Quand un groupe de la vieille école se reforme avec quelques membres des premiers jours (tout en ayant subi quelques mutations) pour continuer son chemin, je m’interroge toujours face à la pertinence de la chose. Est-ce que les membres restants auraient dû changer le nom et partir sur de nouvelles bases?
Quand Accept a décidé de reprendre vie, il était nécessaire d’avoir Wolf Hoffmann aux commandes, étant donné qu’il se veut le compositeur principal et qu’Udo Dirkschneider avait sa carrière solo bien roulante. Avec Blood on the Nations, la pertinence était au rendez-vous car l’album sonnait comme du Accept tout en ne voulant pas exclusivement émuler un passé glorieux. Mark Tornillo possédait un grain vocal similaire à Udo mais il n’était pas un imitateur du chanteur allemand.
Nous étions sur des bases, solides.
Quatre albums pertinents plus tard et quelques changements, nous ne retrouvons plus que Wolf comme seul membre original et la mouture moderne d’Accept nous propose un nouvel album, en 2021.
Est-ce que la pertinence est toujours au rendez-vous? Oui, effectivement. L’essence même du groupe est encore présente et lors de l’écoute, nous retrouvons les éléments qui ont su contribuer à l’essor de la troupe allemande. Les élans habituels aux guitares (Accept propose maintenant 3 guitaristes) sont palpables, les chants d’accompagnement groupés sont audibles, le metal est excessivement bien lustré et la voix de Tornillo, bien affûtée.
La première tape su’é babines demeure la pièce titre. Proposée selon les standards du groupe, elle se veut rapide et bien ficelée. Overnight Sensation propose une cadence hard rock qui rappelle AC/DC par bouts. Accept a toujours été capable de livrer des chansons accrocheuses avec des refrains légèrement impolis. Sur cet album, c’est avec Sucks to Be You, qui se retrouve dans les mêmes eaux qu’une chanson comme Son of a Bitch, sur l’album Breaker.
Sur la chanson Symphony of Pain, pièce plutôt cadencée, nous retrouvons quelques mesures empruntées à la Cinquième Symphonie de Beethoven. Idée plutôt originale sur papier, elle devient un peu redondante lors des écoutes suivantes, étant donné l’effet de surprise qui s’est largement atténué.
Impétueux, cet album ne prend qu’une seule pause avec l’instrumentale Samson and Delilah ainsi qu’avec The Best is Yet To Come, une chanson qui présente la même consistance que de la margarine face au reste de l’album, qui se veut aussi ferme qu’une livre de beurre!
Disponible le 15 janvier sur Nuclear Blast.