Depuis 2011, on sait que les choses ne sont plus les mêmes pour Rhapsody of Fire. On s’entend que l’essence de l’ancien groupe était quelque chose d’assez dément et que ça s’est séparé en deux points forts : Luca Turilli d’un bord et Alex Staropoli de l’autre. Je ne suis pas ici pour tomber dans le « C’est pu pareil sans Turilli ». On le sait. Passons à autre chose et je n’émettrai aucun commentaire à cet égard puisque ça fait environ 10 ans que Rhapsody of Fire fait autre chose sans Turilli et c’est bon de l’apporter dans l’analyse de cet EP.
On débute le tout avec I’ll Be Your Hero (aussi le titre du EP) qui empreint déjà mes oreilles de nostalgie. L’attaque est bonne dès le départ, la virtuosité vocale de Giacomo Voli fait résonner les tympans et le keyboard est pas mal présent. On a un son qui toutefois n’est pas aussi riche que mes attentes. Pour cette pièce, je trouve la guitare un peu de base avec un son qui ne semble pas très travaillé. Cependant, les mélodies sont accrocheuses comme toujours et c’est quelque chose qu’on n’a pas perdu depuis le temps : les bons vieux hymnes à chanter tous en cœur. C’est d’ailleurs le morceau le plus fort de l’album avec un refrain assez catchy.
On poursuit avec Where Dragons Fly qui est la 2e pièce du EP qui est en fait un re-recording. Flûte, tambourine, hautbois et guitare sont de mise pour raconter et chanter combats et merveilles de la nature. Les chorales sont aussi bien soutenues, mais j’aurais aimé avoir un peu plus de contrepoint. C’est toutefois réussi comme nouvel enregistrement.
Rain of Fury (live à Milan) emboîte le bas. Je ne m’attendais pas à un live au presque beau milieu d’un album, mais ça permet toutefois de constater que la performance est quand même bonne, malgré le chanteur qui manque parfois légèrement de souffle en fin de phrase à certains endroits. Le solo est intéressant et c’est toujours impressionnant dans l’exécution. Cependant, il est important de savoir que l’originale de cette pièce a été enregistrée sur leur ancien album The Eighth Mountain, tout comme la pièce suivante, The Courage to Forgive (live à Milan).
Dans cette pièce, le rythme plus lent et lancinant avec des chants lyriques en background. J’ai l’impression que les solos sont un peu sloppy, mais c’est probablement dû au son que s’est choisi le guitariste.
La dernière pièce (ou plutôt les dernières) est The Wind, the Rain and the Moon. Coudonc. Elle aussi fait partie de leur ancien album…Toutefois, les premiers enchaînements d’accords sont dignes du Seigneur des Anneaux. Giacomo expose son joli vibrato qui n’est pas trop intense dans l’exécution. Ce n’est pas très long qu’on sort le fromage… ça se rapproche du Sonata Arctica à certains égards. C’est le slow de l’album et mon côté quétaine ne déteste pas ça du tout. Les harmonies vocales sont très bien composées et le solo me plait beaucoup plus dans cette pièce quant au feeling. Tout ça, simplement soutenu d’un peu de hi-hat jusqu’au dernier refrain où la batterie complète embarque un peu plus… ça ajoute un peu de chair autour de l’os. On reprend ensuite la même pièce dans 3 langues différentes, soit l’italien, l’espagnol et le français…
Ok… sur les 8 pièces, on en retrouve seulement une originale qui est leur single. Ensuite, on m’en sert 3 d’autres albums dont 2 qui sont live et pour terminer, on en remet une qui existait déjà sur leur ancien album qu’on reprend 3 autres fois dans des langues différentes.… Je dois avouer que j’en aurais pris plus en termes de quantité et de variété, mais on sait que c’est précurseur d’un nouvel album, Glory of Salvation. J’ai cependant l’impression qu’on a mis des pièces juste pour avoir des pièces et ça me déçoit un brin, C’est un EP qui est conçu pour les fans qui veulent entendre du stock inédit. Cependant, je comprends pourquoi ceux-ci ont décidé d’en faire un EP.
Lineup : Giacomo Voli (vocals), Alex Staropoli (keyboards), Roby De Micheli (guitares), Alessandro Sala (basse), Manu Lotter (batterie).
Ça sort le 4 juin 2021 sur AFM Records! Entre temps, voici la version originale de Rain of Fury qui est reprise en live sur l’EP.