Dream Theater a pris de l’énergie neuve depuis 2019. En fait, cet opus qui sortira dès demain, le 22 octobre 2021, m’a permis d’apprécier, encore une fois, la musique robuste du groupe. Je dois avouer qu’il m’a fallu plusieurs écoutes pour me faire une idée, mais il est difficile de critiquer un groupe qui a mon âge. Mes respects. Chapeau bien bas. Il est quand même important de savoir que James LaBrie demeure au Canada et que celui-ci s’est rendu à New York, placé en quarantaine et a par la suite enregistré ses lignes vocales face à face avec John Petrucci.
Premièrement, sachez qu’en écoutant du Dream Theater, j’ignore les commentaires à l’encontre de James LaBrie puisque celui-ci fait partie entière du groupe. Si vous voulez autre chose, écoutez autre chose. Il y a le beau p’tit dernier de Liquid Tension Experiment qui est sorti cet été si vous voulez vous passer d’un chanteur. J’essaie aussi de ne pas m’ennuyer de Mike Portnoy. Je suis donc du genre à ne pas comparer les albums entre eux lorsque j’en fais les critiques, dans le prog du moins. Ce n’est pas toujours facile, mais avec une carrière aussi vaste que celle de Dream Theater, je m’abstiendrai de toute comparaison. Alors! Qu’en est-il de cette nouvelle offrande?
On débute en force avec The Alien qui est leur premier single. Riffs pesants, piano, mélodicité, bonne humeur et de beaux segments à l’orgue. On ne se gêne pas non plus pour y aller plus lourd à certains égards. Je sens que Petrucci s’est aussi gâté sur cet album (les solos sont toujours incroyables). Concernant la voix, les effets sur celle-ci la font bien blender dans l’ensemble et c’est aussi cette pièce qui permet à notre James LaBrie national d’atteindre quelques notes plus aigües que sur les autres pièces de l’album. C’est assez accrocheur et c’est bien que ça rentre au poste dès le départ. Évidemment, mon gros fun quand j’écoute du Dream, c’est de trouver la métrique tout au long des pièces et celle-ci a réussi à me rendre confuse à plusieurs moments.
Answering the Call n’a rien de décevant à mon avis. La recherche de sons au keyboard est toujours intéressante chez Dream, tout comme la signature particulière de Jordan Rudess. Il n’y a pas de présence vocale trop accrue et on est encore lourds dans certains passages. Les harmonies et le phrasé sont pas mal toujours impeccables. Cette pièce est moins axée sur les mélodies, mais le mix est très bien fait. Petrucci demeure fabuleux et que dire de Jordan Rudess! Cette pièce est beaucoup plus centrée sur l’instrumental et la technique que sur la mélodie.
Invisible Monster est leur second single et c’est beaucoup plus catchy que le reste de l’album. Le clip est un peu trop kitsch à mon goût, mais ce que j’aime, c’est qu’il y a un peu plus de lyrics ou plutôt de verbatim et de chant.
Dans Sleeping Giant, on construit une ambiance et on joue avec les figures de styles. La mélodie du refrain est tout de même accrocheuse, la construction est loin d’être pauvre et je n’ai rien à dire sur la virtuosité des musiciens, mais la pièce est toutefois assez stagnante. Le keyboard à certains moments, avec ses strings, réussit à nous transporter dans des endroits plus glauques, ce qui ne me déplaît pas.
Pour revenir aux temps plus old school, on se dirige vers Transcending Time avec un synthé bien défini. Le riff principal vient asseoir la pièce et s’en suit d’un côté un peu plus unplugged avec la guitare acoustique pour quelques passages. La guitare est assez chantante, mais la vedette est plutôt le keyboard dans cette pièce. C’est un morceau plutôt relax et fait pour la détente, sans toutefois être qualifié de ballade.
Dans Awaken The Master, on change de registre et la guitare est totalement en symbiose avec le drum. C’est clairement une pièce plus cérébrale et agressive. On ressent le plaisir des musiciens qui demeurent insatiables de changements de tempo et de textures. Vers la moitié du morceau, on peut enfin apprécier les couleurs de la basse de John Myung. On la sent, on l’entend depuis le début, mais la composition et le mix lui font honneur dans cette pièce qui est d’ailleurs ma préférée de l’album. J’adore sa progression.
Pour la dernière et non la moindre, la pièce éponyme de l’album, A View From The Top Of The World, on sort l’artillerie lourde : riffs bien scindés, une orchestration extrêmement bien exécutée, un blend parfait, et ce, pendant 20 minutes. On sent tout simplement que chacun adore jouer de son instrument. C’est un morceau qui bat la chamade, qui s’exprime bien et qui se décortique agréablement. La fin m’a rendue cependant rendue perplexe, comme si c’était inachevé…
Je ne suis pas déçue et décidément, pour un album qui se perpétue pendant 1 heure 10 minutes, avec 7 chansons qui durent entre 6 et 20 minutes chacune, sans aucune ballade, ça me plaît pas mal! Y’a pas de doutes : c’est dans mes cordes!
Ça sort le 22 octobre 2021.