Habituellement, quand je vois l’étiquette deathcore, je sais d’avance que ça ne sera pas ma tasse de thé à quelques exceptions près. Mais après avoir entendu les premiers extraits du tout nouvel opus Inheritance du groupe québécois Depths Of Hatred, je m’étais dis que ça me plairait…peut-être!
Faits intéressants
Inheritance est leur premier vrai album à sortir sous l’étiquette Prosthetic Records et la pochette a été conçue par Alexandre Goulet, aussi chanteur du groupe Apes. Grosse nouveauté dans le groupe, et je ne parle pas seulement ici de son imposante carrure, est l’arrivée de William Arseneau au chant, que l’on peut également entendre dans Shape The Above.
L’arrivée d’un nouveau chanteur change souvent la donne pour un groupe et c’est définitivement le cas ici. Si dans le passé le vocal allait plus dans un duo scream/growl assez typique mais efficace, on perd les screams au profit d’un clean vocal un peu raspy, ce qui risque de beaucoup surprendre les fans de la première heure, positivement ou négativement. L’ajout de clean vocals est un enjeu encore très polarisant au sein de la scène deathcore et de toute façon, qu’on se le dise, l’évolution d’un groupe ne peut clairement pas plaire à tout le monde.
Mais en sachant tout ça, la vraie question qui importe c’est : C’est bon ou pas cet album-là?
Les fleurs
Je mentirais si je disais que l’album ne sonne pas bien. C’est même assez solide au niveau des riffs et, contrairement à beaucoup de groupes de deathcore que j’ai déjà entendu dans le passé, c’est nettement plus mélodique et n’abuse pas trop des breakdowns. Ils y vont même avec des petites passes ambiantes avec du clavier qui rendent l’écoute agréable et ajoutent une belle profondeur à leurs compositions. Un bon exemple serait la pièce Shivers où ces éléments-là rendent la chanson beaucoup plus prenante. J’ai vraiment aimé des pièces comme Fastidious Imitation et Illusive Obsession qui rentrent vraiment dans le dash tout en restant variées au niveau des mélodies et de la rythmique.
Le pot
Par contre, je suis encore mitigé quant à la performance vocale de William Arseneau. En fait, ce n’est pas tant l’exécution qui ferait défaut ou qui serait questionnable, mais simplement que…je me demande si son clean vocal va vraiment de pair avec la musique ou non. Je n’ai absolument rien à redire sur son growl qui est guttural à souhait et très efficace, mais je crois que son clean est peut-être un peu trop soft pour les compositions. S’il y avait eu un mix de growl, scream et clean à l’occasion, peut-être que ça aurait mieux passer. Ce style-là se marie très bien avec le côté prog death de Shape The Above, mais un peu moins bien avec Depths Of Hatred.
Le verdict
Depths Of Hatred ont pris le chemin de l’expérimentation et c’est tout à leur honneur et tout groupe se doit d’évoluer au risque de s’encrasser dans les mêmes patterns. Est-ce que c’est réussi? En gros je dirais que oui, mais il est clair que les fans de deathcore pur et dur risquent de faire la fine bouche (ou la fine oreille?) sur cet album.