Chaque mois, j’écouterai un album et suggérerai une bière et un accord permettant d’apprécier et de vivre une pleine expérience musicale et gustative.
Pour la première expérience de l’année, je suggère la Black Métal de Jukebox. Il s’agit d’une stout impériale affinée 8 mois en fûts de bourbon. C’est une bière avec du caractère qui ne laisse personne indifférent. Je l’ai plutôt choisie pour le nom puisque dans le style, je la trouve assez sucrée et le côté réglisse noire me plaît moins. Cependant, accompagnée de chocolats noirs et de bretzels bien salés, l’expérience ne peut qu’être bonifiée! Facile à deviner pour la suite : je mets la table pour un album de black métal.
Depuis le 20 décembre 2020, Night a pondu une suite à ses créations, soit l’album Fields of Fire and Skies of Smoke. On y retrouve 5 pièces pour une durée totale de 29 minutes 56 secondes.
En premier lieu, l’album débute avec l’agressivité qu’on connait. Night est un one band band qui détient la crasse indélogeable, mais bien travaillée comme je l’aime. On retrouve un vocal sombre et légèrement caverneux.
On remarque rapidement que Night a une façon très organique d’enregistrer. Rien n’est laissé de côté, tout est dans la simplicité et ça sonne comme si on était juste à côté du créateur. C’est très « feeling » comme ambiance.
Les bridges sont aussi bien construits. Je le souligne puisque la forme des pièces n’est pas toujours importante aux yeux des compositeurs dans le black métal, qui est le style qui s’acoquine le plus avec le terme « Je m’en calisse ».
La première pièce, Field of Fire and Skies of Smoke, enchaîne des accords intelligents et des hooks très intéressants. La seconde, Pariah, est ma favorite. Elle est un peu plus longue, les arpèges et les riffs sont toujours accrochants et on comprend rapidement que ce one man band compose depuis longtemps. J’aime aussi entendre la ride qui est bien présente. Les lignes de basse sont aussi plus travaillées.
L’album se poursuit avec la troisième pièce intitulée Salvation. On reconnaît encore plus le bon vieux Night. C’est plus sombre. La rythmique est plus intéressante et les accents sur les contre-temps dans la première partie du morceau font qu’un leitmotiv se crée. Ce n’est pas du tout déplaisant.
La quatrième pièce, Trust and Betray, surprend dans les premières mesures puisqu’on s’attend à ce que le rythme soit rapide, mais on ralentit plutôt la cadence. De plus, les lamentations semblent souffrantes et je sens plus d’émotion dans ce morceau.
En dernier, Night nous sert Slaves of the Light, le morceau le plus long de l’album. Le rythme est encore plus lent et plus dépressif. Les enchaînements sont lourds et donnent vraiment l’impression de ramper tel un esclave enchaîné. C’est aussi une des pièces où le solo ressort pas mal plus comparativement aux autres pièces.
J’ai eu l’impression que l’album se terminait de manière un peu sèche, mais c’est peut-être parce que j’en aurais pris encore plus. Beau travail!