Style : Dungeon Synth
Origine : Québec
Date de sortie : 9 août 2021
Format : Digital sur Bandcamp (7$ CDN), sortie physique à venir cet automne via Out Of Season.
Depuis plusieurs mois, il m’apparait que le Dungeon Synth est de plus en plus en vogue. En effet, certes, je m’intéresse davantage à ce style musical depuis presque 1 an, mais je vois énormément d’acteurs de la scène Black Métal se tourner vers cet univers mitoyen, dans un certain sens. Comme dans tout mouvement d’explosion musicale, il y a des « Tata Boutlamine » et il y a des joyaux à travers les multiples sorties qui nous sont proposées. Lorsque j’ai vu l’annonce de la sortie de Cimerion, je m’y suis intéressé pour plusieurs aspects dont celui voulant que ce soit un projet québécois, d’autant plus qu’il est piloté par Monarque qui est reconnu, entre autres, pour la qualité de ses oeuvres de musique ambiante (Sanctuaire).
Tout d’abord, personnellement, pour qu’un album de Dungeon Synth me fasse bonne impression, un haut niveau de qualité musicale doit être présent. Il n’est pas rare d’entendre des artistes qui vont simplement tapoter sur un clavier qui sonne extrêmement digital en y ajoutant quelques sons atmosphériques totalement synthétiques. Dans le cas de Cimerion, il est d’emblée nommé que la musique fut enregistrée à partir de synthétiseurs matériels, tout comme Oublieth (projet de Moribond qui fut discuté antérieurement dans Le Souterrain). Une chaleur et un côté organique ressort donc de chaque note qui est jouée, ce qui rend l’expérience assez grandiose merci. De plus, il est aussi spécifié que les ambiances et les percussions furent enregistrées par le groupe, ce qui ajoute une couche de réalisme dans tous les sons de marche, de vent, d’oiseaux. C’est comme si on y était au lieu d’entendre un son sorti d’une vidéo d’une heure trente de feu de foyer sur YouTube.
Dans un autre ordre d’idées, Cimerion se démarque par son utilisation judicieuse de ce qu’un synthétiseur peut produire. Je ne vous cacherai pas que j’étais inquiet que ce nouveau projet soit une extension de la musique ambiante de Sanctuaire et je fus agréablement surpris. Chaque pièce a plusieurs couches et nous transporte dans un univers qu’il est difficile de décrire. D’un côté, je me suis senti transporté vers des contrées lointaines sans toutefois qu’on me faire ressentir un paysage historique fantastique. D’un autre côté, certains passages plus modernes, s’approchant d’un lointain synthwave font leur apparition en cours de route. Par ailleurs, un climat inquiétant tapisse l’expérience d’un bout à l’autre. L’auditeur ne ressent pas une intense joie de vivre, mais plutôt une douce mélancolie.
En résumé, pour une première sortie, Cimerion sait faire son entrée par la grande porte du monde Dungeon Synth et je suis très heureux de voir que le matériel des artistes de notre belle province est un élixir de qualité supérieure.