Ce qui était prévu comme une soirée pratiquement intimiste s’est terminée comme étant un véritable concert, comme en période de l’avant mars 2020. Effectivement, étant donné que les normes soient changées, le producteur de la soirée, DMBH Productions, a décidé de repousser la date pour ainsi, pouvoir profiter d’un premier véritable concert en mode normalité.
Oui, le masque se veut un irritant mais en sachant que tu peux le garder au niveau du menton le temps de boire ta bière, il reste que tu doives t’arranger pour toujours avoir un breuvage au fond de la main. C’est ce que j’ai fait mais je dois avouer qu’avec l’habitude développée depuis des mois, je me retrouvais à le remonter plus souvent que je ne l’avais prévu.
Avant la pandémie, il m’arrivait d’arriver plus tard au concert, question de logistique de souper, de transport, de stationnement, de guichet automatique et autres moments particuliers qui font que tu n’arrives que très rarement à l’heure.
Hier, ce classique est demeuré un incontournable. J’ai mis les pieds aux
Foufs alors que Principivs lançait son dernier cri. Oui, cette période pandémique nous a permis de faire une mise à jour, de changer certaines décisions, de prendre de nouvelles habitudes mais il semble que les promoteurs des soirées métalliques voient encore d’un bon œil de faire des soirées à 5 groupes.
Donc, je n’en aurai vu que trois!
Pendant la pandémie, les Foufs ont décidé de rénover un brin. Ma dernière visite remontait au passage de Vader en février 2020. Donc, de voir un nouveau fond de bar derrière le comptoir à l’étage initial m’a plutôt surpris. De plus, à l’étage des concerts, la partie près du bar (là où les groupes s’installent pour vendre leurs items de marchandise) a subi une cure de rajeunissement et le tout a été aménagé pour que le tout soit vraiment plus adéquat, éclairé et convivial.
Je me devais de rejoindre mon fidèle comparse Maxime, devant la console (avec une fantastique IPA du Nord-Est) pour pouvoir apprécier mon premier groupe de la soirée, Hexolyth. C’était la deuxième fois que je voyais cette formation et les deux fois, c’était en ouverture de Burning the Oppressor. Des chummys, aucun doute sur ce sujet.
Un metalcore groové qui m’a permis de me « mettre dedans ». Hexolyth est ce genre de groupe d’après-midi lors d’un festival, quand tu arrives vers 16h15. Ils sont devant toi, tu fais des oui-oui de la caboche et tout le monde fait des commentaires du genre : « J’aime quand il gueule comme Anselmo mais y’a un groove quasiment rap que je ne déteste pas, mec! » ou « J’aime les breakdowns, les riffs sont accrocheurs! M’a me pogner un shirt à fin du set! » et « Crisse, c’est pas pire en fin de compte, c’est quoi déjà leur nom? Monoxyde? » Et bien sûr « Je pense que le batteur, je l’ai déjà gardé quand y’était p’tit! »
Des groupes de même, j’aime ça car ça te fait jaser pis écouter en même temps. Hexolyth arrive sur scène avec conviction, un brin de hargne tout en ayant la confiance d’une horde de vétérans. Leur responsabilité, ou plutôt leur job, est de botter une couple de culs, avant le prochain band.
Et hier, c’était mission accomplie pour Monoxyde, euh… Hexolyth!
Ma portion face à la prestation de Spirit of Rebellion risque de manquer de transparence et ce, solidement. Être en 1997, je te ferais une référence à Stan des Boys en te disant : « Dans mon livre à moé, Spirit of Rebellion est le band de death metal le plus solide du Québec en ce moment! » Mais nous sommes en 2021 et je ne te ferai pas ce genre de commentaires, mais je te reconfirme que Spirit of Rebellion en concert, c’est aussi puissant qu’un tir sur réception d’Alex Ovechkin.
Tant qu’à être dans les références de hockey!
Quand le groupe a débuté après leur intro, on a clairement vu que la game venait de changer. On tombait dans du stock très ficelé et brutal. Abrupte et cruelle, leur emprise sur le death metal se voulait parfaite. Spirit of Rebellion a surtout navigué sur les pièces des deux derniers albums du groupe et cela, au grand plaisir des gens qui carburent au son des Rimouskois autant que pour les nouveaux adeptes qui venaient de découvrir une source métallique, malicieuse.
Ce serait le temps qu’un label se réveille et signe cette troupe qui propose une machine impétueuse aux percussions, des barricades mélodieuses aux cordes et une voix versatile pour le genre.
Nouvelle signature chez Candlelight Records, Burning the Oppressor poursuit son petit bonhomme de chemin. Depuis le Heavy Montréal, ce groupe ne cesse de faire tourner les têtes. Imaginez s’il n’y avait pas eu cet arrêt imposé par la pandémie… Hum…
Samedi soir, c’était le lancement de leur nouvel album Damnation. Une grosse, trop grosse pièce de deathcore/death metal qui, sur album, se veut massive et qui, sur scène, se veut aussi gargantuesque. En œuvrant dans un style qui propose de nombreux joueurs sur son échiquier, il serait facile de tomber dans la facilité mais ce n’est pas le cas avec Burning the Oppressor.
Les Foufs se voulaient fouettés avec vigueur car avec ce groupe, on voyait que cette signature ne se voulait pas un vol ou un hasard. Brutalité et riffs accrocheurs, une combinaison excessivement serviable qui nous a permis d’apprécier les nouvelles chansons et lorsque nous tombions sur l’album précédent, on sentait que la solidité était encore présente mais nous pouvions entendre aussi, une certaine évolution.
Fait intéressant, les voix d’accompagnement (ou back vocals) se voulaient offertes en mode pré-enregistrées. Lorsque j’étais à droite de la scène, le tout était pratiquement insupportable. C’est pourquoi je me suis redirigé vers la gauche de la scène où la balance de son reprenait tout son sens de ce côté.
Burning the Oppressor a vraiment proposé de la mitraille, tout au long de sa présence sur scène. C’était boudiné comme un rosbif dans l’étalage à la boucherie, question de te faire saliver! On sentait que la période pandémique avait permis au groupe de pratiquer ad nauseam parce que sur les planches, de voir les instruments manipulés de la sorte, le tout semblait pratiquement facile… ce qui veut dire que les gars sont rigoureux en gériboire!
Vers minuit et quelques secondes, j’ai quitté, question de me rendre au Piranha pour saluer mon comparse Matrak, qui y jouait sur la Messe des Morts. Tout était terminé là-bas. Les amateurs étaient maintenant au niveau bar et du Skid Row crachait des enceintes acoustiques.
Des métalloïdes aux Foufs, des métalleux ténébreux au Piranha.
Pour la première fois depuis février 2020, je sentais vraiment qu’il se passait quelque chose « en ville ».
Vraiment… mais jusqu’à quand?
Photos: Mihaela Petrescu