucoup plus de November Grief que de Kittie. Les pieds bien pognés dans la vase la plus visqueuse, cette formation danoise salue l’héritage d’un Paradise Lost antique, d’un Bolt Thrower classique et du Thorr’s Hammer de la décennie ’90.
Avec les comparaisons données, vous comprenez qu’avec Konvent, nous nageons en plein death/doom. Ce quatuor féminin est abyssal, c’est gras au niveau sonore, la voix de Rikke Emilie List demeure caverneuse et Call Down the Sun est un album perfide.
Second album pour Konvent, j’ai l’impression que la maîtrise se veut encore plus précise sur cet album. Les chansons se veulent encore mieux ciselées et les musiciennes creusent encore plus profondément ce trou, question d’y insérer des rythmiques poisseuses aux larges roucoulements mortuaires mais qui se veulent, sublimes.
La pièce en ouverture, Into the Distance débute de façon à ce que la pétoche te consume immédiatement. Aucune pitié, c’est incisif. La distorsion est à l’avant, les percussions tapent et se veulent punitives, la basse marque la cadence et la voix est une hantise totale.
C’est d’une lourdeur mais avec Sand is King, le tempo est accéléré mais la blessure est encore vive. La tête bien enfoncée dans la gadoue, tu n’as aucune chance de t’en remettre avec Fatamorgana. Sur cette pièce, la basse est accordée tellement bas que tu te demandes si tu n’es pas en train d’écouter une chanson en mode 33 tours tandis que la vitesse du vinyle devrait être à 45 tours.
Jusqu’à la toute fin de Call Down the Sun, il n’y a aucune chance de voir la lumière tenter de se frayer un chemin. C’est d’un glauque total, caverneux et grassouillet. Expérience sonore qui teste ton endurance, c’est le genre d’album parfait à écouter en se sirotant un stout impérial russe.
Ou stout tout court, car en ce moment…
Disponible le 11 mars sur Napalm Records.