Attentes
La formation américaine Midnight récidivera le 4 mars prochain avec un deuxième album signé chez Metal Blade Records, mais surtout, un cinquième album en carrière intitulé Let there be witchery. Ayant apprécié les efforts antérieurs du groupe, notamment Rebirth by blasphemy qui avait fait l’objet de mon Jukebox du mois de mars dernier, j’avais hâte d’entendre le nouveau matériel.
Est-ce que le fan en moi est satisfait de ses premières écoutes? En grande partie, oui. Pour résumer succinctement, je suis d’avis que les fans déjà conquis retrouveront rapidement le confort de leurs pantoufles. C’est d’ailleurs ce qui constitue à la fois la force et la faiblesse principale de cet opus.
De l’imagerie
L’illustration utilisée pour l’album est assurément un clin d’œil aux précédents. Si on innove ici en jouant avec les teintes de vert peu utilisées jusqu’à maintenant, le coup de pinceau est lui, très similaire à l’illustration de l’album antérieur. Malgré que mes recherches soient restées vaines, je ne peux que postuler qu’il s’agit du travail du même artiste. Bref, quant à l’aspect visuel, on ne s’y trompe pas, nous sommes en présence d’un album de Midnight.
De la musicalité
Au plan de la composition, la formation livre la marchandise, mais c’est une recette à la limite du remâchée sans artifice, mais surtout, sans prise de risque qu’on nous sert. La facette black n roll qui me plait tant depuis le début est toujours là, notamment sur les titres Telepathic nightmare, In sinful secrecy et Nocturnal molestation pour n’en nommer que quelques-uns. On entend l’influence Motörhead tant dans la désinvolture de la voix qu’avec les riffs de guitares rythmés, bien agencés aux parties de batterie punkishs qui font en sorte qu’on se surprend à faire rapidement des oui-oui de la tête.
À la première écoute, j’ai trouvé que l’album coulait relativement bien même si j’attendais désespérément l’uppercut tant attendu d’une nouvelle pièce au potentiel kvlt. D’autant plus que je suis resté perplexe (et je le suis toujours) à l’écoute de More torment, une pièce mid-tempo au thème principal monotone et peu inspiré qui vient littéralement tuer la progression de l’album. Avait-on vraiment besoin à ce point d’une chanson de plus pour compléter l’album?
Je commençais à désespérer, mais fus enfin agréablement surpris d’entendre Villainy wretched villainy et Szex witchery, les deux derniers titres de l’opus, mais aussi les meilleurs à mon avis. Bien que cette finale de qualité permette de terminer l’écoute sur une note positive et un sentiment de satiété musicale, je les aurais personnellement mis plus tôt dans la distribution des pistes.
De la production
Au plan de la production aussi on demeure dans le confort des traditions. La voix d’Athenar est toujours au rendez-vous et bien en avant plan. On entend presque les postillons traverser le filtre pour aller se poser sur le micro! Le rugissement des guitares très brillantes apporte une puissance indéniable en plus de mettre en valeur de très bons riffs à saveur rock n roll. Le picking est bien punché et ça nous fait taper du pied. Quant à la basse, elle est ronde et chaleureuse mais assure une présence de soutien très audible en se permettant même quelques claquements bien sentis par moments, notamment dans les passages plus dynamiques, ce qui m’a grandement plu. Enfin, la batterie possède encore le son organique typique du groupe. Le choix de mettre les cymbales et les hi-hat/ride plus effacés par rapport aux bass drum et au snare contribue également à assoir le tempo des pièces, ce qui renforce l’aspect rock n roll caractéristique et qui, de mon point de vue, est une bonne décision pour ce type de sous-genre métallique.
Verdict
En définitive, bien que Midnight ne se réinvente pas avec Let there be witchery, il s’agit d’un album qui s’inscrit bien dans le cursus du groupe. Néanmoins, ceux qui n’ont jamais accroché sur la musique de la formation ne seront pas plus convaincus. Cette offrande s’adresse définitivement aux fans de longue date.
https://midnight-ohio.bandcamp.com/album/rebirth-by-blasphemy