C’est quoi le gramophone? C’est un court billet pour vous partager des coups de cœur du moment sans pour autant en faire de longs articles d’analyse. C’est bon parce que ça vient me chercher tout simplement et je vous le partage par amour de la musique. Le concept est simple, à chaque chronique je vous propose 2 parutions telles les 2 faces d’un bon vieux disque vinyle.

Face A – Faldir : Tales of the Dark Age

Faldir est originaire de Perth en Australie. Il s’agit du projet de Rasthir, membre unique de la formation. Bien que le projet revendique l’appellation de black metal folklorique, je dois dire que j’y ai davantage entendu un mélange de raw black metal et de dungeon synth. Je ne peux toutefois pas nier l’inspiration folk de certains riffs qui m’ont fait taper du pied ainsi que pour l’illustration de l’opus. Qu’importe les étiquettes stylistiques, Faldir sortait son premier mini-album intitulé Tales of the Dark Age le 20 février dernier et je suis littéralement tombé sous le charme! Bien que cette première offrande totalise cinq pièces pour un total de 25 minutes, le tout est assez bien orchestré pour laisser l’auditeur sur sa faim de sorte que je me suis tapé l’album en boucle à plusieurs reprises.

Ce qui m’a accroché aux premiers abords, c’est notamment la notion d’équilibre entre le côté raw et l’aspect synth. Certes, avec un son crasse, un vocal distorsionné, une basse bien ronde et des guitares qui saturent, Faldir fait définitivement dans le black metal. Néanmoins, les claviers sont utilisés avec parcimonie et de façon à rehausser l’atmosphère au lieu de tout écraser sur leur passage. Là où certains groupes moins talentueux font un simple bricolage en alternant les titres raw et ceux plus ambiant, Rasthir réussi à bien doser les deux à l’intérieur de ses pièces.

Côté influences, certains passages de A Medieval Winter feront penser au Burzum des bonnes années tandis qu’on entend les influences de Summoning dans une pièce comme Elder Ones. Ceci dit, le projet possède son propre son et un rendu des plus efficaces! D’ailleurs, un des points forts de cette parution est l’absence de titres faibles ou de remplissage. Enfin, je vous mets au défi de ne pas vous briser le cou sur Flight of the Wyverns ou Frozen, I Wander!

Bref, que du frais, que du vrai, dans ta face, pendant près d’une demie heure!


Face B – Qwälen : Unohdan Sinut

Qwälen est né en 2017 à Oulu en Finlande. À l’heure actuelle, le groupe compte une première parution « démo » en 2018 mais surtout, un premier album complet paru le 19 février dernier. Mention spéciale à la magnifique illustration qui ornera le format vinyle édité par Time to Kill Records.

À la première écoute, je dois dire que je n’ai pas du tout embarqué mais quelque chose me poussait à écouter et réécouter. Après une dizaine de reprises, j’ai finalement pu mettre le doigt sur ce qui me plait et surtout ce qui me déplait. Quoi qu’il en soit, j’ai une relation amour/haine avec cet album mais malgré tout, je crois que ça vaut la peine de vous partager cette découverte.

Musicalement, on est directement dans les sonorités finlandaises. Le son des guitares, crasses mais brillantes, est à l’avant-plan et on nous sert de bons riffs qui mélangent dynamisme et mélodicité. Les chansons ont de la drive et incitent à faire des « oui-oui » de la tête. Les parties de batterie sont classiques, simples mais bien rendues. On est définitivement dans l’efficacité plutôt que la complexité et ça fonctionne.

Là où ça accroche, et c’est l’immense point faible de l’album, c’est le chanteur complexé de ne pas avoir d’instrument entre les mains qui en beurre pas mal plus que ce que le client demande. À vrai dire, tout ce qu’on demande, c’est qu’il se la ferme tout simplement! Le chant est constamment sur la même note de sorte que chaque chanson est une longue tirade de gueulage rythmé presque uniquement en croche. On se lasse dès le premier titre de se faire cracher aux oreilles une rythmique monocorde qui culmine sur une finale qui s’étire à toutes les phrases. On en vient à apprécier ces moments où il se la ferme (enfin!) pour prendre une gorgée de vodka afin de laisser place à ce qui est bon dans Qwälen : la musique.

Si vous arrivez à faire abstraction de ce piètre chanteur complexé, vous serez assurément dans le bon état d’esprit pour apprécier Unohdan Sinut!