Cette nouveauté de Carcass marque un nouveau retour depuis que les Anglais ont décidé de remettre sur pied cette vieille carcasse en état de putréfaction. Effectivement, il s’est écoulé 8 années entre l’album précédent, Surgical Steel et celui-ci, Torn Arteries. Mais ce n’est pas parce que le groupe ait chômé entre les deux productions.
Lorsque Surgical Steel s’est pointé son petit nez putréfié, le groupe a réussi à attirer l’attention des amateurs d’antan autant que de la part d’une nouvelle horde. Carcass s’est retrouvé sur de nombreuses tournées, projets, festivals, le lancement d’une nouvelle chanson sur un Flexi du magazine Decibel et l’année 2020 a mis un frein à tout ce que le groupe avait entrepris depuis 2013.
Un nouvel album était prêt à être lancé. Il se voulait dans les plans du groupe, ainsi que dans la planification de leur étiquette de disque, Nuclear Blast. Torn Arteries devait être lancé mais à quoi bon le lancer alors que l’on ne peut pas le promouvoir sur les routes? Une décision commune a été prise, il fallait remettre à plus tard cet album. Par contre, un mini-album du nom de Despicable s’est retrouvé dans nos oreilles, question de faire patienter l’amateur commun.
Avec sa couverture végétalienne, Torn Arteries provoque mais pas comme par le passé alors que Carcass proposait des pochettes où l’on pouvait voir des montages qui offraient des photos découpées dans des livres de médecine légale. Non, avec son cœur humain fabriqué à partir de beaux légumes bien frais, c’est plutôt un effet de dualité qui réussit à faire réagir.
Premier album avec le nouveau guitariste américain Tom Draper, qui joue aussi avec Pounder, on comprend que l’album a été enregistré sur les deux continents. Côté technicité, c’est un crochet qui se retrouve sur ce point.
Torn Arteries débute avec la chanson titre, une pièce rageuse qui installe le climat avec précision. On retrouve de la cloche à vache sur la funky Dance of IXTAB et Eleanor Rigor Mortis débute sur un lead de guitare qui me déstabilise. Très en avant dans la balance sonore, on comprend que le guitariste Bill Steer voulait s’imposer sur celle-ci.
Under the Scalpel Blade était une chanson qui n’était pas inconnue du public, étant donné qu’elle s’est retrouvée sur le mini-album Despicable. Pour ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de l’entendre, elle se veut bien saccadée avec un bon roucoulement vocal de la part de Walker en plus d’avoir quelques effets sonores hypnotiques au niveau des arrangements.
Ensuite, The Devil Rides Out se veut une pièce galopante qui se veut bien appuyée par des percussions plus aériennes. Avec son introduction à la guitare acoustique, nous serions en mesure de penser que Flesh Ripping Torment Limited pourrait être une pièce instrumentale qui sert à trancher l’album en deux portions distinctes mais ce n’est pas le cas étant donné qu’après la partie acoustique, on reprend avec une portion plus abrupte où le groupe accentue les parties basses, plus lourdaudes. Un élan additionnel est offert en partie médiane, question que le tempo soit augmenté quoique le retour vers des passes plus lourdaudes nous reviennent.
La chanson Kelly’s Meat Emporium rappelle le Carcass de Necroticism/Heartwork avec la voix éraillée de Walker, les ajouts de Steer avec sa gorge plus rocailleuse et le grind qui accompagne le tout, pour mieux retomber en cascade mélodieuse. Avec un enthousiasme palpable, In God We Trust se veut agréable, surtout avec ses parties enjouées où nous pouvons entendre des claquements de mains qui suivent le rythme imposé par les musiciens.
Torn Arteries se termine comme il avait commencé avec les chansons que sont Wake Up and Smell the Carcass / Caveat Emptor et The Scythe’s Remorseless Swing (où Walker y va même d’un Tick tick tock!) nous confirmant que cette nouveauté de Carcass se veut une belle réussite dans l’ensemble, surtout pour les amateurs du groupe post-1990.
Ceux qui espèrent toujours un retour à la période Reek of Putrefaction et Symphonies of Sickness devront se pencher sur des formations comme Haemorrhage et General Surgery car Carcass n’offre plus de cette viande et ce, depuis trois décennies…
Disponible le 17 septembre sur Nuclear Blast.